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La culture de la raison apporte-t-elle nécessairement le bonheur ?

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« Sujet : La culture de la raison apporte-t-elle nécessairement le bonheur ? Analyse du sujet : l Il faut bien noter que « culture de la raison » et « bon usage de la raison » ne sont pas des expressions synonymes : cultiver sa raison, c'est s'entraîner à bien user de sa raison, ce n'est pas forcément déjà bien en user.

C'est s'entraîner, apprendre, mais pas nécessairement réussir tout de suite. l Une fois comprise l'expression « culture de la raison », il faut se demander si cette dernière apporte nécessairement le bonheur.

Le problème ne consiste donc ni à se demander si la culture de la raison peut apporter le bonheur, ni à se demander si la culture de la raison contribue au bonheur, mais si la culture de la raison entraîne toujours, et de manière obligatoire, le bonheur.

Cela ne signifie cependant pas qu'il faille que la culture de la raison soit la seule chose qui puisse apporter le bonheur. l Pour répondre à la question qui nous est posée, nous devons nous demander ce qu'est le bonheur : est-ce le bien-être, la vie sans contrainte, etc., ou est-ce autre chose ? Et si c'est autre chose, qu'est-ce ? Problématisation : Cultiver sa raison demande efforts et sacrifices.

En témoignent, par exemple, les années d'apprentissage scolaire nécessaires pour développer l'usage de la raison.

Si nous plaçons le bonheur dans l'absence de difficultés, dans l'absence de contraintes, il faudra donc que la culture de la raison nous apporte plus de facilités qu'elle ne nous demande d'efforts.

Il semble que la culture de la raison nous permette de développer de plus en plus de techniques pour nous faciliter la vie, mais notre vie en est-elle réellement facilitée, et en découle-t-il notre bonheur ? Nous n'avons pas l'impression d'être plus heureux que nos ancêtres, pourtant, depuis leur époque, nous avons pu développer notre raison.

Cela signifie-t-il que la culture de la raison n'apporte pas le bonheur, ou faut-il chercher une autre définition de la culture de la raison que celle la réduisant aux progrès scientifiques ? La raison produit-elle toujours notre bonheur ou peut-elle au contraire, en nous montrant les misères de notre existence, en nous faisant craindre la mort, par exemple, nous rendre malheureux ? Proposition de plan : 1.

La culture de la raison permet les progrès techniques l La culture de la raison permet de développer : 1. les sociétés, qui ne peuvent exister que par ce que l'homme possède la raison (voir par exemple Aristote, Politiques, livre I, chapitre 2) ; 2. corrélativement, les sciences et les techniques qui ne peuvent se développer que dans une société et nécessitent la culture de la raison. l Spinoza, Traité théologico-politique, chapitre V : « (...) pour ne rien dire des arts et des sciences, qui sont aussi suprêmement nécessaires à la perfection de la nature humaine et de sa béatitude.

Nous voyons en effet ceux qui vivent en barbares, sans civilisation, mener une vie misérable et presque animale (...) » l En quoi le développement de la civilisation et des sciences et des techniques, qui ne peut être que le fruit de la culture de la raison apporte-t-il nécessairement le bonheur ? l La société permet d'apporter la sécurité vis-à-vis des autres hommes, et éloigne ainsi une source de malheur, mais elle permet aussi de s'affranchir des nécessités naturelles, de vivre sans crainte net de développer des activités que l'on n'aurait pas pu développer sans cela. l La vie en société est un cercle vertueux, puisque de la raison naît la tranquillité pour pouvoir développer plus encore la culture de la raison. l Mais la vie en société, et la culture de la raison qui va avec apportent-elles nécessairement le bonheur ? 2.

Mais elle apporte aussi la discorde l Comme le dit Nietzsche au premier paragraphe de la Seconde considération intempestive, beaucoup d'hommes aimeraient vivre sans souci, comme les animaux. l C'est notre raison qui cause notre malheur.

Vouloir la cultiver, n'est-ce pas cultiver notre malheur ? l La culture de la raison va de pair avec la rivalité et la concurrence, elle empêche de mener l'existence naïve des animaux. l Kant, au §83 de la Critique de la faculté de juger, montre pourquoi la fin de la nature ne peut pas être notre bonheur, mais l'exercice de notre raison.

Culture de la raison et bonheur ne semblent donc pas nécessairement devoir être liés. l Ne seraient-elles pas même inconciliables ?. »

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