Catégorie : Philosophie
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Jean-Paul SARTRE: Cette crise mystique de ma quinzième année
Cette crise mystique de ma quinzième année, qui décidera si elle « a été » pur accident de puberté ou au contraire premier signe d'une conversion future ? Moi, selon que je déciderai — à vingt ans, à trente ans — de me convertir. Le projet de conversion confère d'un seul coup à une crise d'adolescence la valeur d'une prémonition que je n'avais pas prise au sérieux. Qui décidera si le séjour en prison que j'ai fait, après un vol, a été fructueux ou déplorable ? Moi, selon que je renonce à v...
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Karl Heinrich MARX (1818-1883)
MARX : LA NATURE DE L'ÉTAT DÉPEND DES FORCES ÉCONOMIQUES Le matérialisme de Marx pose que les idéaux, et plus généralement les idées des hommes, ne s'expliquent pas par quelque inspiration intellectuelle, mais par des conditions matérielles, les manières de produire, les réalités économiques. A la question classique : Quel est l'État idéal ?, Marx oppose donc celle-ci : Quelles sont les conditions qui rendent nécessaire telle ou telle forme politique ? « Qu'est-ce que la société, quelle que soit...
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Jean-Paul SARTRE
SARTRE : LE DROIT, JUSTIFICATION DE LA FORCE Mais la théorie du contrat social n'a-t-elle pas une fonction idéologique ? Ne vise-t-elle pas à défendre le droit en en faisant le produit d'un pacte librement conclu par tous? Et plutôt que d'envisager, avec Calliclès, la loi comme étant faite par la multitude des faibles contre la domination des puissants, ne doit-on pas au contraire considérer qu'elle se fonde sur la force des puissants, dont elle constituerait une justification ? C'est cette thès...
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Karl Heinrich MARX (1818-1883)
L'histoire de toute société jusqu'à nos jours est l'histoire de la lutte des classes. Oppresseurs et opprimés, en perpétuelle opposition, ont mené une lutte ininterrompue, tantôt secrète, tantôt ouverte et qui finissait toujours soit par une transformation révolutionnaire de toute société, soit par la ruine commune des classes en lutte. [ ...] Notre époque - l'époque de la bourgeoisie - se distingue cependant par la simplification des antagonismes de classe. La société tout entière se divise de...
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HOBBES: La cause finale, le but, le dessein que poursuivent les hommes
La cause finale, le but, le dessein que poursuivent les hommes, eux qui par nature aiment la liberté et l'empire exercé sur autrui, lorsqu'ils se sont imposé des restrictions au sein desquelles on les voit vivre dans les républiques, c'est le souci de pourvoir à leur propre préservation et de vivre plus heureusement par ce moyen : autrement dit de s'arracher à ce misérable état de guerre qui est, je l'ai montré, la conséquence nécessaire des passions naturelles des hommes, quand il n'exist...
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FREUD: les pensées du rêve et le contenu du rêve
" Les pensées du rêve et le contenu du rêve nous apparaissent comme deux exposés des mêmes faits en deux langues différentes; ou mieux, le contenu du rêve nous apparaît comme une transcription des pensées du rêve, dans un autre mode d'expression, dont nous ne pourrons connaître les signes et les règles que quand nous aurons comparé la traduction et l'original. Nous comprenons les pensées du rêve d'une manière immédiate dès qu'elles nous apparaissent. Le contenu du rêve nous est donné sous...
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« Je mets au premier rang, à titre d'inclination générale de toute l'humanité, un désir perpétuel et sans trêve... pour quelque autre talent de l'esprit.» HOBBES
« Je mets au premier rang, à titre d'inclination générale de toute l'humanité, un désir perpétuel et sans trêve... pour quelque autre talent de l'esprit.» HOBBES Analyse thématique et recherche de la thèse d'un texte Remarque préliminaire Ce texte, extrait de l'oeuvre majeure de Hobbes (Le Léviathan, chapitre 2), est très représentatif de la façon dont une certaine conception de la nature humaine peut investir l'explication des mécanismes du pouvoir. On s'attachera donc à dégager, au-d...
