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Peut-on donner raison a la technique ?

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« Donner raison à quelqu'un, c'est être d'accord avec lui, se soumettre à son jugement sans réserve.

Mais pour pouvoir lui donner raison, il faut qu'il puisse nous convaincre, avec des arguments qui ne laissent planer aucun doute sur la validité de ses propos, c'est certainement le préalable à toute croyance qui devient par la suite une conviction.

Donner raison à un propos, c'est donc être capable de l'expliquer par sa nature, sa cause, et ses effets. Donner raison, c'est certes justifier, prouver mais la raison est aussi morale, la raison, c'est aussi le raisonnable. D'où la question suivante : peut-on donner raison à la technique ? On comprend rapidement l'ambiguïté du verbe « donner raison » qui peut soit vouloir dire justifier, prouver dans un sens positif mais aussi vouloir signifier si raisonnablement nous sommes autorisés à le faire de manière exclusive ? Nous envisagerons en fonction de cette étude trois directions somme toute assez complémentaires, dans un premier temps, nous verrons que donner raison à la technique, c'est l'expliquer par sa nature, cela on peut plus ou moins le faire et des philosophes ont donné des réponses assez précises sur ce sujet, ensuite nous verrons que donner raison, c'est aussi approuver les avances de la technique, être d'accord avec les apports indéniables de la technique, enfin et surtout nous insisterons sur le fait que donner raison à la technique c'est aussi affirmer qu'elle est raisonnable, qu'elle est toujours dans le vrai, ce qui ne laissera pas indifférent les apprentis philosophes que nous sommes. 1 Donner raison, c'est expliquer par des causes, des arguments, expliquer la nature de la technique, cela on peut le faire. A Oui on peut rendre raison de la technique en l'expliquant par sa nature, Canguilhem Nous sommes venus à voir dans la machine un fait de culture s'exprimant dans des mécanismes qui, eux, ne sont rien qu'un fait de nature à expliquer B Oui on peut donner raison à la technique en la liant au besoin.

Rousseau la hauteur des arbres qui l'empêchait d'atteindre à leurs fruits, la concurrence des animaux qui cherchaient à s'en nourrir, la férocité de ceux qui en voulaient à sa propre vie, tout l'obligea de s'appliquer aux exercices du corps; il fallut se rendre agile, vite à la course, vigoureux au combat.

Les armes naturelles qui sont les branches d'arbre et les pierres, se trouvèrent bientôt sous sa main.

Il apprit à surmonter les obstacles de la nature, à combattre au besoin les autres animaux, à disputer sa subsistance aux hommes mêmes, ou à se dédommager de ce qu'il fallait céder au plus fort.

A mesure que le genre humain s'étendit C Oui on peut donner raison à la technique elle vient de la société. Dans Tristes Tropiques, Claude Lévi-Strauss relate son expédition chez les Nambikwara qui vivent dans la partie occidentale du Mato Grosso, au Brésil.

Ces Indiens représentent une humanité très démunie, encore proche de la nature, « écrasée, semble-t-il, contre le sol d'une terre hostile»; ils forment « une société réduite à sa plus simple expression ».

Mais, même dans ce dénuement et cette misère, les techniques humaines sont présentes.

La technique est bien, pour l'homme, condition de vie et de survie. Leurs campements installés pour un ou plusieurs jours, quelques semaines parfois, consistent en autant d'abris sommaires que de familles, faits de palmes ou de branchages piqués en demi-cercle dans le sable et liés au sommet. Au fur et à mesure que le jour s'avance, les palmes sont retis rées d'un côté et plantées de l'autre, pour que l'écran protecteur se trouve toujours placé du côté du soleil, ou, le cas échéant, du vent ou de la pluie.

C'est l'époque où la quête alimentaire absorbe tous les soins.

Les femmes s'arment du bâton à fouir qui leur sert à extraire les racines et à assommer les petits animaux; les hommes chassent avec de grands arcs en bois de palmier et des flèches dont il existe plusieurs types: celles destinées aux oiseaux, à pointe émoussée pour qu'elles ne se fichent pas dans les branches; les flèches de pêche, plus longues, sans empenne et terminées par trois à cinq pointes divergentes; les flèches empoisonnées dont la pointe enduite de curare est protégée par un étui de bambou et qui sont réservées, au moyen gibier, tandis que celles pour le gros gibier jaguar ou tapir ont une pointe lancé au ciel faite d'un gros éclat de bambou afin de provoquer l'hémorragie, car la dose de poison véhiculée par une flèche serait insuffisante. D Oui on peut donner raison à la technique, elle vient de la rationalité du politique Marcuse Dans l'introduction de son ouvrage, L'homme unidimensionnel, Marcuse présente son analyse: la rationalisation technologique croissante ne met pas fin à la domination politique, comme on pourrait naïvement le croire.

La raison technique, telle qu'elle se réalise dans les sociétés industrielles, est déjà, en elle-même, « domination méthodique, scientifique, calculée et calculante».

Mais si cette domination ne se présente plus comme répression et exploitation, elle n'en est pas moins effective. L'analyse est centrée sur une société industrielle avancée où l'appareil technique de production et de distribution (et son secteur d'automation) n‘est pas un ensemble additionnel d'instruments que l'on pourrait isoler de leurs implications sociales et politiques.

Il fonctionne comme un système qui détermine a priori ce que l'appareil doit produire ainsi que les moyens de l'entretenir et d'étendre son pouvoir.

Dans cette société, l'appareil de production. »

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