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POPPER: «Un système faisant partie de la science empirique doit pouvoir être réfuté par l'expérience.»

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« PRESENTATION DE "LA LOGIQUE DE LA DECOUVERTE SCIENTIFIQUE" DE POPPER Ce premier ouvrage de Popper (1902-1994) est un grand classique de la philosophie des sciences du xxe siècle.

Ses positions épistémologiques ont d'abord paru inclassables par rapport aux grands blocs philosophiques de l'époque.

Ami des positivistes du Cercle de Vienne, lui-même formé à la physique et aux mathématiques, il partage leur enthousiasme pour la science physique de son temps (relativité, mécanique quantique) mais sans en tirer une critique radicale de la métaphysique, car la science et la métaphysique partagent un même rapport avec l'imagination intellectuelle. Impressionné par la psychanalyse et le marxisme, il les distingue pourtant radicalement de la vraie science, seule susceptible de s'exposer à la critique rationnelle. La science psychanalytique a un problème, c'est qu'elle ne peut jamais avoir tort. «Un système faisant partie de la science empirique doit pouvoir être réfuté par l'expérience.» Popper, La Logique de la découverte scientifique (1934). • Pour Karl Popper, la psychanalyse interprète toute objection que l'on fait contre elle comme une «résistance», c'està-dire comme un symptôme du fait qu'elle a touché juste.

Freud a en effet pu dire que si l'on refuse de croire en la psychanalyse, c'est le signe qu'elle nous parle de ce dont nous ne voulons pas entendre parler parce que cela touche à nos désirs refoulés. • Dans ces conditions, dit Popper, aucune discussion n'est possible, puisque le psychanalyste prendra toute objection comme le signe du fait qu'il a raison.

Pour Popper, cette impossibilité de «falsifier» une thèse psychanalytique place celle-ci hors du champ de la science. • On pourrait toutefois répliquer à Popper que la psychanalyse est une science qui touche à un sujet si complexe (l'homme) qu'elle peut être seulement «interprétative», ouverte à la discussion et à des objections, donc «falsifiable». « Un système faisant partie de la science empirique doit pouvoir être réfuté par l’expérience.

» POPPER L’histoire des sciences physiques est celle de leur révolution permanente.

Les théories n’ont qu’une valeur provisoire.

Des faits « polémiques » surgissent qui les contredisent, qui obligent à des révisions.

Tout succès scientifique ouvre plus de questions qu’il n’en clôt.

Faut-il pour autant sombrer dans le scepticisme et affirmer qu’il n’y a rien qui vaille vraiment ? Comment distinguer, dès lors, la véritable science de la métaphysique ou des pseudosciences comme l’alchimie ou l’astrologie ? Et que penser des sciences humaines ? La psychanalyse, la théorie de l’histoire de Marx peuvent-elles prétendre légitimement à la scientificité ? Popper, dans « Logique de la découverte scientifique » propose un critère de démarcation, capable d’établir, de manière concluante, la nature ou le statut scientifique d’une théorie.

Il écrit : «C’est la falsifiabilité et non la vérifiabilité d’un système qu’il faut prendre comme critère de démarcation.

En d’autres termes, je n’exigerai pas d’un système scientifique qu’il puisse être choisi, une fois pour toutes, dans une acception positive mais j’exigerai que sa forme logique soit telle qu’il puisse être distingué, au moyen de tests empiriques, dans une acception négative : un système faisant partie de la science empirique doit pouvoir être réfuté par l’expérience.

» A l’époque de Popper, on affirmait généralement que ce qui distinguait la science des autres disciplines, c'était le caractère empirique de sa méthode.

Autrement dit, en multipliant les observations et les expériences, le savant en tirait, en vertu du fameux principe d’induction, des lois qu’il considérait comme nécessaires et universellement valides. Partant de là, les néopositivistes soutenaient que tout ce qui n’est pas vérifiable est « métaphysique » et doit être éliminé de la science.

Or, comme le souligne Popper, l’induction, qui consiste à inférer une règle universelle à partir d’une multitude de cas particuliers et donc des théories à partir d’énoncés singuliers vérifiés par l’expérience, est une démarche logiquement inadmissible : « Peu importe le grand nombre de cygnes blancs que nous puissions avoir observé, il ne justifie pas la conclusion que tous les cygnes sont blancs.

» Aussi Popper affirme-t-il qu’aucune théorie n’est jamais vérifiable empiriquement et il distingue trois exigences auxquelles devra satisfaire ce qu’il appelle un « système empirique » ou scientifique : « Il devra, tout d’abord, être synthétique, de manière à pouvoir représenter un monde possible, non contradictoire.

En deuxième lieu, il devra satisfaire au critère de démarcation, c’est-à-dire qu’il ne devra pas être métaphysique mais devra représenter un monde de l’expérience possible.

En troisième lieu, il devra constituer un système qui se distingue de quelque autre manière des autres systèmes du même type dans la mesure où il est le seul à représenter notre monde de l’expérience.

» La troisième exigence est la plus décisive.

Comment, en effet, reconnaître le système qui représente notre monde de l’expérience ? La réponde de Popper est la suivante : par le fait qu’il a été soumis à des tests et qu’il y a résisté.

Cela signifie qu’il faut appliquer une méthode déductive.

En d’autres termes, si nous ne pouvons exiger des théories. »

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