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Doit-on ne jamais mentir ?

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« Vocabulaire: MENSONGE (n.

m.) 1.

— Assertion qui indique un fait auquel le locuteur ne croit pas, ou exprime une opinion qui n'est pas la sienne ; par ext., assertion contraire à la vérité.

2.

— Menteur (paradoxe du ) : argument sceptique contre la raison et paradoxe logique (auquel la théorie des types donne une solution) : Épiménide le Crétois dit que les Crétois sont menteurs, donc il ment, mais alors les Crétois ne sont pas menteurs, donc il ne ment pas, mais alors il ment, etc. DROIT: a° Un droit: liberté d'accomplir une action (droit de vote); possibilité d'y prétendre ou de l'exiger (droit au travail, droit de grève). b° Le droit: ce qui est légitime ou légal, ce qui devrait être, opposé au fait, ce qui est. c° Ce qui est permis par des règles non écrites (droit naturel) ou par des règles dûment codifiées (droit positif). Le droit positif est l'ensemble des règles qui régissent les rapports entre les hommes dans une société donnée.

Le droit naturel est l'ensemble des prérogatives que tout homme est en droit de revendiquer, du fait même de son appartenance à l'espèce humaine (droit au respect). Problématique: La réflexion doit s'enraciner dans l'examen de cas particuliers.

Doit-on dire à un malade qu'il est voué à une mort certaine? Doit-on révéler à un enfant adopté sa véritable identité au risque de détruire sa personnalité? Les enjeux sont graves, parfois dramatiques pour mettre à l'épreuve la loi d'airain d'une morale qui fait de la vérité à tout prix l'un de ses principes les plus sacrés. Qu'est-ce qui condamne le mensonge ? Toute relation doit-elle être placée sur l'honnêteté, la confiance, la vérité ? Quelle serait la légitimité d'un éventuel droit de mentir, sur le plan juridique autant que moral ? Comment le mensonge, tentative de tromperie et de dissimulation, pourrait-il accéder au statut de droit ? On ne sait pas forcément que ce que l'on dit est mensonger, et d'une certaine manière on ne ment pas nécessairement quand on ment.

Doit-on placer ce droit sur l'ignorance ? Sur une certaine humanité (pitié, amitié) ? Cette question de droit est importante : il n'est pas demandé : « peut-on mentir ».

Le mensonge pourrait donc être l'affirmation d'une liberté : je peux dire ce que je veux.

Il pourrait être un devoir, dans une situation bien précise.

Juridiquement, ce droit semble un non-sens : on s'engage devant un tribunal à dire la vérité, et le mensonge est passible d'une condamnation.

Qu'est-ce qui peut fonder moralement le mensonge ? Et si on peut avoir ce droit, est-il un devoir de le mettre en pratique ? Références utiles : Benjamin Constant ; Kant, D'un prétendu droit de mentir par humanité. Dans le recueil : La France en l'an 1797 (...) : Des réactions politiques, par BENJAMIN CONSTANT (...), on lit ce qui suit : "Le principe moral que dire la vérité est un devoir, s'il était pris de manière absolue et isolée, rendrait toute société impossible.

Nous en avons la preuve dans les conséquences directes qu'a tirées de ce (...) principe un philosophe allemande qui va jusqu'à prétendre qu'envers des assassins qui vous demanderaient si votre ami qu'ils poursuivent n'est pas réfugié dans votre maison, le mensonge serait un crime." Le philosophe français réfute ce principe de la manière suivante : "Dire la vérité est un devoir.

Qu'est-ce qu'un devoir ? L'idée de devoir est inséparable de celle de droits : un devoir est ce qui, dans un être, correspond aux droits d'un autre.

Là où il n'y a pas de droit, il n'y a pas de devoirs.

Dire la vérité n'est donc un devoir qu'envers ceux qui ont droit à la vérité.

Or nul homme n'a droit à la vérité qui nuit à autrui." Il faut d'abord remarquer que l'expression : avoir droit à la vérité, est dépourvue de sens.

Il faut dire plutôt que l'homme a droit à sa propre VÉRACITÉ, c'est-à-dire à la vérité subjective dans sa personne (...). La véracité dans les déclarations qu'on ne peut éluder est le devoir formel de l'homme envers chacun, si grave soit le préjudice qui puisse en résulter pour lui ; et encore que je ne commette aucune injustice à l'égard de celui qui, de façon injuste, me force à faire des déclarations, en les falsifiant, je n'en commets pas moins une injustice certaine à l'endroit de la partie la plus essentielle du devoir EN GÉNÉRAL par une telle falsification qui, de ce fait, peut également être appelée mensonge (...) : c'est-à-dire que je fais, autant qu'il dépend de moi, que des déclarations de façon générale ne trouvent aucune créance et que par suite aussi tous les droits qui sont fondés sur des contrats deviennent caducs et perdent vigueur : ce qui est une injustice commise à l'égard de l'humanité en général. Ainsi, il suffit de définir le mensonge comme une déclaration intentionnellement fausse et point n'est besoin d'ajouter cette clause qu'il faut qu'elle nuise à autrui (...) Car il nuit toujours à autrui : même si ce. »

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