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Sujet 1 : La culture peut-elle dénaturer l'homme ? Sujet 2 : Peut-on avoir raison contre les faits ?

Publié le 08/04/2022

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Sujet 2 : Peut-on avoir raison contre les faits ? 

Introduction, problématique. 
Quand on veut montrer qu'on a raison, on montre « les faits ». Les faits, c'est ce que l'on ne peut contester, qui apparaît comme une évidence, et l'on s'en sert souvent comme « preuve » pour montrer que l'on a raison. 
Pourtant « montrer » ne fait pas preuve, pour cela il faut plutôt « démontrer », et cela s'effectue par la raison. En effet si les faits ont une force, en réalité ils ne démontrent rien : des faits sans interprétations peuvent dire tout et son contraire. On peut « faire parler les faits ». 
Alors, existe-t-il des faits neutres objectifs, dotés d'une force propre et autonome qui légitimerait leur recours pour avoir raison ou bien peut-on avoir raison contre les faits ? Si cela était possible, cela signifierait que les faits n'ont pas la force que l'on veut bien leur donner... 

1ère partie : On ne peut avoir raison contre les faits 
Non, les faits sont ce qu'ils sont. Les faits. Ils sont justement ce à quoi l'on fait référence pour prouver que l'on a raison. La définition que l'on donne d'ailleurs traditionnellement à la vérité est l'adéquation entre les choses et ce que l'on en dit : adequatio intellectus rei comme l'écrit Saint Thomas dans la Somme théologique. Il serait alors absurde d'avoir raison contre les faits, puisque les faits sont l'indice de vérité. 
En effet si avoir raison signifie « dire la vérité » alors il s'agit pour prouver nos dires de mettre en évidence les faits, de les montrer. 
Les faits ont une force propre, objective, une force en soit que nous ne saurions remettre en question 

2ème partie : Remise en question : les faits peuvent être trompeurs 
Cependant cette thèse oublie une chose importante : les faits peuvent être trompeurs. 
En effets les faits dont nous parlons sont essentiellement le produit de la perception, et nos sens peuvent nous tromper comme l'a bien souligné DESCARTES dans Les méditations métaphysiques : un bâton plongé dans l'eau m'apparait comme brisé, une tour carrée m'apparait ronde... D'une manière générale la perception nous trompe énormément, et si nous nous en tenions qu'à elle nous penserions encore que le soleil tourne autour de la terre. 
Dans ce cas précis, celui du passage de la conception géocentrique à une conception héliocentrique, on peut dire que COPERNIC et GALILEE ont eu raison contre les faits : des calculs rationnels ont permis de se détacher des faits qui n'étaient qu'apparence pour établir une vérité. 
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« Le sujet renvoie directement aux notions de nature et de culture qui traditionnellement s'opposent. A la nature, que nous pourrions simplement évoquer comme « ce qu'il y a d'animal en nous » on oppose la culture, ce qui ferait de nous des hommes, ce qui nous différencierait des animaux, essentiellement donc tout ce qui relève de l'éducation et de la civilisation (le travail, l'art, la politique, le langage, la religion...). Sous cet angle la culture dénature l'homme puisque justement elle constitue le processus même par lequel l'homme se fait homme en l'éloignant de la nature, en niant les instincts naturels de l'homme par des règles lui imposant discipline et contrainte. Cependant y a-t-il réellement une nature de l'homme qui s'opposerait à sa culture ? L'homme n'est-il pas un tout, mélange de nature et de culture ? Et si la nature de l'home était de devenir un être de culture ? La culture peut-elle dénaturer l'homme alors qu'une l'idée d'une nature humaine semble contenir une dimension culturelle ? 1ère partie : la culture dénature l'homme La culture ne fait que dénaturer l'homme, elle arrache l'homme de son état de nature. Par définition la culture s'oppose à la nature, ce n'est pas qu'elle peut dénaturer l'homme, mais qu'inexorablement elle le fait, puisque précisément la culture se définit comme la transformation de la nature, la nature se définissant par « l'ensemble des caractéristiques essentielles de l'homme, qu'il porte de façon innée ». ROUSSEAU Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes : l'homme est naturellement bon et c'est la culture, et à l'origine la propriété, qui est la cause première de tous les maux. Alors que l'homme était naturellement bon, la culture l'a transformé en homme méchant, jaloux, envieux, cupide. DIDEROT Supplément au voyage de Bougainville : DIDEROT décrit le mode de vie de l'homme sauvage, proche de la nature, qui vit en paix et en dehors de tout sentiment de possessivité.

Ainsi les femmes, sujet de discorde dans notre civilisation, n'appartiennent à personne, le mariage n'étant qu'une invention culturelle qui nous plonge dans l'illusion que l'autre nous appartient alors que par nature nous sommes fondamentalement libres. Nous serions ici dans une nostalgie d'une nature humaine perdue à jamais, corrompue par la culture qui se perpétue par la transmission de l'éducation : la culture éloigne l'homme de sa véritable nature, et peut même, comme le pense NIETZSCHE, constituer le grand malheur de l'homme, empêchant sa nature profonde de s'exprimer.. »

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