2596 résultats pour "commentaires philo 11 homme"
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HOBBES
« Aussi longtemps que les hommes vivent sans un pouvoir commun qui les tienne tous en respect, ils sont dans cette condition qui se nomme guerre, et cette guerre est guerre de chacun contre chacun. Car la guerre ne consiste pas seulement dans la bataille et les combats effectifs ; mais dans un espace de temps où la volonté de s'affronter en des batailles est suffisamment avérée : on doit par conséquent tenir compte, relativement à la nature de la guerre, de la notion de durée, comme on tient com...
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Par opposition à la science, à l'activité sociale, à l'esthétique, la philosophie ne vous apparaît-elle pas comme narcissisme stérile, barricadée dans un solipsisme qui prend ses désirs pour des réalités et aboutissant tout au plus à une « oeuvre » litté
INTRODUCTION « La raison humaine, remarque Kant, a cette destinée singulière dans une partie de ses connaissances d'être accablée de certaines questions qu'elle ne saurait éviter ». Dès qu'il a pensé, l'homme s'est trouvé en face de problèmes qu'il ne pouvait résoudre et cela explique que la philosophie soit à la fois la plus ancienne des disciplines et en un sens la plus vaine. Le philosophe est, en effet, l'homme qui s'interroge sur le monde et sur Dieu, sur la condition et la destinée humaine...
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Sören KIERKEGAARD (1813-1855)
Le défaut de la définition socratique est de laisser dans le vague le sens plus précis de cette ignorance, son origine, etc. En d'autres termes, même si le péché est ignorance, ce qui en un certain sens est indéniable, y peut-on voir une ignorance originelle: c'est-à-dire l'état de quelqu'un qui n'a rien su et jusqu'ici rien pu savoir de la vérité? ou est-ce une ignorance acquise ultérieurement? Si oui, il faut bien que le péché plonge alors ses racines ailleurs qu'en l'ignorance et ce doit être...
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KANT
"Le domaine de la philosophie se ramène aux questions suivantes : 1 Que puis-je savoir? 2 Que dois-je faire? 3 Que m'est-il permis d'espérer? 4 Qu'est-ce que l'homme? À la première question répond la métaphysique, à la deuxième la morale, à la troisième la religion, à la quatrième l'anthropologie. Mais, au fond, on pourrait tout ramener à l'anthropologie, puisque les trois premières questions se rapportent à la dernière. Car sans connaissances on ne deviendra jamais philosophe, mais jamais non p...
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Baruch SPINOZA
Ce n'est pas seulement parce qu'elle protège contre les ennemis que la Société est très utile et même nécessaire au plus haut point, c'est aussi parce qu'elle permet de réunir un grand nombre de commodités, car, si les hommes ne voulaient pas s'entraider, l'habileté technique et le temps leur feraient également défaut pour entretenir leur vie et la conserver autant qu'il est possible. Nul n'aurait, dis-je, le temps ni les forces s'il lui fallait labourer, semer, moissonner, moudre, cuire, tisser...
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David HUME: la vérité de la religion au dedans de son propre coeur
Chaque homme sent, en quelque façon, la vérité de la religion au dedans de son propre coeur, et c'est la conscience de sa faiblesse et de sa misère, plutôt qu'aucun raisonnement, qui le porte à chercher protection en cet Être, dont il dépend ainsi que toute la nature. Il y a tant d'inquiétude et tant d'ennui jusque dans les meilleures scènes de la vie, que le futur reste toujours l'objet de tous nos espoirs et de toutes nos craintes. Nous ne cessons de regarder en avant, et de nous efforce...
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Évolution technique et défense de l'environnement sont-elles compatibles ?
Préparation aux épreuves Rédaction Sujets de concours commentés Sujet 8 Évolution technique et défense de l’environnement sont-elles compatibles ? Qu’en pensez-vous ? Justifiez à l’aide d’exemples votre opinion. Commentaires S’il est un « sujet bateau », c’est bien celui-ci. Les médias ne cessent de nous resservir à tout propos le problème qu’il évoque. Il est l’objet d’un enjeu politique et, dans la plupart des pays, des partis « verts » se sont créés pour essayer de le résoudre au mieux. Car...
