Sujet 1 : La culture peut-elle dénaturer l'homme ? Sujet 2 : Peut-on avoir raison contre les faits ?
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« Le sujet renvoie directement aux notions de nature et de culture qui traditionnellement s'opposent. A la nature, que nous pourrions simplement évoquer comme « ce qu'il y a d'animal en nous » on oppose la culture, ce qui ferait de nous des hommes, ce qui nous différencierait des animaux, essentiellement donc tout ce qui relève de l'éducation et de la civilisation (le travail, l'art, la politique, le langage, la religion...). Sous cet angle la culture dénature l'homme puisque justement elle constitue le processus même par lequel l'homme se fait homme en l'éloignant de la nature, en niant les instincts naturels de l'homme par des règles lui imposant discipline et contrainte. Cependant y a-t-il réellement une nature de l'homme qui s'opposerait à sa culture ? L'homme n'est-il pas un tout, mélange de nature et de culture ? Et si la nature de l'home était de devenir un être de culture ? La culture peut-elle dénaturer l'homme alors qu'une l'idée d'une nature humaine semble contenir une dimension culturelle ? 1ère partie : la culture dénature l'homme La culture ne fait que dénaturer l'homme, elle arrache l'homme de son état de nature. Par définition la culture s'oppose à la nature, ce n'est pas qu'elle peut dénaturer l'homme, mais qu'inexorablement elle le fait, puisque précisément la culture se définit comme la transformation de la nature, la nature se définissant par « l'ensemble des caractéristiques essentielles de l'homme, qu'il porte de façon innée ». ROUSSEAU Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes : l'homme est naturellement bon et c'est la culture, et à l'origine la propriété, qui est la cause première de tous les maux. Alors que l'homme était naturellement bon, la culture l'a transformé en homme méchant, jaloux, envieux, cupide. DIDEROT Supplément au voyage de Bougainville : DIDEROT décrit le mode de vie de l'homme sauvage, proche de la nature, qui vit en paix et en dehors de tout sentiment de possessivité. Ainsi les femmes, sujet de discorde dans notre civilisation, n'appartiennent à personne, le mariage n'étant qu'une invention culturelle qui nous plonge dans l'illusion que l'autre nous appartient alors que par nature nous sommes fondamentalement libres. Nous serions ici dans une nostalgie d'une nature humaine perdue à jamais, corrompue par la culture qui se perpétue par la transmission de l'éducation : la culture éloigne l'homme de sa véritable nature, et peut même, comme le pense NIETZSCHE, constituer le grand malheur de l'homme, empêchant sa nature profonde de s'exprimer. »
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