Catégorie : Philosophie
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le doute est-il une condition de l'assurance?
Le doute est-il une condition de l'assurance ? On considère le doute à priori comme attitude d'une personne indécise, une personne qui ne se décide pas à être résolue dans une décision, une entreprise. En ce sens le doute ne serait être une condition d’assurance, l’assurance étant précisément l'état d'une personne sûre d'elle, une personne certaine. Un état d’esprit qui est associé à d’autres sentiments, notamment la peur et l’indécision Le doute est cette attitude critique qui balise tou...
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Essai philosophique : Parvient-on jamais à être soi-même ?
En 1923, Antonin Artaud a expédié des poèmes à La nouvelle revue française. Son directeur, Jacques Rivière, ne souhaite pas les publier, mais s'en explique, et ouvre ainsi une correspondance suivie entre les deux écrivains. Vous dites « qu'un homme ne se possède que par éclaircies, et même quand il se possède, il ne s'atteint pas tout à fait ». Cet homme, c'est vous ; mais je peux vous dire que c'est moi aussi. Je ne connais rien qui ressemble à vos « tornades », ni à cette « volonté mécha...
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Diversité du siècle
Diversité du XVII1' siède Répétons que le XVIIIe siècle tout entier n;est ni le siècle de Voltaire ni le Siècle des lumières, trop souvent représenté comme une irrésistible avancée de l'esprit humain,retardée seu lement par l'ignorance et les préjugés. Les « Anti-Lumières » ne se réduisent pas seulement à l'obscurité, sinon à l' obscurantisme. Encore le terme d' Anti-Lumières suggère-t-il une unité illusoire. Dans un remarquable panorama,Jean Deprun a montré qu'à côté des Lumières du...
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Esthétique et jugement de goût
Esthétique et jugement de goût S'il y a un domaine où l'idée de progrès a toujours été contes table, c'est celui des beaux-arts. La querelle des Anciens et des Modernes, qui prend tant d'importance dans notre histoire litté raire, n'opposait pas une tradition figée et devenue stérile à une pensée avide de progrès qui serait celle des Lumières. Les choses ne sont pas si simples : si le Montesquieu des Lettres persanes appa raît comme un Moderne, Voltaire est un Ancien avec une tragé d...
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Rousseau et l’homme de la nature
Rousseau et l'homme de la nature La pensée de Rousseau se rattache-t-elle vraiment à la philo sophie des Lumières? Une longue tradition de notre histoire littéraire voit plutôt dans l'auteur des Confessions un précurseur du romantisme. Mais ne trouve-t-on pas du préromantisme dans I' œuvre de Diderot et faudrait-il pour autant exclure le directeur de 1 'Encyclopédie du rationalisme des Lumières?Les thèmes de la nature, du sentiment, du génie lui appartiennent tout autant qu'à la pensée...
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Diderot et matérialisme
Diderot et l,e matérialisme Le matérialisme propre de Diderot ne se reconnaît guère qu'en quelques endroits de !'Encyclopédie, en particulier dans les lignes consacrées aux « spinozistes modernes», à la suite d'un article très conformiste sur Spinoza : « Le principe général de ceux-ci c'est que la matière est sensible, ce qu'ils démontrent par le développement de l' œuf, corps inerte qui, par le seul instru ment de la chaleur graduée, passe à l'état d'être sentant et vivant ; et par l'a...
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l'âge de L 'ENCYCLOPÉDIE :Buffon et les sciences de la nature
L'ÂGE DE L'ENCYCLOPÉDIE:Buffon et les sciences de la nature La vie intellectuelle dans la seconde moitié du XVIII siècle ne se comprend pas sans le développement des sciences de la nature ou plutôt sans la diffusion de leurs résultats dans deux ouvrages monumentaux : l' Histoire naturelle générale et particulière de Buffon depuis 1749 et l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert depuis 1751. L'une et l'autre seront encore à reprendre et à compléter au siècle suivant. Si le terme de na...
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Condillac et l’héritage de Locke
294 HISTOIRE DE lA PHILOSOPHIE FRANÇAISE Condillac et l'héritage de Locke Dans l'esprit des Lumières, l'œuvre de Locke (1632-1704) est le plus souvent associée à celle de Newton : « Ce que Newton n'aurait osé ou n'aurait peut-être pu faire, Locke l'entreprit et l'exécuta avec succès. On peut dire qu'il créa la métaphysique à peu près comme Newton avait créé la physique» (Discours préliminaire de l'Encyclopédie). Rappelons que sous la plume de D'Alembert, métaphysique a le sens de «...
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Cartésiens et newtoniens
Cartésiens et newtoniens Selon une histoire des idées assez commune, le doute métho dique que Descartes limitait à la philosophie, à la métaphysique et aux sciences aurait été étendu progressivement aux institu-, rions civiles et religieuses pour aboutir aux idées révolution naires. En fait, il est difficile de trouver les traces d'une telle extension si l'on distingue nettement ce doute de méthode et le doute sceptique qui s'en tient à la vraisemblance et dont la tradition remonte à...
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Voltaire et l'idée de tolérance
Voltaire et l'idée de tolérance C'est la figure de Voltaire, souvent assoc1ee à celle de Jean:Jacques Rousseau, qui semble incarner le « philoso phisme », comme diront ses adversaires. Mais l'œuvre de Rousseau appartient à la deuxième moitié du XVIœ siècle, alors que celle de Voltaire s'impose dès 1734 (les Lettres philosophiques) et reste au centre de tous les débats littéraires et philosophiques, politiques et même économiques et scientifiques jusqu'à la mort de son auteur en 1778....
