Faut-il préférer la résignation à la révolte ?
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«
PROBLEMATIQUE DE L'ELEVE: Le sujet se présente sous la forme d'une alternative : révolte ou résignation.
Se
révolter, c'est s'opposer, parfois de manière violente, à une situation ou à un état de faits.
L'homme qui se révolte
est celui qui n'accepte pas, il est celui qui dit non.
On oppose alors l'homme révolté à celui qui se soumet à l'ordre
des choses même si cet ordre ne le satisfait pas.
En ce sens, la résignation s'oppose bien à la révolte puisque se
résigner c'est faire « contre mauvaise fortune bon cœur », c'est accepter les faits tels qu'ils sont même si cela ne
nous plaît pas, c'est changer ses envies, ses souhaits plutôt que les choses.
Dès lors, la révolte semble plus
renvoyer à la liberté que la résignation ne le fait.
En effet, si résigner c'est se soumettre, au contraire, se révolter
c'est tout faire pour imposer son point de vue, sa vision du monde, ses idées quitte à faire usage de la violence.
L'homme révolté apparaît bien ainsi comme l'homme libre, comme celui qui préfère transformer le monde plutôt que
s'y soumettre, comme celui qui agit opposé à celui qui est passif.
Dès lors, au nom de la liberté et de sa valeur, il
faudrait préférer la révolte à la résignation.
Pourtant, comme nous l'avons remarqué, la révolte peut être synonyme
de violence.
En outre, la révolte peut être bien des fois inutile : à quoi cela sert-il de se révolter contre plus fort
que soi ou contre ce qui ne peut pas être changé ? La révolte n'est-elle pas en dernière instance bien souvent
illusion de son propre pouvoir ? A l'opposé de cette idée qui soutient que la révolte vaut mieux que la résignation,
vous pouvez penser aux analyses des stoïciens lorsqu'ils montre que la véritable sagesse consiste à se conformer à
ce qui est.
Le fait de se conformer n'est pas alors signe de faiblesse mais de grandeur car celui qui se conforme à ce
qui est a compris l'ordre du monde et le connaît.
Il est celui qui opère la distinction entre ce qui dépend de lui et ce
qui ne dépend pas de lui.
Il est alors inutile de se révolter contre ce qui ne dépend pas de soi.
La résignation
apparaît bien alors comme le signe de la sagesse, là où la révolte ne serait qu'illusion de liberté.
Néanmoins, faut-il
toujours se conformer à ce qui est ?
[Il n'y a que nos pensées qui sont réellement en notre pouvoir.
Face aux injustices de la nature et des hommes, on ne peut
que se résigner.
La révolte ne fait qu'accroître les maux
que nous endurons.]
Il faut distinguer ce qui dépend de nous et ce qui n'en dépend pas
Mon pouvoir d'accomplir des actes est très limité, par les lois de la nature ou les lois juridiques.
Quant à mon
pouvoir de faire réussir mes actions, il est quasiment nul, puisque cela dépend du concours du reste du monde, ou
encore de la chance.
En y réfléchissant bien, je ne suis pas absolument certain d'être encore vivant demain ou
tout à l'heure.
Tant de choses peuvent arriver...
En revanche, il est une chose qui ne dépend que de moi, sur laquelle j'ai un pouvoir absolu : c'est ma volonté.
Moi
seul décide de ce que je veux.
Par exemple, si je ne veux pas aller à un endroit, on peut m'y contraindre par la
force, mais on n'aura pas pu changer ma volonté.
Je découvre, par cette réflexion, que je possède, comme chaque
homme, une volonté absolument libre, ou encore un libre-arbitre, comme disent les philosophes.
Je dispose donc
d'un domaine de pouvoir et de liberté, qui est tout intérieur à moi-même.
Est sage celui qui sait se résigner à changer ses désirs
Dans la troisième partie du « Discours de la méthode », Descartes affirme
qu'une de ses règles d'action est « de tâcher plutôt à me vaincre que la
fortune, et à changer mes désirs plutôt que l'ordre du monde » (« Fortune »
désigne ici le cours changeant de la nature).
Pour comprendre cette maxime, qui semble d'un conformisme révoltant, il
faut savoir qu'elle fait partie d'une morale « par provision », c'est-à-dire
qu'elle ne correspond pas à la morale définitive de Descartes, mais s'intègre
à un ensemble de règles provisoires et révisables, dictées par l'urgence de la
vie et de l'action, alors même que la raison et la recherche recommandent la
prudence.
Le « Discours de la méthode » présente la biographie intellectuelle de
l'auteur, et les principaux résultats auxquels il est parvenu par une démarche
aussi singulière que révolutionnaire.
Afin de parvenir à une certitude absolue
et indubitable, Descartes décide de remettre au moins temporairement en
cause la totalité de ses opinions.
Pour parvenir « à la connaissance vraie de
tout ce qui est utile à la vie », il se voit obligé de rejeter la totalité de ce
qu'il avait cru.
Dans les « Méditations », il décrit ainsi son attitude :
« Je suppose que toutes les choses que je vois sont fausses ; je.
»
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