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Pascal a dit : « Ceux à qui Dieu a donné la religion par sentiment du coeur sont bien heureux et bien légitimement persuadés. Mais ceux qui ne l'ont pas, nous ne pouvons la leur donner que par raisonnement en attendant que Dieu la leur donne par sentimen
Pascal a dit : « Ceux à qui Dieu a donné la religion par sentiment du cœur sont bien heureux et bien légitimement persuadés. Mais ceux qui ne l'ont pas, nous ne pouvons la leur donner que par raisonnement en attendant que Dieu la leur donne par sentiment du cœur. » Vous montrerez comment Pascal a suivi ce dessein dans les Pensées. Cette dissertation est de même nature que la précédente. Il s'agit de comparer cette phrase, conçue comme une sorte de programme, avec ce que nous trouvons dans les Pe...
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Karl Heinrich MARX (1818-1883)
Notre point de départ, c'est le travail sous une forme qui appartient exclusivement à l'homme. Une araignée fait des opérations qui ressemblent à celles du tisserand, et l'abeille confond par la structure de ses cellules l'habileté de plus d'un architecte. Mais ce qui distingue dès l'abord le plus mauvais architecte de l'abeille la plus experte, c'est qu'il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche. Le résultat auquel le travail aboutit, préexiste idéalement dans l...
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Karl Heinrich MARX (1818-1883)
MARX : MÊME L'INDIVIDUALISME EST PRODUIT SOCIAL Chaque homme se développe dans une société, ensemble plus vaste que lui. Mais ce développement peut paradoxalement être celui de l'individualisme : les liens sociaux peuvent devenir si complexes qu'ils font éclater les solidarités traditionnelles et le thème de l'incommunicabilité, auquel nous sommes si sensibles, accompagne un développement sans précédent des rapports sociaux. « Plus on remonte dans le cours de l'histoire, plus l'individu - et p...
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Sciences & Techniques: Réseaux, le système nerveux de la planète
Sciences & Techniques: Réseaux, le système nerveux de la planète Les hommes ont toujours cherché à communiquer. Et à acheminer l'information le plus rapidement possible. Du messager de Marathon à Internet, les techniques ont fait un pas de géant ! Peut-on considérer que les diligences d'autrefois formaient un réseau ? Dans l'absolu, pourquoi pas... Cependant, cette notion est bien éloignée de l'actuel concept de réseau. En effet, pour qu'il y ait réseau, l'information doit pouvoir transiter d'...
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DESCARTES: Sitôt que j'ai eu acquis quelques notions générales
Sitôt que j’ai eu acquis quelques notions générales touchant la physique, et que commençant à les éprouver en diverses difficultés particulières, j’ai remarqué jusques où elles peuvent conduire, et combien elles diffèrent des principes dont on s’est servi jusqu’à présent, j’ai cru que je ne pouvais les tenir cachées sans pécher grandement contre la loi qui nous oblige à procurer, autant qu’il est en nous, le bien général de tous les hommes. Car elles m’ont fait voir qu’il est possible de par...
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Le droit a t-il besoin d'un fondement ?
Introduction Le droit a-t-il besoin d'un fondement ? Le droit peut être défini comme l'ensemble des règles à caractère contraignant régissant les rapports des hommes en société et impliquant une répartition équitable des biens, des prérogatives et des libertés. C 'est le sens que l'on donne au mot droit quand on dit : « faire des études de droit », pour signifier l'étude des textes de loi et de l'appareil législatif des États. M ais le terme droit désigne également un droit en particulier : « j...
