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Le langage est-il un instrument de maîtrise et de domination ?

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« Termes du sujet: DANS QUELLE MESURE : jusqu'à quel degré, jusqu'à quel point. LANGAGE : 1) Faculté de parler ou d'utiliser une langue.

2) Tout système de signes, tout système signifiant, toute communication par signes (verbaux ou non verbaux).

Le langage désigne aussi la totalité des langues humaines. MOYEN: C e qui sert à la réalisation d'une fin: "La fin justifie les moyens." C ertains discours, les publicités nous convainquent d'adopter leur point de vue et dictent nos comportements bien plus sûrement que la violence physique.

Le langage est-il un moyen de domination plus qu'un instrument de communication ? 1) Maîtriser les mots, soumettre les hommes. Pour les vainqueurs, imposer l'usage de leur propre langue a toujours été un moyen de domination.

Les langues des "indigènes" colonisés sont ramenées au rang de dialectes.

Plus largement, celui qui "sait parler" est capable d'exercer une véritable contrainte sur ses auditeurs.

Gorgias proclame que le langage, lorsqu'il est manié par les sophistes, possède une irrésistible puissance d'illusion.

son pouvoir de conviction et de séduction en fait l'instrument privilégié de la domination politique. 2.

User du langage, libérer son esprit. Pourtant le langage, la connaissance délivre l'esprit humain de ses préjugés.

Les mots font accéder les hommes à des concepts, à des idées générales.

Ils l'arrachent ainsi aux impressions et aux réactions immédiates.

Le langage libère l'homme d'un horizon borné aux sensations et aux réflexes.

La faculté de s'exprimer est une des conditions essentielles de notre liberté.

La liberté de communiquer enrichit en effet notre esprit par les exigences du débat.

P our faire admettre son point de vue, il faut produire un discours qui s'adresse à la raison des autres.

Dans la discussion, chacun s'affranchit de l'irrationalité. 3.

La discrète tyrannie du langage. Langage libérateur et langage dominateur, les 2 positions ont un point commun: le langage est un instrument docile pour celui qui l'emploie.

M ais, les mots, la grammaire et les tournures d'une langue contraignent les pensées de celui qui s'exprime à se couler dans des moules prédéfinis.

Nietzsche montre que les langues véhiculent des préjugés métaphysiques.

La langue penserait à notre place. Quelques textes utiles: Pouvoir du langage & langage du pouvoir. Puisqu'il a pour fonction essentielle l'expression de la pensée et la communication entre les hommes, il est clair que le langage joue un rôle éminent dans les phénomènes de pouvoir.

Il permet ou facilite l'action; il l'interdit ou la sanctionne; le droit se dit et s'écrit et ceux qui dirigent la C ité exercent leur fonction par l'intermédiaire du langage, tout comme ils sont attentifs à en capter les signes.

Dans toutes les sociétés, les titulaires du pouvoir ont possédé la maîtrise du langage ou des langages propres à orienter l'action d'autrui.

C eux-là sont détenteurs de ce "maître-mot" que Kipling attribuait dans la jungle à l'enflant démuni mais qui finirait par s'emparer de la fleur rouge.

P rêtres et scribes, pontifes et rois, légistes et avocats, journalistes et hommes des médias connaissent tour à tour cette puissance.

L'agora d'A thènes était le lieu de disputes, de collusions oratoires.

De même, Dieu se manifeste par cet acte de langage: " A u commencement était le Verbe" disait déjà Saint-Jean. Dans les sociétés complexes, le langage est l'expression du pouvoir.

A tel point que le fait de nommer, de qualifier un P ouvoir, lui donne sa cohérence, sinon son existence: qui dit monarchie se met en mesure d'élaborer le système monarchique, formule la série des concepts qui se trouvent mis dans la langue. Toutes les institutions majeures ont pour rôle de tester et d'élaborer le langage du P ouvoir.

L'un des privilèges les plus incontestables du milieu dirigeant est précisément de conserver la langue.

Le langage de la culture se confond avec celui de la classe dirigeante.

Les faits langagiers montrent la capacité "performative" des classes dirigeantes.

Et, le propre de ces dernières est d'éviter ou d'intégrer la "gheottisation" du langage: culture jeune (BD, musique, expressions "branchées"...).

Dès lors, si le pouvoir manifeste son emprise sur le langage, ce dernier à son tour influence le Pouvoir, à tel point que l'évolution des phénomènes langagiers a une signification historique et politique considérable: l'invasion du franglais traduit ainsi notre infériorité à l'égard de l'A mérique anglophone, lorsque la France était puissante, on parlait français à Saint-Pétersbourg.

De même, à la limite, on obtient le phénomène de la langue de bois qui est une conséquence de la glaciation du langage et/ou de la glaciation du Pouvoir. A ussi, il faut bien qu'un jour, change ce langage jugé rétrograde.

Et, la révolution se manifeste aussi par un acte de langage.

La prise du pouvoir ne s'accompagne pas par hasard de déclarations solennelles, de thèses ou de profession de foi. En bref, on peut dire que le rêve de puissance est un rêve de langage.

Il fonde et manifeste le Pouvoir et celui-ci s'exerce par celui-la. Les surréalistes et le langage ou la déconstruction du pouvoir. Le surréalisme est né de la première guerre mondiale et de la "crise de conscience" qui s'ensuivit.

La civilisation s'était engager dans une impasse, celle du tragique et de l'absurde.

A ussi, le surréalisme apparut-il d'abord comme une volonté de libération, un mouvement de rupture et de révolte contre toutes les valeurs de la société rabaissées au rang de préjugés bourgeois. A u risque de passer pour des nihilistes intellectuels, les surréalistes s'attaquèrent aux manifestations les plus spectaculaires de la raison triomphante: la société, la morale, la religion, l'art.

C 'est Tristan T zara, le créateur de Dada, qui le premier proclamera la nécessité d'une "rupture de l'art d'avec la logique", d'un "grand travail négatif à accomplir". A ussi, le groupe Dada n'aura pour but que de tourner en dérision les valeurs décadentes de cette société.

La méthode est la suivante: il ne s'agit plus d'exprimer une pensée préexistante par le truchement du langage, mais d'explorer toutes les ressources du langage comme révélatrices de pensées nouvelles, c'est-à-dire encore jamais exprimées.

D'expression, le langage devient création, et dans cette création la spontanéité doit triompher de la logique et de la raison.

Liberté d'expression sans précédent qui s'efforce de supprimer tous les tabous, les conventions moraux, religieux, esthétiques.

Tout doit être merveilleux c'est-à-dire beau: l'art doit être magique, l'écriture sera magie verbale. La psychanalyse fut, bien évidemment, un auxiliaire précieux des surréalistes: profondeurs de l'inconscient, connaissance et interprétation des rêves, associations d'idée, etc..

Et, le langage fut l'instrument privilégié de cette expression notamment par l'écriture automatique où il s'agissait d'exprimer "le fonctionnement pur de la pensée en l'absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale" (Breton), en somme laisser parler en soi le langage, traduire cette dictée intérieure du langage. Le rêve et le sommeil hypnotique offriront également aux surréalistes un terrain aussi vaste que nouveau à déchiffrer pour approfondir leur connaissance de l'inconscient. On doit aux surréalistes l'invention de techniques nouvelles comme les frottages, les collages (Max Ernst), la "paranoïa critique" (Dali) qu'il définit luimême comme "une méthode de connaissance irrationnelle" et les objets "ready-made" (M arcel Duchamp).. »

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