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Quels sont les signes qui nous permettent de distinguer nettement d'une part le rêve, de l'autre la conscience à l'état de veille ?

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« INTRODUCTION A) - On pourrait contester l'existence de ces signes et l'assimilation de la réalité au rêve est un argument classique ; a) soit du scepticisme (notamment du doute « hyperbolique » de Descartes) b) soit de l'idéalisme empirique (Taine et l'hallucination vraie.) B) - Mais, a) outre que Descartes sort de son doute et que Taine reconnaît un critérium de la vérité empirique : l'intensité, implicitement aussi la connexion, b) c'est un fait indépendant de toute discussion métaphysique que le rêve nous apparaît comme tel quand il nous laisse un souvenir. C) - Même au 'cours du rêve on peut observer, dans .certains cas, une attitude mentale rie critique objective.

On distinguera donc : la critique éveillée et la critique endormie. I — CRITIQUE ÉVEILLÉE Deux caractères fondamentaux : la connexion et l'actualité. A) — La connexion a) Il serait inexact de dire que les rêves sont entièrement incohérents : au contraire le pouvoir suggestif attaché à chaque image et la base sensorielle sur l'existence de laquelle a insisté avec raison M.

Bergson, donnent au rêve une allure systématique, parfois même très voisine de cette systématisation authentique qui' est la perception du monde extérieur, mais au réveil nous avons deux raisons de n'être point dupe, b) la première est que les deux systématisations sont incompatibles et qu'il y a, pour parler le langage du cinématographe « surimpression » ; c) la seconde, qui nous force à rejeter la systématisation du rêve au bénéfice de celle de la veille est que des incompatibilités s'y manifestent rétrospectivement notamment celle d'un corps étendu et de ses déplacements imaginaires; d) il est d'ailleurs loisible de supposer qu'un être incorporel s'est promené et c'est par cette supposition que « l'animisme » explique la croyance humaine au « double », origine selon lui de toutes les religions.

La thèse est d'ailleurs contestée. B) —.L'actualité : a) la veille est une application attentive et minutieuse de la méthode des variations concomitantes : les objets changent constamment de perspective et de grandeur selon las mouvements de notre corps, ce qui amène M.

Bergson à définir la perception en termes non de représentation, mais d'action éventuelle. b) cette dépendance particulière peut se manifester illusoirement dans le rêve, niais au réveil l'incompatibilité déjà signalée apparaît, c) on peut faire ici de nouvelles suppositions, par exemple que la mort est un réveil du second degré, qui nous restituerait le mouvement dans la quatrième dimension (le temps ?) si bien que les virtualités de l'avenir et du passé nous deviendraient « présentes ». II — CRITIQUE ENDORMIE Lorsque le rêveur se demande s'il rêve, ce qui arrive assez souvent, il use généralement d'une double référence : à la veille et aux antres rêves : A) — A la veille, a) il emprunte une sorte de reflet de sa logique et cherche à en éclairer les nouveaux systèmes d'images, b) il sent naître alors, pour prendre un exemple classique et en grande partie expliqué, celui des rêves « d'envol » une difficulté et un soupçon d'hallucination, c) ordinairement s'il ne se réveille pas, il surmonte l'une et écarte l'autre. B) - Aux autres rêves, a) il emprunte des souvenirs et l'analogie de ces « états seconds » est un nouveau motif de soupçon : il y a tels paysages « factices » dont le retour obstiné est un « avertissement » de se tenir en garde, b) mais la leçon de scepticisme ne peut opérer que par confrontation avec le souvenir des « états premiers » (veille) ; autrement il y aurait, au, contraire, une sorte d'induction empirique favorable à l'objectivation, c) c'est généralement ce qui se passe au second acte de la critique et le rêveur s'enfonce d'autant plus dans son illusion qu'il a eu des velléités de la mettre en doute. CONCLUSION Le rêve présente avec la conscience éveillée non seulement des analogies, mais une certaine continuité : la plupart de ses prestiges semblent explicables par la prépondérance momentanée des images dans l'accord qui tend toujours à s'établir ;entre la sensation et le souvenir pour 'la conscience temporelle. N.

B.

- Quant aux «exemples personnels » le choix en est laissé par définition même à chaque personnalité, la meilleure méthode serait ici de raconter d'un bout a l'autre de la dissertation, un seul rêve assez compréhensif pour articuler le récit selon toutes les divisions ci-dessus.. »

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