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LES LEÇONS ANGLAISES: Extension de l’esprit critique
1. LES LEÇONS ANGLAISES Extension de l'esprit critique L'expression « Siècle des lumières » est devenue une expression stéréotypée pour désigner le XVIII" siècle. Il est pourtant très abusif de réduire un siècle aussi riche d' œuvres et d'auteurs à un thème unique. D'autre part, la notion de siècle devient parfaitement arbitraire dès que l'on s'écarte de la chronologie simple :. il est assez arbitraire de faire commencer le XVIII" siècle en 1715 ou même en 1720 pour le terminer en 1789....
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MALEBRANCHE, FOSSOYEUR DU CARTÉSIANISME
MALEBRANCHE, FOSSOYEUR DU CARTÉSIANISME ? Tous les ordres religieux enseignants ne sont pas également sensibles aux nouveautés philosophiques. Si les jésuites restent largement fidèles à la scolastique quitte à être sèchement rappelés à l'ordre par leur congrégation, comme le montre l'exemple de Rodolphe Du Tertre (1677-1762), un temps attiré par la philosophie de Malebranche, d'autres congrégations sont sensibles au cartésianisme et participent clairement à sa diffusion. C'est notam...
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LIBERTINS ET LIBERTÉ DE CONSCIENCE
LIBERTINS ET LIBER1É DE CONSCIENCE Les différents mouvements de pensée envisagés jusque-là, ainsi que les figures qui les composent, sont donc tous confrontés à la censure. Que ce soit de manière directe ou de manière indirecte, la question de la liberté de conscience et d'expression est une question centrale au XVII" siècle. Car c'est précisément à cette époque que des mécanismes efficaces de contrôle des écrits se mettent en place. Cette volonté s'affirme nettement avec une ordonnanc...
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LA POSTERITE DU CARTÉSIANISME : ENTRE FIDÉLITÉ ET REFONDATION
IA POSTÉRITÉ DU CARTÉSIANISME : ENTRE FIDÉLITÉ ET REFONDATION Le cartésianisme marque donc une révolution philosophique. Il fait vaciller définitivement les philosophies d'inspiration scolastique alors dominantes. Et il suscite immédiatement des adeptes chez ceux que l'on appellera très vite la « secte des cartésiens ». Ces tenants de la philosophie nouvelle viennent d'horizons très divers, mais participent tous à la diffusion du cartésianisme en France et en Europe. On peut ainsi pres...
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INTRODUCTION A LA PHILOSOPHIE FRANÇAISE DU XVIIe SIECLE
INTRODUCTION A LA PHILOSOPHIE FRANCAISE DU XVIIe SIECLE Le XVIr' siècle est le siècle du cartésianisme. Tous les philo sophes français qui suivent Descartes se situent par rapport à lui, soit pour s'en réclamer, soit pour le combattre. Cette philoso phie proclame l'autonomie intellectuelle absolue de l'esprit. Celui-ci doit juger par lui-même de toutes choses, quel que soit le domaine concerné : philosophique, scientifique ou moral. Cette ambition passe par le doute concernant l'ensemb...
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LA PHILOSOPHIE DE COUR : DE PHILIPPE LE BEL À CHARLES LE SAGE
lA PHILOSOPHIE DE COUR : DE PHILIPPE LE BEL À CHARLES LE SAGE À la mort de Charles V, une Vénitienne, Christine de Pisan (1364-v. 1430), fille de l'astrologue et médecin Tommaso di Benvenuto da Pizzano, qui avait jadis accompagné son père à Paris, à la cour de Charles V, rendait un vibrant hommage au roi, dit « Charles le Sage », le présentant comme un roi théologien réalisant l'idéal platonicien du philosophe-roi. « Mais que notre roi Charles fût vrai philosophe, c'est à savoir : amat...
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LE XVe SIÈCLE en philosophie
LE XV" SIÈCLE Siècle de la chute de Constantinople (1453), de l'expulsion des Juifs d'Espagne, de la chute du royaume musulman nasride de
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LE XIVe SIÈCLE : MODISME, AVERROÏSME, NOMINALISME
LE XIV" SIÈCLE : MODISME, AVERROÏSME, NOMINALISME Les années 1300 voient l'apogée de la puissance française avec le règne de Philippe IV le Bel (1268-1314, roi en 1285), puis son irrépressible déclin avec celui des « Rois maudits », Louis X le Rutin (1289-1316, roi en 1314), Philippe V le Long (1294-1322, roi en 1317), Charles IV le Bel (1294-1328, roi en 1322, dernier des « Capétiens directs ») et la dynastie des Valois, dont le pre mier représentant, Philippe VI (1294-1350, roi en 13...
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DE L'INVENTION À LA MÉTHODE
DE L'INVENTION À 1A MÉTHODE En fait, l'accès à la culture de !'Antiquité si caractéristique de la Renaissance n'a été que secondairement l'ouverture à une conscience historique, à une généalogie comportant la percep tion d'héritages et de différences. Ce mouvement fut vécu comme une identification syncrétique et se traduisit surtout par l'acquisition massive de données qui venaient se fondre, sans coupure nette, avec les récits et rapports venus des nouveaux mondes. D'un espace-temps...
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LECTURES DE L’HISTOIRE : LES ALÉAS DE LA DISCORDE
LECTURES DE L'HISTOIRE : LES ALÉAS DE IA DISCORDE Sans doute l'épreuve de la discorde civile entraînée par les fêlures religieuses a-t-elle constitué l'aiguillon et le plus clair de la réflexion politique en France en ce siècle-là et,comme travaux pratiques, une approche expérimentale d'une philosophie de l'histoire se faisant. Penser les conditions concrètes de survie pour un corps social dont une partie est intolérable à l'autre,justifier la légitimité et l'efficacité d'un souverain...