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Une théorie sans expérience nous apprend-elle quelque chose ?

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« ANALYSER LE SUJET • Pourquoi la question ? L'enjeu de ce sujet est...

de ne pas se contenter de réciter son cours sur « théorie et expérience ».

Cela peut être très tentant car la question évoque explicitement le rapport entre ces deux notions et cela sous un angle qui n'a rien d'original.

Il s'agira donc de réfléchir à l'organisation du lien entre théorie et expérience dans les disciplines scientifiques concrètes qui associent habituellement ces deux aspects de la recherche. • Quand une théorie est-elle « sans expérience » ? La formulation est vague et peut être précisée selon plusieurs sens qui fourniront des articulations conceptuelles pour le développement du sujet.

Elle peut tout d'abord renvoyer à des disciplines qui n'ont par nature aucun rapport avec l'expérience, comme les mathématiques ; on peut encore penser à une discipline qui serait pratiquée à l'écart de l'expérimentation, comme une partie de la physique théorique; on peut penser enfin aux théories trop nouvelles pour que les phénomènes qu'elles prédisent soient déjà mis en évidence.

On peut éventuellement se demander si une théorie qui nous apprend quelque chose doit être fondée sur une expérience préalable, déboucher sur une expérience ultérieure, ou simplement correspondre à un domaine d'expérience possible :on rejoint alors la définition kantienne de la connaissance dont le domaine légitime est celui de l'expérience possible. • Que peut nous apprendre une telle théorie ? Il faut veiller à ne pas s'enfermer dans une critique des théories « sans expérience » et à ne pas les identifier à des systèmes stériles.

Que nous apprennent les mathématiques ? Que nous apprennent les théories physiques opérant sur des espaces à quatre, cinq ou six dimensions ? Que nous apprend une théorie de l'existence de Dieu ou de l'immortalité de l'âme, c'est-à-dire une théorie « métaphysique » dont l'objet est au-delà de l'expérience possible ? Introduction A l'intérieur du mot même d'expérience il existe une tension conceptuelle entre les adjectifs.

L'expérimental c'est l'observation artificiellement provoquée qui prélève du quantitatif.

En revanche l'empirique est un constat qui implique le corps dans une relation spontanée avec le donné qui l'environne.

Dans l'écart entre ces notions apparaît un paradoxe : l'expérimental est fait pour nous apprendre les relations entre les phénomènes alors que l'empirique met en valeur un fait. L'expérience nous apprend-t-elle quelque chose ? C'est-à-dire l'expérience joue-t-elle un rôle théorique et cognitif ? L'expérience nous apprend-t-elle quelque chose de la nature ? Ce qui reviendrait à expliquer la nature grâce à l'expérience.

Ou bien au contraire, l'expérience nous apprend-t-elle quelque chose sur l'homme qui la vit ? L'expérience est-elle enfin ce qui nous permet de connaître, c'est-à-dire de sortir de la croyance et d'atteindre le savoir ? I- L'expérience nous permet de comprendre la nature Chez Aristote l'expérience, au sens d'une observation de la nature, est le point de départ de toute méthode scientifique.

L'observation des faits, c'est-à-dire l'expérience proprement dite permet de répondre à la question quoi : c'est la connaissance sensible.

De cette observation Aristote organise une rationalisation sous forme de syllogisme des causes qui répond à la question pourquoi.

La méthode aristotélicienne de rationalisation des observables est donc un moyen de formulation des causes du fait donné à l'expérience. C'est donc que l'expérience nous apprend deux choses sur la nature ; d'abord elle permet de comprendre le fait, mais elle permet aussi d'en comprendre les causes et donc d'expliquer la nature.. »

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