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S'il n'y a de science que du nécessaire, la théorie peut-elle se fonder sur l'expérience ?

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« Discussion : Le sujet est fondé sur un présupposé : il n'y a de science « que » du nécessaire.

Toute la contradiction qu'on peut donc lui opposer tiendrait dans l'idée que les sciences n'ont pas cet unique objet, que, par leur diversité, elles peuvent poser les critères de leur « scientificité » sous des formes variées. Suggestion de plan : Première partie : Qu'est-ce qu'une science ? Une science est un ensemble de connaissances et de recherches ayant un degré suffisant d'unité, de généralité, cet ensemble doit être susceptible d'amener les hommes qui s'y consacrent à des conclusions concordantes et que l'on confirme par des méthodes de vérification définies.

« La science et son objet diffèrent de l'opinion et de son objet, en ce que la science est universelle et procède par des propositions nécessaires [...].

L'opinion s'applique à ce qui, étant vrai ou faux, peut être autrement qu'il n'est.

» Aristote, Seconds Analytiques.

Une science a un objet théorique déterminé : c'est un savoir spécialisé, une Episteme ( en grec : se tenir à côté, au-dessus de...

).

C'est un domaine de compétence.

Dans la Grèce ancienne pré-platonicienne, les penseurs pensent la totalité de ce qui est, sans distinguer une théorie d'une pratique.

Il y a une harmonie entre la théorie et la pratique.

Platon rompt avec ce système de pensée en mettant le logos au centre du dispositif du savoir.

Aristote divise la philosophie en trois disciplines : La logique qui est la science de la forme, c'est la mathématique comme instrument de la pensée ; son objet est l'universel.

La physique qui est la science de la vie, c'est la biologie en tant que puissance de nature et de reproduction ; son objet est d'étudier la totalité de ce qui est, dont l'homme est une partie.

L'éthique qui est la science de l'homme singulier en tant qu'il agit ; son objet est le jugement d'appréciation ou de valeur entre ce qui est bien ou mal.

L'éthique est une certaine façon de réfléchir sur la pratique en opposition avec l'Episteme qui est le savoir théorique.

Néanmoins avec l'éthique l'on comprend que la totalité des connaissances ne peut être approchée par les mathématiques et la physique.

Donc, l'idée de nécessité est en elle-même insuffisante : « La frontière qui sépare l'histoire et la science n'est pas celle du contingent et du nécessaire, mais celle du tout et du nécessaire.

» Paul Veyne, «L'histoire conceptualisante», in Faire de l'histoire.

Cette approche de Paul Veyne renverse la hiérarchie attendue avec beaucoup de force. Deuxième partie : Qu'est ce qu'une théorie ? Le mot théorie vient du mot grec theorein qui veut dire voir : c'est une façon de voir.

C'est à partir de ce regard théorique que l'on peut séparer le contenu d'une pensée de sa forme.

La pensée naît toujours d'un contexte particulier, un contexte spatio-temporel déterminé : en d'autres termes, elle est circonstancielle.

"Un long circuit dans la science théorique est nécessaire pour en comprendre les données.

En fait les données sont ici des résultats." Bachelard, Le rationalisme appliqué 3.

Une théorie, c'est une façon d'expliquer des événements en trouvant un modèle qui permette de les expliquer et donc de prédire les suivants.

Une théorie est considérée comme valable tant que de meilleurs modèles n'ont pas été trouvés.

Il ne s'agit en aucun cas de vérités.

Par ailleurs, comme les théories se basent sur des faits, elles sont obligatoirement accompagnées de preuves (ou d'éléments qui tendent à l'appuyer).

Il n'est pas nécessaire de se référer au passé pour démontrer la théorie, des expériences actuelles montrent qu'elle est toujours valable, ce qui n'empêche pas qu'elle soit améliorée.. »

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