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RoussEAu: «Si la loi naturelle n'était écrite que dans la raison humaine, elle serait peu capable de diriger la plupart de nos actions, mais elle est encore gravée dans le coeur de l'homme en caractères ineffaçables...»

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« Thème 418 RoussEAu: «Si la loi naturelle n'était écrite que dans la raison humaine, elle serait peu capable de diriger la plupart de nos actions, mais elle est encore gravée dans le coeur de l'homme en caractères ineffaçables...» La conscience morale est un instinct, un sentiment. «Si la loi naturelle n'était écrite que dans la raison humaine, elle serait peu capable de diriger la plupart de nos actions, mais elle est encore gravée dans le coeur de l'homme en caractères ineffaçables et c'est là qu'elle lui parle plus fortement que tous les préceptes des philosophes.» Rousseau, Écrits sur l'Abbé de Saint-Pierre (1756). • Rousseau rompt en partie avec le rationalisme et revalorise le rôle des sentiments.

La conscience morale est pour lui un «instinct divin» qui lui permet de distinguer le bien et le mal avant même de savoir expliquer pourquoi.

Elle procède en particulier de la pitié, un des sentiments les plus originels de l'homme, qu'il peut même ressentir à l'égard des animaux. • Pour Rousseau, faire dépendre la morale de la raison, ce serait la rendre trop éloignée de la nature humaine, qui ne devient rationnelle que tardivement avec l'avènement de la société.

La pitié, et donc la morale, précèdent la raison et la société.

Elle est à la fois animale et divine en l'homme, car plus efficace que n'importe quel raisonnement.

On ne démontre pas le bien, on le sent. « Il est donc bien certain que la pitié est un sentiment naturel qui, modérant dans chaque individu l’activité de l’amour de soi-même, concourt à la conservation mutuelle de toute l’espèce.

C’est elle qui nous porte sans réflexion au secours de ceux que nous voyons souffrir : c’est elle qui, dans l’état de nature, tient lieu de lois, de mœurs et de vertu, avec cet avantage que nul n’est tenté de désobéir à sa douce voix : c’est elle qui détournera tout sauvage robuste d’enlever à un faible enfant, ou à un vieillard infirme, sa subsistance acquise avec peine, si lui-même espère pouvoir trouver la sienne ailleurs ; c’est elle qui, au lieu de cette maxime sublime de justice raisonnée, Fais à autrui comme tu veux qu’on te fasse, inspire à tous les hommes cette autre maxime de bonté naturelle bien moins parfaite, mais plus utile peut-être que la précédente, Fais ton bien avec le moindre mal d’autrui qu’il est possible.

C’est en un mot dans ce sentiment naturel, plutôt que dans des arguments subtils, qu’il faut chercher la cause de la répugnance que tout homme éprouve à mal faire, même indépendamment des maximes de l’éducation.

Quoiqu’il puisse appartenir à Socrate et aux esprits de sa trempe, d’acquérir de la vertu par raison, il y a longtemps que le genre humain ne serait plus, si sa conservation n’eût dépendu que des raisonnements de ceux qui le composent.

» Rousseau. MODELE. Dans ce texte, Rousseau fait l’apologie de la pitié. 1) La pitié est définie tout d’abord comme le sentiment naturel. 2) Puis, la pitié est décrite en ses différentes fonctions. 3) Rousseau indique la supériorité de la maxime qu’elle inspire. 4) Il ait de cette maxime le fondement de la morale. 1) Dans la forme d’une argumentation qui s’achève (« donc ») Rousseau affirme que « la pitié est un sentiment naturel ».

On sait que Rousseau opposera constamment ce qui est de l’ordre de la nature et ce qui est de l’ordre de la société (du social, ou du civil). Cette succession historique (supposée) a son équivalent à l’intérieur de l’homme.

Il y a en lui ce qui est de l’ordre de la nature (inné) et ce qui a sa source dans la société (l’acquis).

Rousseau estime que ce qui est de l’ordre du sentiment (la pitié) est déjà là, en l’homme, au niveau de l’homme naturel, et donc premier (et par là même antérieur) à la raison qui, elle, est seconde (et par là même postérieure), de l’ordre de l’homme civilisé. Ainsi, Rousseau, au niveau de l’homme « naturel », distingue-t-il un sentiment égoïste (« l’amour de soi ») et un sentiment altruiste (« la pitié »).

Il les comprend comme antagonistes, et s’équilibrant l’un l’autre (« la pitié […] modérant dans chaque individu l’activité de l’amour de soi-même »). Sans que Rousseau soit très explicite sur ce point, on peut imaginer que l’amour de soi conduit l’homme au repli et l’éloigne de ses semblables (à moins que l’amour de soi ne le conduise à vouloir imposer sa volonté par la force).

Au contraire, la pitié nous ouvre vers autrui et conduit à nous rapprocher des autres hommes, nos semblables, nos frères. Chacun, éprouvant de la pitié pour l’autre, est enclin à le protéger et à lui porter secours.

Ainsi, la pitié concourt-elle « à la conservation mutuelle de l’espèce ». 2) Aussi Rousseau se livre-t-il à une célébration de la pitié, en décrivant ses différentes fonctions.

Plus exactement, il croise les descriptions concrètes avec les fonctions abstraites.

Ainsi la pitié est reliée à la souffrance (« c’est elle qui nous porte [..] au secours de ceux que nous voyons souffrir ») ou bien elle est pensée comme frein à l’injustice (« c’est elle qui détournera tout sauvage robuste d’enlever à un faible enfant […] sa subsistance acquise avec peine »).. »

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