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Pourquoi s'intéresse-t-on aux oeuvres d'arts ?

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« L'intérêt qu'on peut porter aux œuvres d'art a de multiples raisons.

On peut s'intéresser aux œuvres d'art car elles sont belles, qu'elles procurent des émotions esthétiques, parce qu'elles tiennent une place importante dans la vie, qu'elle lui donne un sens plus noble.

Elles peuvent intéresser car elles représentent un élément important à la compréhension de l'histoire et que de facto, elles sont aussi un moyen de se rappeler l'histoire, et font office de point de repère pour des nations entières.

Par là, elles acquièrent une grande valeur financière qui attise la convoitise de beaucoup.

Il y a donc des motifs esthétiques, culturels et financiers qui incitent les hommes à s'intéresser aux œuvres d'art. 1) On s'intéresse aux œuvres d'art car elles ont une valeur historique. En reprenant les catégories d'Aloïs Riegl dans Le culte moderne des monuments, il existe trois valeur que l'on peut accordé à l'œuvre d'art : la valeur de remémoration qui est intentionnelle, la valeur historique qui témoigne d'une époque passée, et enfin la valeur d'ancienneté qui se traduit par une certaine patine et usure qui parle à l'homme d'une manière universelle.

La valeur d'ancienneté a un rapport avec l'existence de chacun et offre la possibilité de fonder un rapport affectif au monde.

Ce rapport existentiel se perd avec le cinéma et la photographie.

Les dimensions du souvenir et de la durée se trouvent perdues par cette technique.

L'homme doit donc retrouver cette dimension du passé et sa valeur cultuelle.

Benjamin souhaite regagner ce rapport poétique au passé et redonner à la matière son aspect magique.

Le passé ne peut se retrouver que dans l'objet vieilli, qui a subi les épreuves du temps.

Ce passé à dimension existentielle doit se perpétuer d'une manière quasi-corporelle dans l'homme.

C'est toute une époque que l'on peut rejoindre à travers l'objet.

Par exemple, la fameuse madeleine de Proust porte en elle toute l'enfance de l'écrivain, c'est un souvenir involontaire qui vient présentifier le passé pour contrecarrer le temps du vieillissement.

L'utilité de la conservation des œuvres d'art est ici définie, elle permet à l'homme de se situer dans le temps, que ce soit du point de vue individuel ou collectif quand la mémoire d'un peuple est engagée. 2) Un intérêt culturel. L'œuvre d'art est muette, l'interprétation a donc pour but d'expliciter le sens d'une œuvre d'art.

Rien n'est insignifiant dans une œuvre d'art, tout a une signification.

Toute bonne interprétation est exhaustive mais aucune n'est définitive.

La signification artistique est donc inappropriable, car une œuvre d'art a une infinité de sens.

Pour une même œuvre d'art, il peut y a une interprétation philosophique, une interprétation religieuse au sujet, et une interprétation esthétique qui se réfère à l'histoire de l'art.

Aussi interpréter, veut dire expliciter la signification, faire ressortir le sens.

Expliquer revient à donner les causes.

Un artiste ne sait jamais ce qu'il va peindre, la couleur par ellemême va produire une signification inattendue.

Le langage artistique n'est donc pas contrôlé par une intention et une œuvre d'art en sait toujours plus que l'artiste lui-même.

Pour Wölfflin, dans les principes fondamentaux de l'histoire de l'art .Le langage artistique est autonome, tout est essentiel.

Pour lui « Le bon Dieu vit dans les détails » Il opère une psychologie des formes.

Ainsi l'esprit des peuples se révèle dans les formes.

Il adopte un couple de 5 catégories pour interpréter les œuvres d'art.1) style linéaire : limite simple et clair qui sépare les objets.

Regard statique à l'exemple de Dürer.

Style pictural : regard vagabond, Rembrandt.

2) plan / profondeur : attirer le regard vers le fond du tableau.

3) Forme fermée : présence de la totalité, forme ouverte : totalité excessive.

4) Unité/pluralité 5) clarté/ obscurité (goût du baroque, même la lumière peut cacher) Ces catégories recoupent essentiellement la distinction entre le classique et la baroque. En cela ces catégories sont d'inspiration kantienne.

