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Quel enseignement peut-on recevoir de l'expérience ?

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« Demande d'échange de corrigé de P Claire ([email protected]). Sujet déposé : Quel enseignement recevons-nous de l'expérience? (J'ai eu 15 pour ce devoir, mais je ne garantis pas de sa qualité) Quel enseignement recevons-nous de l'expérience? On peut s'étonner d'une telle question, car le fait même de se demander si l'expérience est susceptible de nous « enseigner » présuppose qu'elle entretient déjà avec l'enseignement un rapport problématique : l'expérience ne serait donc peut-être pas à même de nous enseigner un certain savoir. Mais la réponse à la question dépend d'abord de la définition de ses termes : qu'es ce que l'expérience ? On peut d'ores et déjà répondre qu'il existe plusieurs formes d'expérience.

En effet, dans l'acceptation scientifique et philosophique, l'expérience du latin experentia : éprouver, faire l'essai- est le fait de mettre une hypothèse ou une théorie à l'épreuve des faits.

Dans son sens courant, ce terme intervient par exemple dans l'expression « homme d'expérience », c'est-à-dire « homme ayant appris à l'expérience de la vie ».

Dans le champ scientifique, son rôle est défini par la méthode expérimentale : l'expérience devient alors expérimentation.

Elle vérifie la valeur d'une hypothèse en al confrontant aux faits.

Mais on distingue classiquement en philosophie deux sens du concept d'expérience : soit les données ou impressions sensibles, que la raison élabore dans ses constructions théoriques et qui sont comme la matière première de notre connaissance ; soit l'expérience elle-même conçue comme résultat, c'est-à-dire d'après KANT comme « mise en forme du donné sensible par les principes à priori de l'esprit ».

Pour répondre à notre question, il faudra donc nous interroger sur ce qui différencie ces diverses formes d'expérience. Nous nous demanderons alors ce qui est susceptible, dans ces différents degrés d'expérience, de nous apporter un quelconque enseignement.

Nous devrons donc également nous interroger sur la notion d'enseignement, qui peut être entendue en plusieurs sens : d'abord, elle peut désigner l'action, l'art d'enseigner, de transmettre des connaissances, des informations sur le réel ; ensuite, ce qui nous fait acquérir certains savoir-faire, tel qu'apprendre à jouer d'un instrument de musique, apprendre à nager,...

Enfin, elle peut renvoyer à l'acquisition de connaissances, de savoirs, mais cette fois-ci fondés « véritablement » sur le réel, comme la science.

Il semble donc bien que les deux notions présentes, expérience et enseignement, soient liées et ne même temps s'opposent.

L'expérience est en effet l'occasion de connaissance, mais elle est singulière et changeante.

A l'opposé, l'enseignement est l'instruction de connaissances basées sur la science, et ayant pour but la vérité universelle.

Alors, l'expérience est-elle réellement instructive, source de connaissance, ou bien est-elle au contraire source d'erreur ? Et si la réponse à la question se révèle être positive quel enseignement est susceptible de m'apporter chacun de ses différents niveaux ? Dans un serait à sommes thèses à premier temps, nous examinerons donc le bien-fondé de la thèse de l'opinion selon laquelle l'expérience la source de tout enseignement.

Par la suite, nous nous demanderons si les enseignements que nous susceptibles de recevoir de l'expérience sont réellement fondés.

Enfin, nous verrons comment ces deux première vue totalement opposées pourront finalement se rejoindre. L'expérience à elle seule semble à première vue pouvoir nous apporter différents types d'enseignements, en particulier l'expérience immédiate, au sens de données sensibles.

Il y a, en effet, au fondement de l'expérience de la vie, une forme plus « primitive » d'expérience, que les philosophes appellent l'expérience sensible.

Elle serait à l'origine de toutes nos connaissances.

Cette thèse semble donner raison au sens commun qui fait de l'expérience une source de sagesse.

Ainsi, PLATON, dans sa République, nous décrit le prisonnier au fond de sa caverne comme un être qui vit dans l'ignorance, n'ayant aucune expérience du monde extérieur.

Le prisonnier a en effet une totale méconnaissance de la réalité et appréhende le monde de façon totalement illusoire.

Puis sa découverte et son expérience sensible du monde extérieur lui permettront une ascension progressive vers la connaissance.

En effet, comment un pur esprit, coupé de toutes données sensibles, pourrait-il apprendre quoi que ce soit de nouveau ? C'est seulement grâce à nos sens que nous avons un contact avec le monde qui nous entoure et en acquérons une certaine expérience.

C'est donc l'expérience qui nous instruit de ce qui nous environne, et sans elle cet enseignement ne serait possible.

De là vient le principe de l'empirisme, qui pose l'expérience sensible comme le fondement de toute connaissance.

Le empiristes se fondent en effet sur la thèse d'ARISTOTE, qui prétendait qu' »il n'y a rien dans l'entendement qui ne soit d'abord passé par les sens » pour réfuter celle de DESCARTES, qui pensait lui, que l'homme possédait des idées innées, c'est-à-dire déposées en nous par Dieu.

Selon la thèse empiriste, l'esprit à la naissance serait, selon une image à nouveau empruntée à ARISTOTE, comme une « tabula rasa », c'està-dire une tablette de cire vierge ; et qui serait ensuite « imprimée » de connaissances grâce à l'expérience et par l'intermédiaire des sens.

On peut donc arriver à la conclusion que c'est sur notre expérience sensible que repose tout enseignement. Notre instruction proviendrait ainsi de tout ce que l'on appelle les « leçons de vie ».

L'expérience entendue maintenant au sens pratique, de savoir-faire, serait également source de sagesse.

Elle seule en effet, en opposition à l'enseignement scolaire, théorique, nous instruit de la façon d'agir dans la réalité.

Dans n'importe quel métier, c'est par l'expérience que l'on apprend ; l'on acquiert la technique uniquement par la pratique.

Aucun livre ne pourrait par. »

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