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Peut-on parler d'homme sans culture?

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« Problématique: On sera d'abord attentif à la difficulté de la notion de "culture" , dont la définition est loin d'aller de soi. En un certain sens de ce mot (sens courant), on admet fort bien qu'il puisse exister un homme "sans culture" (non cultivé).

On désigne par là l'homme qui n'a rien acquis du savoir, des expériences de ses contemporains ou de ses prédécesseurs.

Un homme qui, en poussant l' "inculture" à l'extrême, se réduirait à ses pures potentialités biologiques ; l'homme "naturel" donc. Pourtant, les connaissances que nous avons sur l'homme montrent que l'homme purement naturel, l'homme qui n'a rien appris de l'homme, n'existe pas.

Il faudra donc s'interroger sur l'importance de l'acquis historique, social (culturel) dans la formation de l'essence même de l'homme. Au sens courant, la nature d'une chose désigne son essence, ce qu'elle est : il est de la nature de l'eau d'être liquide.

Par contraste, lorsqu'on dit d'une chose qu'elle est «dénaturée», on veut dire qu'elle a perdu sa nature : l'eau du robinet est dénaturée par rapport à l'eau de source.

La notion de nature évoque donc quelque chose d'originel, un état intact avant toute transformation, par opposition à quelque chose d'artificiel ou de culturel. [Un homme sans culture est un homme inculte, cad qui n'a aucune connaissance philosophique, artistique, historique, etc.

] La culture c'est l'élite Est sans culture l'individu qui se désintéresse des productions de l'esprit humain.

Pendant longtemps, la majorité des hommes n'ont pas eu accès à la culture.

Accaparés par les tâches matérielles, ils ne connaissaient que leur environnement matériel immédiat. L'on peut vivre sans culture Encore aujourd'hui, il y a de nombreuses personnes incultes.

Des personnes qui ne lisent pas, qui ne vont ni au cinéma, ni au théâtre, etc.

Elles n'ont pas eu d'instruction historique, artistique, scientifique, philosophique.

Parce que la culture est superflue, elles ne connaissent que l'immédiateté de la télévision ou de la consommation marchande.

On peut dire qu'elles vivent comme des animaux évolués, comme des mammifères supérieurs puisqu'elles se limitent à satisfaire leurs besoins vitaux. Il y a une fausse culture Comme le dit Alain Finkielkraut dans La Défaite de la pensée: «La démocratie qui impliquait l'accès de tous à la culture se définit désormais par le droit de chacun à la culture de son choix (ou à nommer culture sa pulsion du moment).» La télévision, le cinéma de divertissement, la musique pop ne sont pas une vraie culture parce qu'elles ne nous mettent pas en rapport avec les oeuvres du passé. Cette fausse culture a trouvé sa suprême illustration dans les propos de Patrick Le Lay, PDG de TF1.

Interrogé parmi d'autres patrons dans un livre Les dirigeants face au changement (Éditions du Huitième jour) affirme : " Il y a beaucoup de façons de parler de la télévision.

Mais dans une perspective "business", soyons réaliste : à la base, le métier de TF1, c'est d'aider Coca-Cola, par exemple, à vendre son produit (...).

Or pour qu'un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible.

Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c'est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages.

Ce que nous vendons à Coca-Cola, c'est du temps de cerveau humain disponible (...).

Rien n'est plus difficile que d'obtenir cette disponibilité.

C'est là que se trouve le changement permanent.

Il faut chercher en permanence les programmes qui marchent, suivre les modes, surfer sur les tendances, dans un contexte où l'information s'accélère, se multiplie et se banalise." [Un homme sans culture serait inhumain.

Ce serait soit un Dieu soit un animal.] Ce qui est humain est culturel. »

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