Elles permettent de faire ressortir ce que nous dit l'art de l'esprit.

Il s'agit de formes de sensibilité plastique universelle et nécessaire comme chez Kant.

De même Cassirer, élargit à la culture les catégories kantiennes, avec l'idée de formes symboliques.

Il s'agit de principes intelligibles qui opèrent une synthèse sensible qui sont toujours à l'œuvre dans le sensible.

Panofsky contrairement à ce dernier ne sépare pas la forme du fond.

Panofsky reproche à la modernité de ne s'attarder que sur la forme.

L'œuvre d'art exprime un contenu.

La forme n'est pas un récipient vide.

L'œuvre d'art est du sens qui s'adresse au sens.

On ne dit pas la même chose avec le style linéaire ou pictural.

La forme exprime un contenu particulier. L'époque décide plus que l'artiste lui-même.

Panofsky veut rendre manifeste l'œuvre de l'esprit, pour lui il n' y a pas de sensible pur dans l'œuvre d'art.

On ne peut pas rester à la surface des œuvres d'art, à ses formes mais rentrer dans le domaine de la culture.

L'intérêt qu'on porte aux œuvres d'art vient en partie de leur mystère qu'il faut en partie déchiffrer.

Les œuvres sont des énigmes à comprendre. 3) Les œuvres d'art comme objet marchand et de collection. Les œuvres d'art sont l'objet de l'intérêt de beaucoup car elles sont aussi, par leur acquisition de devenir des éléments de prestige social.

Elles intéressent car elles peuvent avoir une grande valeur financière, et sont l'objet de toutes les convoitises : vol, faux, copies en grandes séries, livres d'art, expositions, fondations de musée, en somme le prestige culturel sui rejaillit sur l'homme ou l'institution qui la possède.

Aussi, il est difficile de connaître les critères d'un acquéreur d'œuvre d'art, qui est souvent de fait, collectionneur d'œuvre d'art.

Il peut être un acquéreur privé ou public pour le compte d'une institution ou d'un musée.

On peut retracer aisément l'histoire du collectionnisme, de l'évolution de l'acquisition des œuvres d'art.

Les collectionneurs n'ont pas éternellement acheter des œuvres d'art, ils ont tout d'abord crée des cabinets de curiosité.

Un cabinet de curiosité abrite en général un cabinet qui abrite plus de cinq mille objets, dont quatre mille peintures, gravures, dessins et médailles, mais aussi des minéraux, animaux empaillés, coquillages, curiosités naturelles , on retrouve à cela partout en Europe à partir du 15 e siècle.

Aussi Le plus souvent, le collectionneur n'achète pas pour revendre, mais pour accumuler, et pour léguer.

Quand il revend, c'est pour acheter d'autres objets.

Le but de toute collection est cependant d'être connue.

Peut-on parler pour autant d'une culture de la curiosité, ne voir dans le collectionneur qu'un personnage à part qui rassemblerait des objets qui participent à la fois du visible et de l'invisible, objets sacrés et dépourvus de toute valeur d'usage ? Les descriptions ou les illustrations de ces cabinets témoignent de l'ampleur de cette culture de la curiosité qui s'intéresse au particulier plus qu'à l'universel, à l'objet bizarre, qui par le jeu des analogies permet de passer « du visible à l'invisible », plus qu'aux lois générales et aux systèmes de classification.

L'argonaute, coquillage recherché, souvent présenté dans une monture précieuse, est réputé naviguer par temps calme sur le dos ; la rose de Jéricho, qui fleurit uniquement le jour de Noël, possède pour cette raison des vertus bénéfiques pour l'accouchement ; les objets de tour, en ivoire, offrent une miniaturisation remarquable et précieuse de l'univers.

Diderot affirme lui-même que « leur objet est d'étaler toutes ces merveilles et de les faire admirer ». Conclusion. Il est difficile de trouver des raisons bien distinctes de s'intéresser aux œuvres d'art, les raisons esthétiques, culturelles, et financières sont étroitement mêlées et pratiquement indissociables.

L'intérêt qu'on porte aux œuvres d'art comporte un mixte de tous ces éléments.. »

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