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Corrigé : Ce qui est scientifique est-il toujours vrai ?

Publié le 17/11/2022

Extrait du document

« Le réel serait un rapport d’équivalence entre la vérité et la connaissance humaine sur ce dernier.

Mais la vérité reste une notion transcendantale, non définissable en tant que telle.

Il s’agira donc de faire évoluer sa définition au cours de votre travail, entre vérité absolue, relative ou valeur que la connaissance humaine poursuit.

La « science » renvoie au domaine scientifique (traité dans le programme dans le champ « la raison et le réel) lui-même divisé entre différentes disciplines comme les mathématiques, la biologie, la physique, l’astronomie…Il faut aussi veiller à élargir les champs et ne pas restreindre votre dissertation aux seules sciences dures (mathématiques, physique, biologie…) mais penser aussi aux sciences sociales : histoire, géographie, sociologie, psychanalyse….

La science se caractérise par son processus particulier de recherche de la vérité.

On associe souvent ce qui est « scientifique » à ce qui est « vrai » car la science a une méthode fondée sur des observations objectives vérifiables et des raisonnements rigoureux qui recherche des connaissances à valeur universelle sur le réel. la science est le domaine privilégié de la vérité, c’est par le processus scientifique réglé par des méthodes de recherche objectives car reproductibles et vérifiables (observation, expérimentation) que l’on peut obtenir des connaissances proprement « vraies ». Le réel définitive condition et ruine de la science car à la fois ce qui le définit en l’opposant à la variation et la fluctuation, la relativité de l’opinion et ce qui supprime empêche toute recherche en science, progrès scientifique. Un jugement concernant la réalité, quel que soit son domaine [sciences formelles (mathématiques) sciences humaines (histoire, sociologie), sciences de la nature (physique, biologie, etc.], doit, pour prétendre au statut de vérité, ne pas dépendre d’un point de vue individuel ni se présenter comme seulement relatif à une époque déterminée ou à une culture spécifique.

Sous peine d’être assimilée à une simple opinion, une vérité ne peut pas ne pas se caractériser comme définitive.

Il n’y aurait pas de sens à affirmer que « 2+2=4 » est vrai seulement pour ceux qui le pensent et qu’il est possible que, demain, on découvre que ce n’est pas le cas.

Ou bien, dans ce cas, il faut être prêt à renoncer à l’idée même de vérité et à la remplacer par l’idée d’opinion vraisemblable quoique possédant seulement la probabilité d’être confirmée à l’avenir (mais quand ?). Les théories scientifiques : des connaissances vraies On peut penser ici d’abord au savoir mathématique.

Les mathématiques sont un système de signes qui ont trait à l’abstraction.

Appliqués au réel (penser ici aux lois physiques), ils permettent d’expliquer le fonctionnement du réel de façon systématique.

Les mathématiques sont guidées par la logique de la démonstration et les énoncés mathématiques sont donc vrais s’ils sont logiques.

On peut penser ici aux théorèmes de Thalès ou de Pythagore. Comme l’illustre l’allégorie de la caverne dans la République de Platon, c’est la réflexion philosophique seule qui peut permettre de dépasser l’expérience sensible trompeuse et illusoire pour parvenir à la vérité, à l’essence des choses. De même, la science parvient à la vérité par un processus réglé dont les étapes sont les suivantes : observation, expérimentation, mise en théorie.

Le rapport que la science entretient au réel est guidé par l’objectivité.

C’est à dire que la communauté scientifique cherche à se départir de la subjectivité, notamment en créant des expériences reproductibles donc vérifiables et à adopter un point de vue critique envers ses productions. On ne parle pas de la science ou de ce qui est scientifique de manière uniforme.

Ce qui est scientifique renvoie en vérité à une multitude d’approches, de recherches de la vérité et donc peutêtre de définitions du vrai.

Les mathématiques si elles semblent être toujours vraies (et encore dans un système donné cf.

géométrie non euclidienne) ne constituent pas l’entièreté des sciences et on ne peut à ce titre attendre la même exactitude ou le même critère de vérité pour les autres sciences.On peut douter du potentiel absolu de la science dans la connaissance du vivant par exemple.

Contrairement au champ mathématique, la biologie n’est pas abstraite.

La matière qu’elle étudie, le vivant, est par définition changeante, plurielle et échappe souvent à la connaissance.

En ce qui concerne la science médicale, on peut aussi observer quelques errances comme la théorie des 4 fluides d’Hippocrate ou la pratique très dangereuse des saignées qui a perduré très longtemps et causer souvent plus de mal que de bien aux patients sur lesquels on la pratiquait.

D’autres domaines, comme l’histoire, ont une méthode qui leur permet d’élaborer des connaissances dites « vraies ». L’historien est guidé par l’objectivité.

Cela s’exprime notamment par la confrontation des sources (archéologiques, archives, témoignages) qui est au cœur de son travail.

