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[La culture/ La relation entre la nature et la culture chez l’homme. La théorie de la néoténie. ]

Publié le 02/03/2022

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« [La culture/ La relation entre la nature et la culture chez l’homme.

La théorie de la néoténie.

] L’hominisation est le processus d’évolution par lequel l’homme est devenu ce qu’il est.

Les préhistoriens ont pendant longtemps séparé cette histoire en deux parties distinctes : 1° d’abord une évolution biologique, anatomique, cérébrale 2° ensuite, prenant le « relais », une évolution culturelle. Ce schéma est aujourd’hui contesté et abandonné.

On admet que l’évolution biologique s’est faite dans une interaction avec l’évolution culturelle.

Conséquence : la culture n’est pas une « couche » superposée à une « nature humaine » préalable. La théorie de la néoténie (de neo : jeune, et teinein : étendre, prolonger ) apporte une explication et une illustration de cette interaction entre nature et culture. La néoténie désigne un fait et une idée. Un fait : il existe des animaux dont le développement s’est ralenti et arrêté à l’état de larve et qui se reproduisent sous cette forme « juvénile » ; leur état larvaire est devenu héréditaire (cas d’un batracien : l’axolotl). Une idée (qu’on trouve déjà chez Darwin, L’Origine des espèces chapitre 6) : au cours de l’évolution, il est possible qu’une espèce aurait développé la faculté de se reproduire à un âge très précoce, avec comme conséquence, à long terme, de la perte pour cette espèce de sa forme adulte.

La forme juvénile de l’espèce se serait fixée et transmise, succédant à sa forme adulte ancestrale.

Une nouvelle espèce naît ainsi de la conservation de l’ « enfance ». Dans les années 1960, le biologiste BOLK a soutenu que cette explication pouvait être appliquée à l’espèce humaine. L’étude de la structure anatomique du corps humain actuel (de caractère « fœtal ») le conduit à faire l’hypothèse que nous sommes le résultat d’un processus de ralentissement, de retardement dans le développement biologique.

L’homme serait un néotène : il a de ce fait conservé la plasticité de l’enfant, en même temps que sa fragilité. Ce caractère inachevé ou prématuré de l’espèce humaine la libère des « instincts » (comportements fixes, « programmés » et adaptés à des buts précis).

Un être vivant achevé et totalement ajusté, adapté à son milieu n’a pas besoin de progresser, d’inventer des solutions aux difficultés que lui impose son milieu de vie, il n’a pas besoin de compenser ses infériorité.

Mais cette sorte de perfection signifie donc pour lui une certaine stagnation (cf le texte de Pascal) L’homme, en revanche, parce qu’il a sa forme adulte derrière lui, peut et doit innover.

Sa forme juvénile devient un facteur de création car elle se couple avec la culture. La juvénilité du cerveau rend possible sa complexification, car la culture peut le développer, renforcer ses aptitudes et augmenter sa complexité.

Inversement, plus le cerveau se complexifie, plus la culture se développe et se complexifie. C’est parce que le cerveau n’est pas sclérosé dans une forme fixe (« adulte ») qu’il peut - et qu’il a finit par en avoir besoin- assimiler les connaissances de la culture. Selon la théorie de la néoténie, les crânes du chimpanzé et de l’homme se ressemblent beaucoup plus au stade fœtal (1 et 2) qu’au stade adulte (3 et 4).

Lorsque l’on compare la croissance du crâne d’un adulte humain (2 vers 4) à celle du chimpanzé adulte (1 vers 3), on constate que le crâne de l’homme adulte (4) est plus proche morphologiquement de son aspect fœtal (2) que le crâne adulte chimpanzé (3) par rapport à sa propre forme fœtale (1).

Il est en ce sens plus jeune que celui du chimpanzé adulte. On sait en outre que la taille atteinte par le cerveau de l’homme à sa naissance est de 23% par rapport à ce qu’elle sera une fois adulte.

Comparativement, la taille atteinte par un cerveau de chimpanzé à sa naissance par rapport à ce qu’elle sera une fois adulte est déjà de 70 %. Autre phénomène soulignant la relation nature/culture en l’homme. Des études ont montré que, au cours du 19ème s.

et de la première moitié du 20ème s., l’âge de la puberté s’est constamment abaissé dans tous les pays industriellement développés.

La culture peut modifier la nature.

L’évolution culturelle de l’alimentation a pu jouer un rôle, car on a montré qu’il existe une corrélation entre le poids corporel et la manifestation. »

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