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Est-il possible de ne jamais mentir a autrui ?

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« Analyse du sujet · - - - - - - Eléments de définition ® Mensonge = Du latin mentiri, de mens, qui signifie « intelligence ».

Il s'agit d'une assertion sciemment contraire à la vérité (distinct en cela de l'erreur), énoncée dans l'intention de tromper. Kant, Sur un prétendu droit de mentir par humanité + Métaphysique des mœurs, Doctrine de la vertu. Jankéléwitch, Du mensonge, Confluences. ® Autrui = Au sens général, c'est l'autre comme moi qui n'est pas moi, comme corrélatif du moi. Chez Rousseau = Autrui désigne mon semblable, c'est-à-dire tout être qui vit et qui souffre, avec lequel je m'identifie dans l'expérience privilégiée de la pitié (Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes) Chez Hegel = Autrui, donnée irrécusable comme existence sociale et historique, est, dans une relation intersubjective, constitutif de chaque conscience dans son surgissement même.

Il se définit comme désir, non pas simple désir d'objet mais désir de désir, désir d'être reconnu.

D'où la « lutte à mort » pour la reconnaissance où les consciences ne se constituent et ne se reconnaissent que dans cette relation conflictuelle (Maître et esclave – dialectique). Chez Husserl = Autrui est l'autre que moi, donné non comme objet autre mais comme alter ego.

L'expérience d'autrui est celle d'une « intercorporéité » : la comprésence de ma conscience et de mon corps se prolonge dans la comprésence d'autrui et de moi (Méditations cartésiennes). Chez Heidegger = l' « être-avec-autrui » est une expérience originelle, celle de l' « l'être-avec », la découverte de notre humanité (Etre et Temps). Chez Sartre = Autrui désigne ce moi-même dont rien ne me sépare si ce n'est sa pure et totale liberté.

Par son regard, autrui est une présence sans distance qui me tient à distance (L'Etre et le Néant). Chez Levinas = « Autrui en tant qu'autrui n'est pas seulement alter ego : Il est ce moi que je ne suis pas », cet infiniment autre se dérobe à moi et dont l'altérité radicale déborde sans cesse l'idée que j'en ai.

Ainsi, paradoxalement, « cette absence de l'autre est précisément sa présence comme autre.

» (Totalité et Infini / De l'existence à l'existant) · Angles d'analyse ® Il faut remarquer d'emblée que la question du mensonge, ici, se pose sur un angle double du fait de l'emploi du « peut-on ».

En effet, il y a d'abord le point de vue de la capacité réelle, c'est-à-dire sur la possibilité ou l'impossibilité de ne jamais avoir recours au mensonge ; le second point de vue se pose en termes de droit : nous sommes dans cette perspective amener à analyser la question d'un droit au mensonge (droit qui, s'il existe, devra être préciser par ses conditions et ses justifications contextuelles).

On s'interroge donc ici sur la question de fait et de droit. ® On constate donc que c'est a fortiori la question de la nécessité du mensonge, comme recouvrant pour le sens commun une certaine légitimité, qui est ici mise à la question.

Il semblerait donc y avoir une certaine opposition entre une capacité évidente à mentir (que traduisent parfaitement les expressions telles que « il ment comme il respire) et la véritable légitimité d'un tel acte. ® La question semble poser le statut du mensonge comme étant un acte proprement humain, mais au-delà comme quelque chose que l'homme ne pourrait absolument s'empêcher de faire.

Il apparaît alors comme une contrainte de nature. ® De la même manière, il est important de voir que le sujet fait entrer un tiers.

On ment à l'autre, il s'agit donc aussi d'étudier les rapports à autrui à travers la question du mensonge, et ce sous l'angle du respect de la personne.

Personne que l'on risque de léser en lui cachant sciemment la vérité. Problématique Il s'agit de nouer de manière problématique une incapacité apparente à ne pas (ne jamais) mentir avec l'illégitimité intrinsèque (au moins aussi en apparence) du mensonge lui-même.

Comment donc concilier la question de fait (l'homme ne pourrait s'empêcher de mentire aux autres) et la question de droit (le mensonge est un manque de respect envers l'autre) ? A-t-on la capacité réelle et effective de ne jamais mentir aux autres ? Le mensonge ne peut-il pas se justifier, et donc se concilier avec une certaine forme de légitimité ? Cette justification n'est-elle pas toujours illégitime ? A quelles conditions, et selon quels critères pourrait-on ne jamais mentir aux autres ?. »

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