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En quoi la science est-elle le prolongement de la connaissance vulgaire ?

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« INTRODUCTION A) — On admet souvent, en souvenir de la théorie Platonicienne et Spinoziste plus ou moins bien entendues des degrés de la connaissance, une hiérarchie assez factice ou la connaissance vulgaire atteindrait les faits, la science leurs rapports et la philosophie les principes dont procèdent ces rapports. B) En réalité toute connaissance comporte trois démarches ; distinguer, coordonner, subordonner, auxquelles correspondent dans l'ordre sensible des perceptions des -expériences et des habitudes -dans l'ordre scientifique des faits, des lois, des théories.

Pourquoi ce « changement de clé ? » (expression musicale inspirée par Cournot). I — DES PERCEPTIONS AUX FAITS SCIENTIFIQUES A) — La vie sensitive, dans l'espace et dans le temps, milieux discriminateurs, se partage naturellement en épisodes, où se mêlent d'ailleurs dès le plus jeune âge, et notamment à la faveur du langage, des éléments intellectuels : ces épisodes perceptifs sont des faits qu'on peut du reste comparer et décomposer à l'infini (la guerre, une campagne, un combat, un mouvement de.

troupe, etc...) B) — Mais de tels épisodes, puisque susceptibles d'être reconnus par la mémoire a) à supposer qu'on les ait Vécus soi-même, faute de quoi une critique historique doit être instituée b) n'ont pas d'état signalétique qui les situe nettement parmi les autres et permette tine reconnaissance intellectuelle. C) — Cette caractérisation individuelle est rendue.

possible par la mesure qui, à condition de choisir une unité suffisamment petite et des facteurs suffisamment nombreux, ne laisse subsister rien d'indiscernable.

A cet égard la science- est une classification universelle qui « situe » tout dans tout (ex.: anthropométrie). II — DES RAPPORTS EMPIRIQUES AUX LOIS SCIENTIFIQUES A) - On peut accorder à la connaissance vulgaire des « jugements d'expérience » reliant deux faits entre eux (le soleil échauffe la pierre). B) — Mais ces jugements expriment seulement un fait composé dont la raison échappe et qui n'a dès lors a) ni généralité (le soleil peut une autre fois refroidir) b) ni même identité intellectuelle (il pourrait aussi bien avoir refroidi cette fois-là).

Aussi le pur empiriste note-t-il sans s'émouvoir des faits d'apparence contradictoire (Magendie). C) — Au contraire, la loi met en relation a) des cas abstraits dont l'identité et dès lors la résistance à la contradiction est comparable à celle des notions géométriques -b) et sous sa forme la plus parfaite des variations quantitatives (ex.: v = gt) qui permette t de distribuer en séries parallèles des phénomènes primitivement di perses ; la loi est donc à la fois universelle (détermination intégrale) et générale (utilisation indéfinie). III — DES HABITUDES AUX THÉORIES A) — Malgré l'objection de principe, des expériences accumulées finissent par constituer une expérience, au sens général et mental du mot, c'est à dire une sorte de sagesse empirique qui se traduit par des « vérités premières » telles que les proverbes en énoncent. B) — Mais elle pèche à la fois par excès d'orgueil et d'humilité a) d'orgueil parce qu'elle est individuelle et prend volontiers an ton sentencieux et sermonneur, b) d'humilité parce qu'elle se réduit à une espèce d'immense fait composé qu'un dressage méthodiquement inverse pourrait renverser. C) — La science au contraire nous laisse entrevoir une sorte d'unification des choses par la loi suprême de l'esprit qui est l'identité : toutes les théories reviennent à cette affirmation 'que des apparences changeantes manifestent un principe identique. CONCLUSION La science est une assimilation rationnelle, un point de vue sous lequel les données de la connaissance vulgaire ne peuvent pas ne pas être, une réduction de la contingence à la nécessite.

Elle a d'ailleurs ses limites.. »

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