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l'invention technique relève-t-elle de l'imagination ou de la raison ?

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« Analyse du sujet: Il faut commencer dans ce sujet par bien comprendre ce que l'on entend par une invention technique. Une invention technique s'inscrit tout d'abord dans une histoire des techniques.

Elle suppose une connaissance des techniques actuelles pour être une réelle nouveauté, une sorte d'innovation.

On ne peut inventer l'avion si l'on ne maîtrise pas l'ensemble des techniques nécessaires à commencer par un moteur.

Si l'avion peut être imaginé avant que les techniques soient possibles, son invention, c'est-à-dire sa réalisation nécessite d'avoir des connaissances techniques. Mais, puisqu'une invention désigne quelque chose qui est nouveau, elle implique un travail de l'imagination à condition que ce ne soit pas une imagination tout à fait libre, c'est-à-dire, que l'imagination se plie à certaines règles. La raison est une faculté propre à l'homme qui est une pensée des rapports.

Elle repose sur la capacité de l'homme à généraliser, à abstraire, ce qui lui permet d'envisager le monde pour le transformer. L'invention technique serait impossible sans raison, c'est-à-dire sans cette faculté qui délivre un modèle réduit et pratique du monde environnant qui permet d'arracher à l'ordre un élément pour éventuellement le recomposer. L'imagination, quant à elle, est une faculté de transport, de remaniement, voire de création.

Elle trouve son domaine de prédilection dans l'art.

L'invention a, avec la création, cette même caractéristique de la nouveauté même si certains penseurs reconnaissent une différence entre la création artistique et l'invention technique.

Toujours est-il que l'invention technique ne peut prétendre, comme le fait l'Art, prétention qui peut être discutée, à être une création pure de la seule imagination, libérée des carcans de la raison. Problématisation: L'invention technique nécessite un concours des deux facultés.

Toute la difficulté du sujet réside dans la façon de penser le jeu entre l'imagination et la raison.

Comment les deux facultés se composent-elles ? Y a-t-il une hiérarchie ? Il faut commencer par montrer que l'invention technique n'est pas pensable sans raison, puis sans imagination avant de réfléchir sur l'invention technique dans sa spécificité par rapport à la création. Proposition de Plan: 1.

L'invention technique requiert la raison. a) Si l'homme n'avait pas l'usage de la raison, aucun rapport inventif ne serait possible avec son environnement.

Considérer la nature par le prisme de la raison permet à l'homme de sortir d'un rapport instinctif par lequel il ne pourrait pas transformer la nature.

La raison est ce qui permet à l'homme de se rendre « comme maître et possesseur de la nature » selon Descartes.

Ce qui nécessite une méthode dont le modèle se trouve dans les mathématiques. b) En outre, on assimile souvent le progrès scientifique au progrès technique, au sens où des inventions techniques ont pu permettre des observations nouvelles ( par exemple le microscope ou la lunette astronomique) mais aussi, au sens où les progrès en science rendent possible de nouvelles inventions, en fournissant un nouveau point de vue sur le monde.

Ainsi, sans la physique de Newton, certaines inventions techniques auraient été inenvisageables. c) L'invention technique n'est pas une simple conception, elle a vocation à se réaliser, à répondre à un problème particulier.

On dit de quelqu'un qu'il est inventif quand il parvient à résoudre un problème en mobilisant une logique rationnelle qui consiste à user d'un objet en le sortant de sa fonction initiale et naturelle pour s'en servir dans une situation équivalente.

Par exemple, je vais user de la longueur d'un bâton, la lourdeur d'une pierre de telle sorte que ces objets soient réduits à une qualité qui en font des outils. [1.

La technique est oeuvre de la raison] Partons d'un constat simple : la technique serait impossible si elle n'était en amont guidée par une activité rationnelle, c'est-à-dire humaine.

D'une part, en effet, elle présuppose que l'on se représente préalablement la fin poursuivie.

Ce qui est l'apanage d'une conscience.

Marx l'explique dans Le Capital (I, 7) : « Ce qui distingue dès l'abord le plus mauvais architecte de l'abeille la plus experte, c'est qu'il construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche.

Le résultat auquel le travailleur aboutit préexiste idéalement dans l'imagination du travailleur.. »

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