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Fiche de cours en philo : LE LANGAGE .

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« I — Langage - Langue - Parole Il faut distinguer tout d'abord la langue du langage : la langue représente un système particulier de mots, un ensemble linguistique fixé dans une société donnée, un produit social (ainsi parle-t-on de la langue française ou anglaise), alors que le langage lui-même se définit comme la fonction générale de communication. Le langage, distinct de la langue, ne se confond pas davantage avec la parole : celle-ci désigne, en effet, l'acte individuel par lequel s'exerce la fonction du langage. Définissons le langage comme la faculté d'exprimer verbalement sa pensée, comme un pouvoir d'expression verbale de la pensée. «Dans le parler ordinaire, «le langage» désigne proprement la faculté qu'ont les hommes de s'entendre au moyen de signes vocaux...

les signes du langage humain sont en priorité vocaux...

Aujourd'hui encore, les êtres humains en majorité savent parler sans savoir lire.» (A.

Martinet, Éléments de linguistique générale, Armand Colin, 1974) Notez bien l'extension du terme langage qui en est venu à désigner tout système de communication et de signes : les différentes formes de l'art, la logique, l'informatique sont appelées des langages. II — Le signe et le symbole Le signe linguistique diffère du symbole.

Quand j'emploie le mot «chien», il n'est nullement certain que le signifiant «chien» (le son) comporte une relation intrinsèque avec le signifié (le concept de chien), qu'il existe un rapport naturel entre signifiant — image acoustique, ensemble sonore — et signifié — le concept —. Tout au contraire, dans le symbole, cette liaison entre la représentation sensible et le concept est tout à fait évidente, comme le montre clairement Hegel : «Le symbole est d'abord un signe.

Mais, dans le signe proprement dit, le rapport qui unit le signe à la chose signifiée est arbitraire...

Il en est tout autrement du signe particulier qui constitue le symbole.

Le lion, par exemple, sera employé comme symbole de la magnanimité; le renard, de la ruse; le cercle, comme symbole de l'éternité.

Mais le lion, le renard possèdent en eux-mêmes les qualités dont ils doivent exprimer le sens...

Ainsi, dans ces sortes de symboles, l'objet extérieur renferme déjà en lui-même le sens à la représentation duquel il est employé.» (Hegel, Esthétique) III — L'identification naïve du mot et de la chose Si l'unité de la forme et du contenu est évidente dans le symbole, elle l'est bien moins en ce qui concerne le signe linguistique, où elle pose problème et a donné lieu, depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours, à des controverses qui ont mobilisé philosophes, puis linguistes. Notons que, pour le sens commun et naïf, cette identité va de soi : un certain usage quotidien et immédiat des mots nous fait croire inconsciemment que signifiant et signifié sont en effet inséparables et vont de pair, comme le montre l'exemple suivant. « On connaît l'histoire de ce Tyrolien qui, de retour d'Italie, vantait, auprès de ses compatriotes, les charmes de ce pays, mais ajoutait que ses habitants devaient être de bien grands fous, qui s'obstinaient à appeler cavalle ce que tout homme doué de raison savait être un Pferd.

Cette identification du mot et de la chose est peut-être la condition d'un maniement inconscient et sans accroc du langage.» (A.

Martinet, op.

cit.) IV — Platon : Hermogène contre Cratyle Quittons maintenant le jugement naïf pour la réflexion philosophique. Dans le Dialogue intitulé Cratyle, Platon met en présence deux thèses.

L'une, celle de Cratyle, consiste à poser que les mots imitent les choses et sont justes par nature.

L'autre, celle d'Hermogène, soutient que le langage est conventionnel.

Pour ce dernier, les noms correspondent à une convention, alors que, pour le premier, le langage est fixé par la nature, avec un rapport de convenance certain entre signifiant et signifié.

Voici le discours d'Hermogène : «Hermogène — Je me suis souvent, pour ma part, entretenu (avec Cratyle)...

sans pouvoir me persuader que la nature du nom soit autre chose qu'un accord et une convention.

A mon avis, le nom qu'on assigne à un objet est le nom juste; le change-t-on ensuite en un autre, en abandonnant celui-là, le second n'est pas moins juste que le premier...

Car la nature n'assigne aucun nom en propre à aucun objet.» (Platon, Cratyle) V — Saussure, partisan d'Hermogène Ferdinand de Saussure (1857-1913), créateur de la linguistique moderne, rentre dans le camp d'Hermogène.

Quelle est, pour lui, la nature du signe linguistique? Ce signe est arbitraire et conventionnel.

Dans le Cours de linguistique générale, Saussure affirme qu'entre le signifiant et le signifié, la forme accoustique et l'idée, le lien est de convention. «Ainsi l'idée de «soeur» n'est liée par aucun rapport intérieur avec la suite des sons s-à-r qui lui sert de signifiant; il pourrait être aussi bien représenté par n'importe quelle autre : à preuve les différences entre les langues et l'existence même de langues différentes.» (F.

de Saussure, Cours de linguistique générale) VI — La critique de la théorie saussurienne. »

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