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Faut-il voir dans l'art le produit de la vie sociale ou l'expression d'une révolte ?

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« Sujet 100062 Faut-il voir dans l'art le produit de la vie sociale ou l'expression d'une révolte ? La question en faut interroge l'origine de la création artistique et de ses rapports avec la société.

En effet, tout artiste naît dans une société particulière, c'est-à-dire dans un groupe d'hommes qui est régi par des lois et qui produit des comportements collectifs.

La vie sociale est l'étude de la sociologie et il est intéressant de voir qu'il existe une sociologie de l'art.

Ainsi l'art comme toute production humaine est-elle soumise à l'influence de la société? Pourtant, l'art se définit par une "création de formes nouvelles" selon Kant.

Ne suppose-t-il pas alors une liberté de l'artiste vis-à-vis de la société, une résistance? Mais ne peut-on pas voir la révolte elle-même comme un produit de la vie sociale? I L'oeuvre d'art est conditionnée par la société dans laquelle elle a été crée "Raphaël, aussi bien que n'importe quel autre artiste, a été conditionné par les progrès techniques que l'art avait réalisés avant lui, par l'organisation de la société et la division du travail qui existaient là où il habitait, et enfin par la division du travail"Marx Nietzsche, toute artiste est déterminé par la pression sociale qui s'exerce sur lui : le milieu, la mode et le moment. L'art, pour Freud, fait partie, comme la religion, des conduites que l'homme met en place pour contourner les obstacles que la réalité oppose à ses désirs.

Ainsi, l'art est une illusion qui est produit de la lutte entre la société et l'homme mais il n'est pas une révolte, il est compromis II L'art comme création de nouvelles formes passe forcément par la révolte L'artiste serait plutôt celui qui réussir à se libérer des entraves sociales pour exprimer son intériorité. Pour Malraux, l'art est expression de l'angoisse des hommes et un cri de protestation et de révolte.

Il est "refus de l'apparence". L'art est en effet souvent caractérisé par les artistes eux-mêmes comme une révolte contre la société, contre l'art lui-même mais bien souvent contre des règles bien établies. Ainsi Sartre, dans l'imaginaire, montre que l'oeuvre d'art est un "irréel" et Valéry dans Théorie poétique et esthétique, dit que "l'esthétique est l'étude d'un système de négations." Tout art est protestation contre les normes d'un temps et aspiration à autre chose. C'est pourquoi pour Malraux, tout artiste qui innove, qui invente un "nouveau système de formes" ne le doit, en fait, qu'à son conflit avec un autre style.

"L'art ne naît de la vie qu'à travers un art antérieur"( Les voix du silence, de Malraux) Il suffit de penser aux surréalistes et à leur révolte contre le règne de la raison.

Leur art va donc à l'encontre des règles de plusieurs arts : la cohérence rationnelle est rompue au profit de l'imagination, de l'inconscient.

Au cinéma, cela entraîne le mépris des règles de raccord, de la succession chronologique.

En peinture, cette révolte passe par la recherche de nouveaux procédés( collage,...) Il n'y aurait en effet aucune révolution en art, aucun changement de courants sans révolte. III La révolte comme nécessité sociale Pourtant la révolte de l'artiste ne peut être reçu que si la société est prête à l'entendre.

Ainsi on peut concevoir que la révolte de chaque artiste n'est que l'expression d'une envie de changement d'une partie de la population, de la société.

La révolte individuelle d'un artiste n'aurait aucun sens si elle ne répondait à aucune révolte collective. Ainsi l'art répond à ce besoin commun d'une crise de renouvellement après l'épuisement des moyens d'un style ou d'un goût collectif.

Pour Charles Lalo, les génies sont plus des gens qui ont du flair que des précurseurs.

Ils n'auraient que le mérite d'avoir senti avant les autres un vent nouveau "sans qu'on sache encore bien d'où il vient ni où il va." Il n'y a en effet que la consécration par le public qui puisse faire exister une valeur de génie. Dès lors, l'urinoir de Marcel Duchamp n'aurait jamais été connu si le sens de cet acte esthétique n'avait pas été en phase avec l'interrogation sur la société industrielle Ainsi, si on peut voir dans l'art des dimensions sociales, dimensions qui permettent à la sociologie de s'intéresser aux oeuvres d'art, puisqu'il est indéniable que l'artiste naît dans une société donnée et est élevé dans ses codes et règles.

Il est cependant celui qui cherche à s'en extraire, à faire exploser le monde en tant que tel et les règles de l'art pour y inventer un nouveau monde, des nouvelles formes...

Et pourtant on peut dire que la révolte même est un produit social, dans la mesure où elle ne peut intervenir que quand la société est prête à l'entendre et à changer.. »

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