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KANT: les 3 ignorances
"L'ignorance peut être ou bien savante, scientifique, ou bien vulgaire. Celui qui voit distinctement les limites de la connaissance, par conséquent le champ de l'ignorance, à partir d'où il commence à s'étendre, par exemple le philosophe qui aperçoit et montre à quoi se limite notre capacité de savoir relatif à la structure de l'or, faute de données requises à cet effet, est ignorant de façon technique ou savante. Au contraire, celui qui est ignorant sans apercevoir les raisons des limites de...
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FREUD: le principe du plaisir détermine le but de la vie
On le voit, c'est simplement le principe du plaisir qui détermine le but de la vie, qui gouverne dès l'origine les opérations de l'appareil psychique : aucun doute ne peut subsister quant à son utilité, et pourtant l'univers entier cherche querelle à son programme. On serait tenté de dire qu'il n'est point entré dans le plan de la "Création" que l'homme soit "heureux". Ce qu'on nomme bonheur, au sens le plus strict, résulte d'une satisfaction plutôt soudaine de besoins ayant atteint une hau...
- Aristote
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Epictète: liberté et désirs
Puisque l’homme libre est celui à qui tout arrive comme il le désire, me dit un fou, je veux aussi que tout m’arrive comme il me plaît. - Eh! Mon ami, la folie et la liberté ne se trouvent jamais ensemble. La liberté est une chose non seulement très belle, mais très raisonnable et il n’y a rien de plus absurde ni de plus raisonnable que de former des désirs téméraires et de vouloir que les choses arrivent comme nous les avons pensées. Quand j’ai le nom de Dion à écrire, il faut que je l’éc...
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KANT: l'unité de la conscience
« Posséder le Je dans sa représentation : ce pouvoir élève l'homme infiniment audessus de tous les autres êtres vivants sur la terre. Par là, il est une personne : et grâce a l'unité de la conscience dans tous les changements qui peuvent lui survenir, il est une seule et même personne, c'est-à-dire un être entièrement différent, par le rang et la dignité, de choses comme le sont les animaux sans raison, dont on peut disposer à sa guise : et ceci, même lorsqu'il ne peut pas dire Je. car il l...
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Tout savoir sur Epicure et l'épicurisme.
I. — LES PRINCIPAUX ÉPICURIENS Epicure, le chef de l'épicurisme, naquit à Gargettos, près d'Athènes, vers 340. Il était fils d'un maître d'école et d'une magicienne. On dit que, chargé de prononcer les paroles qui accompagnaient les incantations de sa mère, il puisa dans cette fonction la haine des superstitions. Dès lors, il entreprit de travailler au bonheur de l'homme en l'affranchissant de la crainte des Dieux. Il s'initia à toutes les doctrines enseignées de son temps à Athènes, surtout...
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KANT: Supposons que quelqu'un affirme, en parlant de son penchant au plaisir
Supposons que quelqu'un affirme, en parlant de son penchant au plaisir, qu'il lui est tout à fait impossible d'y résister quand se présente l'objet aimé et l'occasion : si, devant la maison où il rencontre cette occasion, une potence était dressée pour l'y attacher aussitôt qu'il aurait satisfait sa passion, ne triompherait-il pas alors de son penchant ? On ne doit pas chercher longtemps ce qu'il répondrait. Mais demandez-lui si, dans le cas où son prince lui ordonnerait, en le menaçant d'u...
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Montesquieu: Les êtres particuliers intelligents
Les êtres particuliers intelligents peuvent avoir des lois qu'ils ont faites : mais ils en ont aussi qu'ils n'ont pas faites. Avant qu'il y eût des êtres intelligents, ils étaient possibles ; ils avaient donc des rapports possibles, et par conséquent des lois possibles. Avant qu'il y eût des lois faites, il y avait des rapports de justice possibles. Dire qu'il n'y a rien de juste ni d'injuste que ce qu'ordonnent ou défendent les lois positives, c'est dire qu'avant qu'on eût tracé de cercle,...
