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Par quels caractères précis pensez-vous qu'on puisse distinguer l'état de veille de l'état de rêve

Extrait du document

« I.

— « Nul ne sait s'il dort ou s'il veille.

a Cet argument des sceptiques est assez faible, car la distinction de la réalité et du rêve est facile et spontanée. II.

— Descartes a cru trouver un criterium décisif pour distinguer le rêve de la veille : C'est que dans le rêve les idées ne sont pas enchaînées logiquement comme à l'état de veille..

Ce criterium est insuffisant.

On peut faire deux objections : 1° Il y a des rêves bien liés ; 2° les rêveries de la veille ressemblent beaucoup au rêve. III.

— Deuxième criterium : le rêve est individuel ; les perceptions de la veille sont collectives, c'est-à-dire que nos perceptions sont confirmées par le témoignage de nos semblables. On pourrait toutefois objecter que, lorsque nous rêvons (car il ne faut pas identifier le rêve et le souvenir du rêve), nous mêlons à nos songes des personnages qui semblent avoir les mêmes perceptions que nous. IV.

— Distinctions plus rigoureuses : La veille connaît le rêve ; le rêve ignore la veille. V.

— On se réveille du rêve; on ne se réveille pas de la veille. VI.

— La perception explique le rêve ; le rêve n'explique pas la perception. L'une est un état primaire; l'autre un état secondaire.

Un aveugle-né, par exemple, n'aura jamais de rêves visuels. VII.

— Le rêve ne peut se relier, comme les perceptions de la veille, à l'ensemble de notre expérience. VIII.

— Entre le rêve et la réalité il y a une transition : ce sont les états hypnagogiques.

On entend par là les images hallucinatoires qui se produisent quand on passe de la veille au sommeil et réciproquement, et qui sont liées à un vague sentiment de leur caractère illusoire.

Cela tient à ce que les sens ne sont pas complètement assoupis. SECONDE CORRECTION Introduction Si lorsque je rêve, je crois véritablement agir, comment m'assurer lorsque j'agis réellement en ce monde que je ne rêve point ? Comment distinguer le rêve de la réalité ? Si le rêve m'apparaît comme une réalité imaginaire, comment être certain que je n'imagine pas la réalité dans laquelle je vis ? Il s'agit là non pas d'un problème psychologique, mais d'une question ontologique : si le rêve possède une réalité propre, comment la distinguer de notre réalité ? Et notre réalité est-elle la véritable réalité ? Ou n'est-elle que l'image d'une réalité supérieure ? Première partie - Si, à l'instar des sceptiques, je puis douter que le monde dans lequel j'agis est réel, comment distinguer l'état de veille du rêve ? Diogène Laërce donne ainsi une description extravagante de Pyrrhon, qui doutant de l'existence de toutes choses, « n'évitait rien », « ne se gardait de rien », « affrontait tous les risques comme ils venaient, les charrettes, les précipices, les chiens » et « ne se fiait nullement à ses sensations » (cf.

article sur Pyrrhon par J. Brunschwig in Philosophie grecque, dir.

M.

Canto-Sperber, PUF, 1997, pp.463-475).

La perception ne me permet pas d'assurer la réalité du monde extérieur, et donc de distinguer entre le rêve et la réalité (cf.

aussi Hume, Enquête sur l'entendement humain, chap.

XII). - Le rêve peut donc être défini comme une réalité imaginaire qui défie ma perception : lorsque je rêve, je crois véritablement agir dans la réalité, et rien dans mes sensations rêvées ne me permet de distinguer mon rêve de la réalité.

Dès lors, comment être assuré que je ne rêve pas lorsque je crois être éveillé (cf.

Descartes, 1e Méditation métaphysique) ? - Ce n'est pas par la perception, mais par l'entendement seul que je puis distinguer le rêve de la réalité.

En effet, l'entendement me permet d'accéder à des « idées claires et distinctes » que je ne puis avoir en dormant (cf. exemple du morceau de cire dans la 2e Méditation métaphysique). Deuxième partie - Si c'est par l'entendement seul que je puis distinguer le rêve de la réalité, c'est parce que celui-ci me donne accès à l'aspect intelligible des choses, et non à leur aspect sensible (morceau de cire de Descartes).

C'est dire que l'aspect sensible du monde n'est pas sa véritable réalité, mais que celle-ci consiste au contraire dans l'intelligible.

On distingue alors plusieurs degrés de réalité, dont l'une peut être dite pleinement réelle : c'est l'intelligible selon Descartes, ou le monde des Idées selon Platon (cf.

l'allégorie de la caverne dans La République, livre VII).. »

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