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La vérité est-elle toujours de type scientifique ?

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« Définition des termes du sujet: TOUJOURS : à tout moment, à toute époque ; éternellement, perpétuellement. VÉRITÉ La vérité concerne l'ordre du discours, et il faut en cela la distinguer de la réalité.

Elle se définit traditionnellement comme l'adéquation entre le réel et le discours. Qualité d'une proposition en accord avec son objet.

La vérité formelle, en logique, en mathématiques c'est l'accord de l'esprit avec ses propres conventions.

La vérité expérimentale c'est la non-contradiction de mes jugements, l'accord et l'identification de mes énoncés à propos d'un donné matériel.

On distinguera soigneusement la réalité qui concerne un objet (ce cahier, cette lampe sont réels) et la vérité qui est une valeur qui concerne un jugement. Ainsi le jugement : « ce cahier est vert » est un jugement vrai ou bien un jugement faux.

La vérité ou la fausseté qualifient donc non l'objet lui-même mais la valeur de mon assertion. La philosophie, parce qu'elle recherche la vérité, pose le problème de ses conditions d'accès et des critères du jugement vrai. Éclaircissements : PRÉALABLE: JUGEMENTS ANALYTIQUES ET SYNTHETIQUES CHEZ KANT Kant distingue 3 types de jugements: a) Le jugement analytique (ou tautologique) est un jugement qui n'a pas besoin de l'expérience, l'esprit n'a pas besoin de sortir de lui-même pour connaître.

Ces jugements indépendants de l'expérience sont dits a priori.

Ils ont une qualité et un défaut.

Leur qualité est la rigueur et la certitude de ne pas se tromper.

Leur défaut: l'esprit piétine, bégaie et n'apprend rien.

Exemples: un triangle a 3 angles, ma grand-mère est la mère de mon père ou de ma mère. b) Le jugement synthétique nous donne une information nouvelle, ils sont dérivés de l'expérience.

Par exemple, tous les corps sont pesants ou ma grand-mère est blonde: je ne l'aurai jamais su par la seule pensée.

Les jugements synthétiques sont a posteriori.

Ils ont eux aussi un avantage et un inconvénient.

Leur avantage est leur fécondité: j'apprends quelque chose, leur inconvénient: l'expérience est aléatoire, partielle voire partiale (ma grand-mère est peut-être une fausse blonde !), je tire, par induction, des énoncés généraux dont rien ne me dit qu'ils ne seront pas plus tard invalidés par d'autres expériences. c) Les jugements synthétiques a priori.

Ces jugements sont aussi féconds que les synthétiques et aussi rigoureux que les analytiques.

Les mathématiques offrent l'exemple de tels jugements.

Un énoncé aussi simple que 7 + 5 = 12 est à la fois synthétique (je ne peux tirer par analyse du 7 et du 5 le nombre 12) et a priori (je n'ai pas besoin d'en passer par l'expérience pour l'affirmer). Le développement de la connaissance scientifique et ses succès, à partir des XVIIe-XVIIIe siècles, en a fait un modèle de vérité.

Aussi, il semble que les méthodes de vérification scientifique (en gros : la logique et l'expérience) constituent des critères insurpassables et exemplaires de vérité. Est-ce à dire que toute vérité est de type scientifique ? Qu'il n'y a pas, par exemple, de vérité de l'art ? Ou que l'expérience mystique, qui prétend accéder à une vérité indicible, mais infiniment supérieure, n'a aucune valeur ? Est-ce à dire aussi qu'il n'existe pas de vérités philosophiques ? Ou en général qu'il n'existe pas de vérité au-delà de ce que nous pouvons expérimentalement vérifier (vérité métaphysique) ? Ce fut la tentative du positivisme que de réduire toute vérité à la vérité scientifique (ou de type scientifique) et de refuser l'idée même d'une métaphysique. Mais il faut d'abord comprendre la signification que le positivisme donne à l'expression « vérité de type scientifique ». On peut pour cela partir de la distinction entre vérités de raison et vérités de fait, développée par Hume.

D'un côté, on a les vérités « analytiques » de la logique et des mathématiques, de l'autre les vérités « synthétiques » des sciences de la nature.

Les unes sont certaines a priori, mais tautologiques (elles ne nous apprennent rien) ; les autres sont expérimentalement établies (a posteriori) mais n'ont aucune nécessité et peuvent toujours être remises en question.

L'analytique a priori et le synthétique a posteriori circonscrivent ainsi le domaine total de la science : hors d'eux, pas de possibilité d'une vérité reconnaissable par tous. Le pire des cas, pour le positivisme, est alors celui de la métaphysique.

Car on peut bien reconnaître à l'art, la religion ou la mystique une valeur (morale, par exemple, ou esthétique), même si on conteste leur possibilité à produire des vérités contrôlables et reconnaissables.

Mais la métaphysique est comme de la fausse science : elle prétend argumenter, réfuter, conclure (donner, par exemple, des preuves de l'existence de Dieu).

Mais elle ne peut aboutir car elle se veut à la fois a priori (au-delà de l'expérience) et synthétique (elle nous parle d'une réalité).

Elle est donc impossible en principe.

Elle est faite de pseudo propositions c'est-à-dire de propositions dénuées de sens qui ne peuvent être ni vraies ni fausses, car faites, comme le dit B.

Russell, de « mauvaise grammaire ». Si la philosophie a une valeur, ce n'est donc pas, ainsi que l'affirme Wittgenstein en produisant des vérités qui lui sont propres, mais en élucidant les conditions du savoir scientifique, seul dispensateur de vérités authentiques. Cette position peut toutefois se heurter à plusieurs objections : a) Le statut de ces sciences nouvelles que sont les « sciences humaines ».

Elles conduisent à interpréter de manière moins restrictive l'expression « de type scientifique ».

Celle-ci ne signifierait pas seulement « conforme à la logique ou à l'expérience ».

Par exemple, l'histoire : c'est une science herméneutique*, c'est-à-dire de. »

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