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Baruch SPINOZA
" Et il ne faut pas oublier ici que les partisans de cette doctrine, qui ont voulu faire étalage de leur talent en assignant des fins aux choses, ont, pour prouver leur doctrine, apporté un nouveau mode d’argumentation : la réduction, non à l’impossible, mais à l’ignorance ; ce qui montre qu’il n’y avait aucun autre moyen d’argumenter en faveur de cette doctrine. Si, par exemple, une pierre est tombée d’un toit sur la tête de quelqu’un et l’a tué, ils démontreront que la pierre est tombée pour t...
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Jean-Paul SARTRE: L'homme, tel que le conçoit l'existentialisme
PRESENTATION DE "L'EXISTENTIALISME EST UN HUMANISME" DE SARTRE Marqué comme oeuvre de circonstance et de vulgarisation, le texte est tiré d'une conférence donnée à Paris en Octobre 1945, qui devait donner l'occasion à Sartre (1905-1980) de répondre à une série d'objections. Il montre que les accusations d'anti-humanisme sont infondées, car sa philosophie ne conduit en rien au mépris de la réalité humaine et de sa valeur. La définition annoncée par le titre est donc en réalité la défense d'un...
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Jean-Paul SARTRE
Dans L'Etre et le Néant, Sartre va poursuivre une analyse phénoménologique de la théorie hégélienne. "L'essence des rapports entre consciences n'est pas le "Mitsein" (être-avec), mais le conflit." Ailleurs il dira même que c'est la violence qui fait le fond de toute relation humaine. Quelle est l'origine du conflit ? La seule existence de l'Autre fait que j'ai un dehors, une extériorité pour autrui, une nature. Des sentiments tels que la honte ou la fierté n'ont de sens que par rapport à cette n...
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Jean-Paul SARTRE: L'homme n'est rien d'autre que son projet
L'homme n'est rien d'autre que son projet, il n'existe que dans la mesure où il se réalise, il n'est donc rien d'autre que l'ensemble de ses actes, rien d'autre que sa vie. D'après ceci, nous pouvons comprendre pourquoi notre doctrine fait horreur à un certain nombre de gens. Car souvent ils n'ont qu'une seule manière de supporter leur misère, c'est de penser : « Les circonstances ont été contre moi, je valais beaucoup mieux que ce que j'ai été ; bien sûr, je n'ai pas eu de grand amour, ou...
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L'état de nature, cette guerre de tous contre tous, a pour conséquence que rien ne peut être injuste... qu'il est capable de le garder. HOBBES
L'état de nature, cette guerre de tous contre tous, a pour conséquence que rien ne peut être injuste... qu'il est capable de le garder. [Introduction] De nombreux théoriciens ont admis l'existence d'un « droit naturel », ou celle de droits déjà inscrits dans la nature initiale de l'homme. Hobbes les contredit ici, puisqu'il considère que dans l'état originel de nature, il ne peut exister aucun droit, ce qui a pour conséquence immédiate que toutes les notions relatives aux valeurs juridi...
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FREUD: L'interprétation des rêves est la voie royale qui mène à l'étude de l'inconscient... FREUD
Sigmund Freud (1856-1939), en tant que médecin, s'est d'abord spécialisé dans l'anatomie et la physiologie du système nerveux. Après un séjour scientifique à Paris (auprès de Charcot), puis à Nancy (auprès de Bernheim), il s'oriente davantage vers la psychopathologie (étude des troubles mentaux). Sa pratique de médecin, à Vienne, l'amène à découvrir l'importance de la vie sexuelle dans la constitution des névroses : phobies, obsessions et angoisses. Peu à peu, abandonnant l'hypnose, découver...
