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Peut-on se mentir à soi-même ?

Extrait du document

« Vocabulaire: MENSONGE (n.

m.) 1.

— Assertion qui indique un fait auquel le locuteur ne croit pas, ou exprime une opinion qui n'est pas la sienne ; par ext., assertion contraire à la vérité.

2.

— Menteur (paradoxe du ) : argument sceptique contre la raison et paradoxe logique (auquel la théorie des types donne une solution) : Épiménide le Crétois dit que les Crétois sont menteurs, donc il ment, mais alors les Crétois ne sont pas menteurs, donc il ne ment pas, mais alors il ment, etc. QUELQUES DIRECTIONS DE RECHERCHE • II ne s'agit pas ici de savoir « si on peut se mentir à soi-même » ni si c'est ( bien) ou ( mal) : des considérations de cet ordre seraient ici parfaitement oiseuses, déplacées. • Ne s'agirait-il pas d'expliquer en quel(s) sens de « mentir » et (ou) de « soi-même » ce phénomène peut être intelligible et compris rationnellement ? • Deux directions possibles (mais non exclusives) : — la psychanalyse freudienne (voir les sujets traités s'y rapportant), — l'analyse de la « mauvaise foi » chez Sartre (chapitre II du livre L'Être et le Néant, Gallimard). Il s'agit ici de savoir s'il est possible de se masquer quelque chose à soi-même.

Mentir est un acte par lequel on dissimule à un autre quelque chose soit en le taisant soit en lui disant explicitement le contraire de ce que l'on sait par un usage frauduleux du langage.

Ainsi, en disant à quelqu'un que la tour Eiffel est à Londres.

Je lui dis intentionnellement quelque chose que je sais faux.

En effet, si le sujet qui énonce la proposition ne sait pas que la tour Eiffel est à Paris, il ne s'agit pas d'un mensonge, mais d'une erreur, d'une ignorance.

Ainsi le sujet qui ment doit posséder à savoir et le masquer intentionnellement Dès lors, on ne peut pas se mentir sur un sujet puisque cela implique que nous connaissions la vérité ? Pourtant, le sujet n'a-t-il pas un savoir qu'il se cache, qui n'est pas accessible directement à sa conscience ? La thèse du refoulement freudienne ne montre-t-elle pas que le sujet se voile certains faits qu'il ne peut assumer ? Mais comment savoir si on se ment ou non ? Le mensonge implique une connaissance de la vérité, de faits et une intention à dissimuler - Le mensonge est une inadéquation entre la chose dite et le réel.

Si je dis "la porte est bleue", alors que la porte en réalité est rouge, ma parole est mensongère et il n'y a pas une once de vérité dans ce fait.

Mais la dimension importante du mensonge est l'intention consciente de dissimuler quelque chose. - Il est donc possible de mentir aux autres, car il y a une dualité, une séparation entre le menteur et le trompé.

Mais le mensonge à soi-même annule cette distinction.

Il y aurait donc une contradiction logique. Si je dis que le père Noël existe et que je crois sincèrement, il ne s'agit pas d'un mensonge mais bien d'une erreur de jugement, d'une ignorance qui amène la croyance en la chose.

Le mensonge intervient donc quand une connaissance préalable est masquée. De plus, mentir est un acte et l'action nécessite des motifs, des buts conscients pour que l'homme se mette en mouvement et extériorise son intention. - Dès lors, si l'individu qui ment doit forcément avoir une connaissance des faits ou des sentiments dont il parle, on ne voit pas comment il pourrait avoir en même temps la connaissance de la vérité et pouvoir la masquer dans un même temps. Le sujet peut avoir un savoir sans que celui soit conscient. »

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