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ROUSSEAU: la pitié est un sentiment naturel
Il est donc bien certain que la pitié est un sentiment naturel qui, modérant dans chaque individu l'activité de l'amour de soi-même, concourt à la conservation mutuelle de toute l'espèce. C'est elle qui nous porte sans réflexion au secours de ceux que nous voyons souffrir; c'est elle qui, dans l'état de nature, tient lieu de lois, de moeurs et de vertu, avec cet avantage que nul n'est tenté de désobéir à sa douce voix; c'est elle qui détournera tout sauvage robuste d'enlever à un faible en...
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Alexis de TOCQUEVILLE
PRESENTATION DE L'OUVRAGE "DE LA DEMOCRATIE EN AMERIQUE" DE TOCQUEVILLE Alexis de Tocqueville (1805-1859) est issu d'une famille noble traumatisée par la Révolution et restée fidèle aux valeurs de l'Ancien Régime. Influencé par les philosophes des Lumières, il rompt avec l'héritage familial et voit dans 1789 l'avènement inéluctable d'un nouvel ordre social et politique, fondé sur les principes démocratiques. Mais, dans la France de l'après-Révolution, marquée par les crises politiques et sociale...
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Alain
"[...] Il ne faut pas orienter l'instruction d'après les signes d'une vocation. D'abord parce que les préférences peuvent tromper. Et aussi parce qu'il est toujours bon de s'instruire de ce qu'on n'aime pas savoir. Donc contrariez les goûts, d'abord et longtemps. Celui-là n'aime que les sciences ; qu'il travaille donc l'histoire, le droit, les belles-lettres ; il en a besoin plus qu'un autre. Et au contraire, le poète, je le pousse aux mathématiques et aux tâches manuelles. Car tout homme doit ê...
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Nietzsche
Mais ne devrions-nous pas aujourd’hui sentir enfin la nécessité de procéder à un bouleversement radical des valeurs grâce à un nouveau retour sur nous-mêmes, à un approfondissement nouveau de l’homme? Ne sommesnous pas arrivés au seuil d’une nouvelle période que l’on pourrait, négativement d’abord, qualifier d’extra-morale, puisque chez nous au mois, immoralistes, on commence à soupçonner que la valeur décisive d’un acte réside justement dans ce qu’il a de non-intentionnel, et que tout ce qu’il...
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Aristote
ARISTOTE : LA FINALITÉ RÈGNE DANS LA NATURE Comment expliquer l'organisation, le fonctionnement et l'évolution du vivant ? On peut tenter de le faire en recourant au finalisme, c'est-à-dire en considérant que les formes du vivant sont des réalisations d'anticipations préalables, tout comme la maison est la réalisation du plan de l'architecte, la cause finale de son action. Telle est la position d Aristote, qui étendait la finalité à la nature toute entière. « Il ne faut donc pas céder à une répu...
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Husserl: science et histoire
Les questions que la science exclut par principe sont précisément les questions qui sont les plus brûlantes à notre époque malheureuse pour une humanité abandonnée aux bouleversements du destin : ce sont les questions qui portent sur le sens ou l'absence de sens de toute existence humaine (...) La vérité scientifique, objective, est exclusivement la constatation de ce que le monde — qu'il s'agisse du monde physique ou du monde spirituel — est en fait. Mais est-il possible que le monde et l'être...
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Alain et la politique
Voter, ce n'est pas précisément un des droits de l'homme ; on vivrait très bien sans voter, si l'on avait la sûreté, l'égalité, la liberté. Le vote n'est qu'un moyen de conserver tous ces biens. L'expérience a fait voir cent fois qu'une élite gouvernante, qu'elle gouverne d'après l'hérédité, ou par la science acquise, arrive très vite à priver les citoyens de toute liberté, si le peuple n'exerce pas un pouvoir de contrôle, de blâme et enfin de renvoi. Quand je vote, je n'exerce pas un droit, je...
