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Faut-il préférer la révolte à la résignation ?

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« Le sujet demande de "préférer", de faire donc un choix entre deux attitudes qui posent toutes deux problème.

Au nom de quoi devons-nous affirmer notre préférence ? On peut trouver l'idée de révolte séduisante, mais cette séduction est-elle un critère suffisant ? La révolte implique en effet l'idée de violence : peut-on "préférer" une action violente ? Si l'idée de révolte peut être glorifiée par principe, par ailleurs, on peut regretter de fait la violence qu'elle entraîne.

Faut-il alors se tourner vers la résignation, vers l'acceptation, la reconnaissance du caractère indépassable des contraintes qui s'imposent à nous ? Certes, une telle attitude ne sera pas violente (elle se contentera peut-être de subir la violence) ; mais peut-on pour autant la "préférer" ? La résignation n'est-elle pas le masque de l'irresponsabilité ? De l'incapacité à affirmer sa liberté en se réfugiant par lâcheté derrière des forces qu'on prétend insurmontables ? Quelle préférence marque-t-elle le plus l'exercice de la liberté ? La résignation n'estelle pas un choix sensé et libre ? Si l'on veut préférer la révolte, il faut pouvoir la justifier devant la raison : est-ce possible ? Peut-on légitimer la révolte ? Référence utile : chapitre1 du livre 1 du Contrat social de Rousseau. [Il n'y a que nos pensées qui sont réellement en notre pouvoir. Face aux injustices de la nature et des hommes, on ne peut que se résigner.

La révolte ne fait qu'accroître les maux que nous endurons.] Il faut distinguer ce qui dépend de nous et ce qui n'en dépend pas Mon pouvoir d'accomplir des actes est très limité, par les lois de la nature ou les lois juridiques.

Quant à mon pouvoir de faire réussir mes actions, il est quasiment nul, puisque cela dépend du concours du reste du monde, ou encore de la chance.

En y réfléchissant bien, je ne suis pas absolument certain d'être encore vivant demain ou tout à l'heure.

Tant de choses peuvent arriver... En revanche, il est une chose qui ne dépend que de moi, sur laquelle j'ai un pouvoir absolu : c'est ma volonté. Moi seul décide de ce que je veux.

Par exemple, si je ne veux pas aller à un endroit, on peut m'y contraindre par la force, mais on n'aura pas pu changer ma volonté.

Je découvre, par cette réflexion, que je possède, comme chaque homme, une volonté absolument libre, ou encore un libre-arbitre, comme disent les philosophes.

Je dispose donc d'un domaine de pouvoir et de liberté, qui est tout intérieur à moi-même. Est sage celui qui sait se résigner à changer ses désirs Dans la troisième partie du « Discours de la méthode », Descartes affirme qu'une de ses règles d'action est « de tâcher plutôt à me vaincre que la fortune, et à changer mes désirs plutôt que l'ordre du monde » (« Fortune » désigne ici le cours changeant de la nature). Pour comprendre cette maxime, qui semble d'un conformisme révoltant, il faut savoir qu'elle fait partie d'une morale « par provision », c'est-à-dire qu'elle ne correspond pas à la morale définitive de Descartes, mais s'intègre à un ensemble de règles provisoires et révisables, dictées par l'urgence de la vie et de l'action, alors même que la raison et la recherche recommandent la prudence. Le « Discours de la méthode » présente la biographie intellectuelle de l'auteur, et les principaux résultats auxquels il est parvenu par une démarche aussi singulière que révolutionnaire.

Afin de parvenir à une certitude absolue et indubitable, Descartes décide de remettre au moins temporairement en cause la totalité de ses opinions.

Pour parvenir « à la connaissance vraie de tout ce qui est utile à la vie », il se voit obligé de rejeter la totalité de ce qu'il avait cru.

Dans les « Méditations », il décrit ainsi son attitude : « Je suppose que toutes les choses que je vois sont fausses ; je me persuade que rien n'a jamais été de tout ce que ma mémoire remplie de songes me représente ; je pense n'avoir aucun sens...

». Il faut comprendre que ce doute est une démarche intellectuelle qui a pour but de détruire le « palais » de l'ancienne métaphysique, qui n'était bâti que « sur du sable et de la boue », pour reconnaître le véritable palais des sciences sur le roc de la certitude. Mais une question nouvelle apparaît : pendant que je détruis mon ancienne demeure, pour en reconstruire une nouvelle, où vais-je loger ? « Car ce n'est pas assez, avant de recommencer à rebâtir le logis où l'on demeure, que de l'abattre [...] il faut. »

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