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Toute vérité scientifique est-elle un acquis pour toujours?

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« Définition des termes du sujet: TOUJOURS : à tout moment, à toute époque ; éternellement, perpétuellement. VÉRITÉ La vérité concerne l'ordre du discours, et il faut en cela la distinguer de la réalité.

Elle se définit traditionnellement comme l'adéquation entre le réel et le discours. Qualité d'une proposition en accord avec son objet.

La vérité formelle, en logique, en mathématiques c'est l'accord de l'esprit avec ses propres conventions.

La vérité expérimentale c'est la non-contradiction de mes jugements, l'accord et l'identification de mes énoncés à propos d'un donné matériel.

On distinguera soigneusement la réalité qui concerne un objet (ce cahier, cette lampe sont réels) et la vérité qui est une valeur qui concerne un jugement. Ainsi le jugement : « ce cahier est vert » est un jugement vrai ou bien un jugement faux.

La vérité ou la fausseté qualifient donc non l'objet lui-même mais la valeur de mon assertion. La philosophie, parce qu'elle recherche la vérité, pose le problème de ses conditions d'accès et des critères du jugement vrai. Introduction Que la science énonce des vérités définitives semble aller de soi : les manuels scolaires où nous les apprenons font apparaître les découvertes scientifiques comme des trésors légués par les savants à la postérité et que personne ne songerait à remettre en cause.

Pourtant, quiconque s'intéresse au passé de la science s'aperçoit vite qu'une théorie en remplace toujours une autre, que des énoncés considérés comme vrais sont brutalement réfutés, et finit par se demander si l'unanimité qu'est sensée produire la science n'est pas qu'un mythe.

Sans doute y a-t-il des acquis en science.

Mais sont-ils définitifs ? La science n'est-elle pas constituée de problèmes autant que de résultats ? Et dans ce cas, qu'est-ce qui caractérise la science — est-ce la pérennité ou l'historicité ? I - Science et nécessité a) Que la science vise la pérennité est une idée très ancienne, puisque ce n'est autre que la définition aristotélicienne de la science.

En effet, d'après l'Éthique à Nicomaque (Livre VI, chap.

3) la science porte sur le nécessaire — ce qui ne peut pas être autrement qu'il n'est.

Tel est bien le cas des vérités mathématiques.

Mais ce qui est nécessaire et par là même éternel : aussi bien peut-on dire que les énoncés mathématiques sont vrais de toute éternité, et de fait, nous apprenons toujours les mêmes vérités qu'énonçait Euclide.

Il en résulte que de tels énoncés ne dépendent pas de notre action : c'est pourquoi, selon Aristote, ils ne peuvent faire l'objet que d'une activité contemplative, et la science se définit donc comme contemplation. b) Seulement, apparaît une difficulté : la géométrie euclidienne, qui passe pour le modèle de toute théorie, repose sur un ensemble d'axiomes et notamment de postulats.

Or, on a cherché à démontrer ces postulats, et l'un d'eux (le postulat dit « des parallèles ») s'est révélé indémontrable : la géométrie euclidienne n'est vraie que dans le cadre de l'espace-plan.

Ce qui passait pour une vérité absolue s'est révélé vérité relative. c) De même, dans la science de la nature, le principe du déterminisme admet qu'un phénomène se produit nécessairement si ses conditions sont réunies : il faut donc distinguer nécessité absolue et nécessité hypothétique (ou conditionnelle), cette dernière étant un autre nom pour la contingence. II - Science et contingence a) La science ne porte-t-elle pas en fait sur le contingent ? D'une part, les théories sont contingentes, en ce qu'elles apparaissent absolues puis comprises dans des théories plus générales (comme la géométrie). b) D'autre part, la science de la nature énonce des lois qui ne font qu'énoncer la forme de la nécessité hypothétique dans la nature. c) Il faut enfin souligner que les théories ne sont formulées qu'en fonction de problèmes : un fait apparaît, reste inexplicable par la théorie régnante, qui est alors remplacée.

Ce qui était vrai ne l'est plus, et certains acquis sont remis en question.

Le vrai ne semble donc pas se confondre avec l'infaillible. III - La science comme histoire a) On peut donc se demander si le propre d'un énoncé scientifique est d'être démontrable et vérifiable.

Selon Kart Popper (La Logique de la découverte scientifique) un énoncé scientifique est essentiellement un énoncé falsifiable, c'est-à-dire qui peut être réfuté : c'est là dire qu'il n'y aurait pas d'« acquis pour toujours » en science. L'histoire des sciences physiques est celle de leur révolution permanente.

Les théories n'ont qu'une valeur provisoire.

Des faits « polémiques » surgissent qui les contredisent, qui obligent à des révisions.

Tout succès scientifique ouvre plus de questions qu'il n'en clôt.

Faut-il pour autant sombrer dans le scepticisme et affirmer qu'il n'y a rien qui vaille vraiment ? Comment distinguer, dès lors, la véritable science de la métaphysique ou des pseudosciences comme l'alchimie ou l'astrologie ? Et que penser des sciences humaines ? La psychanalyse, la théorie de l'histoire de Marx peuvent-elles prétendre légitimement à la scientificité ? Popper, dans « Logique de la. »

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