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Nietzsche et les immoralistes
Mais ne devrions-nous pas aujourd’hui sentir enfin la nécessité de procéder à un bouleversement radical des valeurs grâce à un nouveau retour sur nous-mêmes, à un approfondissement nouveau de l’homme? Ne sommes-nous pas arrivés au seuil d’une nouvelle période que l’on pourrait, négativement d’abord, qualifier d’extramorale, puisque chez nous au mois, immoralistes, on commence à soupçonner que la valeur décisive d’un acte réside justement dans ce qu’il a de non-intentionnel, et que tout ce q...
- Rousseau: Une société a-t-elle nécessairement une finalité ?
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KANT et l'autorité du maître et des lois
Analyse du sujet. Comment démarrer. 1. Si certains sujets de baccalauréat pèchent parfois par leur caractère unilatéral ou unidimensionnel, ce texte de Kant pèche par excès de richesse ! Il concerne la philosophie politique, le problème du pouvoir, celui de l'établissement de la justice, mais aussi l'anthropologie humaine (« Qu'est-ce que l'homme? Est-il bon? Est-il méchant? Qu'est-ce qui le définit ? Quel type de tendances? »). Mais il touche aussi à la sphère de l'éducation. Bref, c'est un...
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ALAIN: Penser et Croire
Penser n'est pas croire. Peu de gens comprennent cela. Presque tous, et ceux-là même qui semblent débarrassés de toute religion, cherchent dans les sciences quelque chose qu'ils puissent croire. Ils s'accrochent aux idées avec une espèce de fureur ; et, si quelqu'un veut les leur enlever, ils sont prêts à mordre. [...] Lorsque l'on croit, l'estomac s'en mêle et tout le corps est raidi ; le croyant est comme le lierre sur l'arbre. Penser, c'est tout à fait autre chose. On pourrait dire : pens...
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Mon bonheur ne dépend-il que de moi ?
Le bonheur semble tenir lieu, à travers les âges, de visée commune à chaque homme et pourtant la conception du bonheur n'a eu de c e s s e de changer. Déjà A ristote dans L'Ethique à Nicomaque place le bonheur au rang de bien suprême, rien apparemment que de très moderne, puisque Freud en montrant que le principe de plais ir continue souvent, après la petite enfance, de guider l'homme, c onstate à son tour l'importance du bonheur dans la vie. C ependant c'est chez A ristote par la contemplation...
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KANT: la méchanceté de la nature humaine
"Quand on songe à la méchanceté de la nature humaine, qui se montre à nu dans les libres relations des peuples entre eux (tandis que dans l'état civil elle est très voilée par l'intervention du gouvernement), il y a lieu de s'étonner que le mot droit n'ait pas encore été tout à fait banni de la politique de la guerre comme une expression pédantesque, et qu'il ne se soit pas trouvé d’État assez hardi pour professer ouvertement cette doctrine. (... ) Toutefois cet hommage que chaque État ren...
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Epicure: L'expérience impossible de la mort
"Familiarise-toi avec l'idée que la mort n'est rien pour nous, car tout bien et tout mal résident dans la sensation; or la mort est la privation complète de cette dernière. Cette connaissance certaine que la mort n'est rien pour nous a pour conséquence que nous apprécions mieux les joies que nous offre la vie éphémère, parce qu'elle n'y ajoute pas une durée illimitée mais nous ôte au contraire le désir d'immortalité. En effet, il n'y a plus d'effroi dans la vie pour celui qui a réellement co...
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Saint Augustin: D'où vient le mal ?
« Dans le voisinage de nos vignes était un poirier chargé de fruits qui n'avaient aucun attrait de saveur ou de beauté. Nous allâmes, une troupe de jeunes vauriens, secouer et dépouiller cet arbre, vers le milieu de la nuit, ayant prolongé nos jeux jusqu'à cette heure, selon notre détestable habitude, et nous en rapportâmes de grandes charges, non pour en faire régal, si toutefois nous y goûtâmes, mais ne fût-ce que pour les jeter aux pourceaux : simple plaisir de faire ce qui était défendu....
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Y a-t-il compatibilité entre liberté et déterminisme ?