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FREUD: L'idée délirante est en contradiction avec la réalité
L'idée délirante est essentiellement - nous soulignons ce caractère - en contradiction avec la réalité ; l'illusion n'est pas nécessairement fausse, c'est-à-dire irréalisable ou en contradiction avec la réalité. Une jeune fille de condition modeste peut par exemple se créer l'illusion qu'un prince va venir la chercher pour l'épouser. Or ceci est possible ; quelques cas de ce genre se sont réellement présentés. [...] Ainsi nous appelons illusion une croyance quand, dans la motivation de cel...
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HOBBES
Termes du sujet: TRAVAIL: Du latin populaire tripalium, «machine à trois pieux » destinée à immobiliser les chevaux pour les ferrer, d'où « instrument de torture ». Toute activité visant à la production d'une oeuvre utile. Spécialement, ensemble des activités accomplies par l'homme pour produire des biens et des services en contrepartie desquels il est rémunéré. • Le travail est souvent associe a la peine et a la souffrance. Dans la Bible d'ailleurs, Dieu punit le premier péché en chassant Adam...
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Baruch SPINOZA: La puissance de l'homme est extrêmement limitée et infiniment surpassée
Thème 3081 Baruch SPINOZA ... La puissance de l'homme est extrêmement limitée et infiniment surpassée par celle des causes extérieures; nous n'avons donc pas un pouvoir absolu d'adapter à notre usage les choses extérieures. Nous supporterons, toutefois, d'une âme égale les événements contraires à ce qu'exige la considération de notre intérêt, si nous avons conscience de nous être acquittés de notre office, savons que notre puissance n'allait pas jusqu'à nous permettre de les éviter, et av...
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Hegel: cette galerie d’opinions
« En ce qui concerne d’abord cette galerie d’opinions que présenterait l’histoire de la philosophie — sur Dieu, sur l’essence des objets de la nature et de l’esprit — ce serait, si elle ne faisait que cela, une science très superflue et très ennuyeuse, alors même qu’on invoquerait la multiple utilité à retirer d’une si grande animation de l’esprit et d’une si grande érudition. Qu’y a-t-il de plus inutile, de plus ennuyeux qu’une suite de simples opinions ? On n’a qu’à considérer des écrits...
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FREUD: la civilisation impose d'aussi lourds sacrifices
La culture s'édifie sur une restriction de la vie sexuelle La culture repose sur du « renoncement pulsionnel » : elle limite par des interdits la satisfaction des pulsions sexuelles pour exploiter leur énergie à ses propres fins. Le tabou de l'inceste est à son origine, qui s'accompagne ensuite d'autres limitations. La société occidentale a poussé à l'extrême la restriction de la sexualité, en imposant à tous une seule forme de jouissance (celle issue de l'amour génital, hétérosexuel, légiti...
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HOBBES
Celui dont les désirs ont atteint leur terme ne peut pas davantage vivre que celui chez qui les sensations et les imaginations sont arrêtées. La félicité est une continuelle marche en avant du désir, d'un objet à un autre, la saisie du premier n'étant encore que la route qui mène au second. La cause en est que l'objet du désir de l'homme n'est pas de jouir une seule fois et pendant un seul instant, mais de rendre à jamais sûre la route de son désir futur. Aussi les actions volontaires et les inc...
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FREUD: Le rêve montre que ce qui est réprimé persiste et subsiste chez l'homme normal
Le moi n'est pas maître dans sa propre maison. Freud va être amené à concevoir que bon nombre de maladies, mais aussi d’actes quotidiens s’expliquent si l’on admet l’hypothèse de l’inconscient. Il y aurait en nous u « réservoir » de forces et de désirs (ou pulsions) dont nous n’aurions pas conscience, mais qui agiraient sur nous.. Pour le dire brutalement, en ce sens, l’homme n’agirait pas (ne choisirait pas ses actes e toute connaissance de cause, dans la clarté), mais serait agi (c’est-à...