Cela dit, cette méthode historique a été définie assez récemment, par l’école des Annales, une école d’historien qui a fixé les principes de la recherche historique rigoureuse, dite « scientifique ». L’histoire a longtemps été « hagiographique » c’est à dire qu’elle visait a mettre en valeur le fait de grands hommes (rois, saints) qui faisaient commande à des historiens.

La vérité historique n’est donc pas absolue, ce qu’on voit aussi dans l’histoire des mémoires de la 2nde guerre mondiale ou de la guerre d’Algérie.

La sociologie ou encore la psychanalyse sont d’autres domaines qui ne sont pas purement scientifiques mais où des méthodes de recherche ont été mises en place pour permettre d’élaborer des connaissances vraies car observables, vérifiables et objectives. Cet élargissement des domaines nous a conduit à observer la relativité de la notion de vérité.

Quel que soit le champ où elle s’inscrive, la vérité semble ne pas être absolue, simplement donnée mais liée au progrès des méthodes de connaissance. La science se définit par son objet et une méthode appropriée -Pour ce qui est de l’astronomie, on peut penser aux erreurs qui ont été faites par le passé.

On a d’abord pensé que la Terre était plate ou encore que le Soleil tournait autour de la Terre.

Il a fallu attendre que nos moyens techniques d’observation progressent (exemple : télescopes) pour pouvoir élaborer des théories vraies. Ex : Au cours des XVIIIe et XIXe siècles, la théorie de Newton sera tenue pour une vérité définitive et indépassable que les faits corroborent excellemment. Marcelin Berthelot, ministre de l’Instruction publique, écrit dans les années 1880 que «le monde est aujourd’hui sans mystère» La physique newtonienne prévoit une rotation du périhélie des planètes (le périhélie d’une planète est le point de son orbite où elle se trouve le plus proche du Soleil).

Or il se trouve que la rotation observée du périhélie de la planète Mercure ne correspond pas exactement à la théorie.

Ce phénomène ne peut être expliqué par la physique newtonienne.

Ce sera l’un des grands succès de la relativité einsteinienne de rendre compte de l’orbite de Mercure.

La théorie de la relativité dépasse et réfute la physique newtonienne qui ne peut plus être considérée comme une vérité indiscutable.

La révolution scientifique de la relativité vient bousculer la vision traditionnelle de la science. Comment a-t-on pu croire vraie pendant deux siècles la théorie de newtonienne qui finalement ne l’était pas ? Tout simplement parce qu’elle était remarquablement confirmée par l’expérience.

Mais une confirmation expérimentale, si elle constitue une intéressante présomption de véracité pour une théorie, ne peut jamais être érigée en preuve. Karl Popper : «Seul a un caractère scientifique ce qui peut être réfuté.

Ce qui n’est pas réfutable relève de la magie ou de la mystique» À proprement parler, la physique newtonienne n’a jamais été prouvée.

Le philosophe anglais d’origine autrichienne Karl Popper (1902 – 1994) remarque que la science ne peut se prétendre vraie si elle procède par affirmations.

En effet, une expérience dont le résultat est celui prévu par une théorie ne prouve pas l’exactitude de ladite théorie, elle se contente de ne pas la réfuter.

Le fait de n’avoir jamais observé un cygne qui ne soit pas blanc ne prouve pas la véracité de l’affirmation «tous les cygnes sont blancs».

Par contre, un seul cygne noir suffit à la réfuter.

Les certitudes de la science ne peuvent donc porter que sur les réfutations. La science est donc faite de conjectures, d’hypothèses que l’on ne tente pas seulement de confirmer mais aussi de réfuter (cf.

Karl Popper : Conjectures et Réfutations, Payot, 1985).

La science n’est pas vraie, mais seulement conjecturale.

Popper définit le critère de réfutabilité comme la ligne de partage entre les disciplines scientifiques et le reste.

Une théorie est scientifique si on peut essayer de la réfuter, si elle joue son existence sur une expérience.

Si la comète de Halley revient à la date prévue, la conjecture newtonienne n’est pas réfutée.

Sinon elle l’est. Mais en donnant un tel poids à la réfutation, Popper ne commet-il pas une faute logique ? Toute réfutation s’appuie, en effet, sur une mesure dont on admet la validité.

Considérer une mesure comme valable, c’est supposer que les instruments de mesure ont fonctionné comme d’habitude et, par conséquent, tenir pour vraie la science de son temps.

S’il n’existe pas de certitude mais seulement des conjectures, il est logiquement contradictoire de tenir les réfutations pour certaines. Tous les cygnes ne sont pas blancs, ainsi que le prouve la photo d’un cygne noir.

Sauf si la photo ou le cygne sont des faux.

D’où cette question : les faits sont-ils vrais ? Si la Terre tourne autour du Soleil, les positions relatives des étoiles fixes devraient changer car nous les regardons à partir de points de vue différents.

C’est le phénomène bien connu de la parallaxe qui explique, par exemple, que deux observateurs ne lisent pas tout à fait.... »

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