Lorsqu'on pense à la liberté, une antithèse surgit aussitôt dans l'esprit : on lui oppose spontanément le déterminisme naturel, c'est-à-dire l'idée d'un ordre immanent aux choses et qui les régisse de telle sorte qu'elles ne puissent être autrement qu'elles ne sont, en vertu des lois de la nature et des conditions qui les déterminent nécessairement. Loi générale du monde, le déterminisme pourrait être la négation de la liberté spirituelle : il suffirait qu'il s'élève des profondeurs de la ma...
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KANT et le "Je"
"Posséder le Je dans sa représentation: ce pouvoir élève l'homme infiniment audessus de tous les autres êtres vivants sur la terre. Par là, il est une personne ; et grâce à l'unité de la conscience dans tous les changements qui peuvent lui survenir, il est une seule et même personne, c'est-à-dire un être entièrement différent, par le rang et la dignité, de choses comme le sont les animaux sans raison, dont on peut disposer à sa guise ; et ceci, même lorsqu'il ne peut pas dire Je, car il l'a...
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Hegel: L'art a-t-il une finalité ?
PRESENTATION de "ESTHETIQUE" DE HEGEL Publiées à titre posthume en 1832, les Leçons d'esthétique reprennent les cours professés par Hegel (1770-1831) à l'université de Berlin de 1818 à 1829. Dans cette introduction, l'auteur défend le projet d'une philosophie de l'art : « mode de manifestation particulier de l'esprit » (I, I, 2), l'art doit faire l'objet d'une étude rationnelle, seule à même d'en ressaisir la signification. Depuis le milieu du siècle, l'esthétique suscite de nombreux débats port...
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MARC AURÈLE (121-180)
C e n'est pas de transpirer comme les plantes qui a du prix, ni de respirer comme les bestiaux et l e s bêtes sauvages, ni d'être impress ionné par l'imagination, ni d'être manoeuvré comme une marionnette par les inclinations, ni de se rassembler en troupeau ni de se nourrir, car c'est même chose que de rejeter les résidus de la nourriture. A lors, qu'est-c e qui a du prix? Soulever des claquements de mains? Non point. C e n'est pas non plus soulever des claquements de langues, car les acclamati...
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Jean-Jacques Rousseau - Du bonheur public - Fragments publiques
Demande d'échange de corrigé de Bayard Flore ([email protected]). \Sujet déposé : Le bonheur Jean-Jacques Rous seau - « Du bonheur public » - Fragments publiques 1792 O n peut observer que dans cet extrait de texte, Jean-Jacques Rousseau souhaite d'exposer sa thèse s ur le thème du bonheur et plus particulièrement le « bonheur public » et de son rapport envers la politique. M ais on peut notifier que ce texte est paradoxal en effet Rousseau dans une première partie affirme que le bonheur n'es...
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L'ETHIQUE DE SPINOZA (Analyse et critique) ?
La doctrine philosophique de Spinoza est surtout renfermée dans les cinq livres de l'Ethique. Cet ouvrage est ainsi appelé à cause des conclusions morales qui découlent du spinozisme. Le premier livre traite de Dieu ; le second, de la nature humaine ; le troisième, des passions; le quatrième, de la servitude humaine; le cinquième, de la liberté humaine. Le spinozisme, tel que nous le trouvons dans l'Ethique, est exposé d'une manière géométrique, par axiomes, définitions et corollaires. Spinoza p...
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DESCARTES: le corps comme une machine
Je suppose que le Corps n'est autre chose qu'une statue ou machine de terre, que Dieu forme tout exprès, pour la rendre la plus semblable à nous qu'il est possible : en sorte que, non seulement il lui donne au dehors la couleur et la figure de tous nos membres, mais aussi qu'il met au dedans toutes les pièces qui sont requises pour faire qu'elle marche, qu'elle mange, qu'elle respire, et enfin qu'elle imite toutes celles de nos fonctions qui peuvent être imaginées procéder de la matière, e...
