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« Savoir, c'est pouvoir », a dît François Bacon. « Pour pouvoir, il faut croire et vouloir », a dit un sage. Vous vous efforcerez de déterminer dans quelle mesure savoir, croire et vouloir sont nécessaires à l'homme pour pouvoir, et vous chercherez si l'

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Introduction. —: « Au commencement était l'action », a écrit Gœthe. Le besoin d'agir est le plus essentiel à l'homme. Cependant, notre action effective ou productrice est bien réduite. Qu'est-ce qui nous manque ? De savoir, répond Bacon; de croire et de vouloir, réplique un sage. Qui des deux a raison ?
I. Les conditions générales de. l'action ou du pouvoir : a) D'abord le savoir : agir, c'est provoquer un changement; mais il n'y a pas de changement sans cause; pour provoquer un changement, il faut donc connaître la cause dont il dépend; b) Mais on ne peut être amené à provoquer un changement que par un vouloir : par un désir (volonté au sens large), ou par l'acte synthétique de l'esprit qui, embrassant d'un coup d'œil le but à atteindre et les moyens, décide de passer à l'action (volonté au sens strict); c) On peut ajouter enfin que pour pouvoir il faut, de plus, croire : en la valeur de ses jugements et de la science, en la constance des lois de la nature : le doute suspend l'action aussi bien que l'affirmation.
 

« « Savoir, c'est pouvoir », a dît François Bacon.

« Pour pouvoir, il faut croire et vouloir », a dit un sage. Vous vous efforcerez de déterminer dans quelle mesure savoir, croire et vouloir sont nécessaires à l'homme pour pouvoir, et vous chercherez si l'une de ces deux conditions ou deux d'entre elles y sont suffisantes. Introduction.

—: « Au commencement était l'action », a écrit Gœthe.

Le besoin d'agir est le plus essentiel à l'homme.

Cependant, notre action effective ou productrice est bien réduite.

Qu'est-ce qui nous manque ? De savoir, répond Bacon; de croire et de vouloir, réplique un sage.

Qui des deux a raison ? I.

Les conditions générales de.

l'action ou du pouvoir : a) D'abord le savoir : agir, c'est provoquer un changement; mais il n'y a pas de changement sans cause; pour provoquer un changement, il faut donc connaître la cause dont il dépend; b) Mais on ne peut être amené à provoquer un changement que par un vouloir : par un désir (volonté au sens large), ou par l'acte synthétique de l'esprit qui, embrassant d'un coup d'œil le but à atteindre et les moyens, décide de passer à l'action (volonté au sens strict); c) On peut ajouter enfin que pour pouvoir il faut, de plus, croire : en la valeur de ses jugements et de la science, en la constance des lois de la nature : le doute suspend l'action aussi bien que l'affirmation. II.

Peut-on réduire ces conditions à l'une ou à deux d'entre elles ? Et d'abord : A.

Peut-on admettre que « Savoir, c'est pouvoir » ? — a) Si nous l'appliquons au monde physique, celui que Bacon avait en vue, elle n'est pas rigoureusement vraie, car ce n'est pas le fait de savoir, par exemple, comment me préserver du froid ou comment arrêter un incendie qui me fera prendre les moyens : il faut aussi vouloir.

Mais comme ce vouloir est instinctif, découlant du vouloir-vivre incoercible en l'homme, on peut dire, en définitive, que « Savoir, c'est pouvoir ». b) Au contraire, appliquée au monde moral, la maxime de Bacon n'est plus vraie : savoir que je dois corriger ma paresse ou ma vanité, connaître les moyens de parvenir à ce résultat ne suffit pas : il faut aussi et surtout vouloir. B.

On dit aussi communément : « Vouloir, c'est pouvoir ».

La volonté serait la seule condition de l'action.

A l'inverse de ce qui a été dit à propos de la maxime de Bacon, faisons remarquer que : a) cette formule est assez juste dans les questions morales, parce que tout homme a une connaissance suffisante des moyens de réaliser l'idéal moral qui se propose à lui : l'essentiel est de vouloir; b) mais elle serait tout à fait fausse si on prétendait l'appliquer à la solution des problèmes d'ordre matériel : la volonté la plus énergique ne me permettra pas d'ouvrir un coffre-fort dont j'ignore le secret. C.

Que penser enfin de cette formule : « Pour pouvoir, il faut croire et vouloir »? a) Apparemment, c'est la plus fausse de toutes.

Dans l'action sur le monde matériel, il ne suffit pas de vouloir (nous l'avons dit) : il faut savoir, et croire n'est pas savoir; la science suppose la connaissance de la vérité, et il y a des croyances erronées.

Bien plus, la croyance peut être nuisible, détournant de la vraie science, condition de l'action.

b) Mais, si nous revenons au monde moral, celui qu'envisage le sage, elle nous paraîtra plus acceptable.

Sans doute il peut y avoir des croyances qui sont inefficaces pour l'action : erreurs sur ses capacités...

Cependant, l'erreur inverse est plus fréquente, et c'est souvent par ignorance de ses possibilités, manque de confiance en soi, que l'homme piétine sur place.

C'est pourquoi il est assez juste de dire que : « Pour pouvoir, il faut croire et vouloir.

» Conclusion.

— En définitive, nous devons ramener à deux les conditions du pouvoir ou de l'action : pour l'action physique, le savoir (en premier lieu) et le vouloir; pour l'action morale, le vouloir (en premier lieu) et le savoir, ou mieux le « croire ».. »

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