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DESCARTES: le corps comme statue et comme machine
Je suppose que le Corps n'est autre chose qu'une statue ou machine de terre, que Dieu forme tout exprès, pour la rendre la plus semblable à nous qu'il est possible : en sorte que, non seulement il lui donne au dehors la couleur et la figure de tous nos membres, mais aussi qu'il met au dedans toutes les pièces qui sont requises pour faire qu'elle marche, qu'elle mange, qu'elle respire, et enfin qu'elle imite toutes celles de nos fonctions qui peuvent être imaginées procéder de la matière, e...
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Freud: droit, justice, nature
PRESENTATION DU "MALAISE DANS LA CIVILISATION" DE FREUD Freud (1856-1939) propose ici une réflexion sur la dimension tragique de la condition humaine. Pour cerner l'origine du « malaise » de l'homme civilisé, il s'appuie sur l'hypothèse, introduite dans Au-delà du principe de plaisir (1920), d'un dualisme fondamental du psychisme humain, divisé entre les pulsions de vie (pulsions sexuelles et d'autoconservation) et les pulsions de mort (pulsions d'autodestruction et d'agressivité). L'interprétat...
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La réalité : qu'entendons-nous par là ?
THÈMES DE RÉFLEXION • Indications lorsqu'on tente de définir la notion de « réalité ». Le terme réalité se dédouble de la façon la plus simple en « réalité sensible » (matrice de l'apparence, du fictif, de l'imaginaire) et en « réalité intelligible » (lieu de la « vraie » réalité, de la certitude). Que l'homme se débarrasse du négatif de l'erreur qui le séduit ou par lequel il se séduit lui-même, qu'il renonce à ce qui lui semble son intérêt, mais qui n'est que le désir de la partie non raisonna...
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Baruch SPINOZA
" On pense que l'esclave est celui qui agit par commandement et l'homme libre celui qui agit selon son bon plaisir. Cela cependant n'est pas absolument vrai, car en réalité être captif de son plaisir et incapable de rien voir ni faire qui nous soit vraiment utile, c'est le pire des esclavages, et la liberté n'est qu'a celui qui de son entier consentement vit sous la seule conduite de la Raison. Quant à l'action par commandement, c'est-àdire à l'obéissance, elle ôte bien en quelque manière la lib...
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La matière explique-t-elle tout ?
Le sujet invite à une critique du matérialisme. Selon cette thèse, la matière est première et l'esprit second, l'une étant la cause de l'autre. Dès lors, toutes les manifestations de l'esprit sont réductibles à de simples effets physicochimiques de la matière. Que l'on songe ici, par exemple, aux neurosciences qui nous montrent que "tomber amoureux" ne serait que le résultat de la libération de certaines molécules ou hormones dans le cerveau... Le matérialisme est une thèse classique dans l'hist...
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Bergson: Qu’est-ce que l’artiste ?
Qu’est-ce que l’artiste ? C’est un homme qui voit mieux que les autres, car il regarde la réalité nue sans voiles. Voir avec des yeux de peindre, c’est voir mieux que le commun des mortels. Lorsque nous regardons un objet, d’habitude, nous ne le voyons pas ; parce que ce que nous voyons, ce sont des conventions interposées entre l’objet et nous ; ce que nous voyons, ce sont des signes conventionnels qui nous permettent de reconnaître l’objet et de le distinguer pratiquement d’un autre, po...
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Baruch SPINOZA
Il est vrai sans doute qu'on doit expliquer l'Écriture par l'Écriture aussi longtemps qu'on peine à découvrir le sens des textes et la pensée des prophètes, mais une fois que nous avons enfin trouvé le vrai sens, il faut user nécessairement de jugement et de la Raison pour donner à cette pensée notre assentiment. Que si la Raison, en dépit de ses réclamations contre l'Écriture, doit cependant lui être entièrement soumise, je le demande, devons-nous faire cette soumission parce que nous avons une...