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Peut-on dire que la vérité scientifique constitue une arme contre le fanatisme ?

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« Le fanatisme se définit comme l'état d'esprit de celui qui est « animé envers une religion, et par ext., envers toute espèce de doctrine, de cause ou de personne, d'une foi intraitable et d'un zèle aveugle et agressif » (Le Robert). Dans ces conditions, les vérités scientifiques qui se posent comme vérités absolues, échappant à toute remise en question, ne peuvent-elles pas être elles-mêmes la source de fanatismes ? Aussi est-ce sans doute moins la vérité scientifique que l'esprit scientifique, la démarche du savant axée autour du doute (comme celle du philosophe), toujours susceptible de réexaminer des vérités conçues comme provisoires, et relatives, qui pourrait constituer une arme contre le fanatisme, si le fanatisme n'était pas précisément l'absence de doute ! On pourrait traiter le sujet en adoptant le plan suivant : 1) Analyse du fanatisme : ce que c'est, ses différentes formes.

2) Science et fanatisme : a) Les vérités scientifiques aliments possibles du fanatisme ; b) La méthode scientifique ennemie du fanatisme.

3) Puissance et efficacité de la raison contre le fanatisme. On méditera ces deux textes d'Alain sur le fanatisme : « Préjugé.

Ce qui est jugé d'avance, c'est-à-dire avant qu'on se soit instruit.

Le préjugé fait qu'on s'instruit mal.

Le préjugé peut venir des passions ; la haine aime à préjuger mal ; il peut venir de l'orgueil, qui conseille de ne point changer d'avis ; ou bien de la coutume qui ramène toujours aux anciennes formules ; ou bien de la paresse, qui n'aime point chercher ni examiner.

Mais le principal appui du préjugé est l'idée juste d'après laquelle il n'est point de vérité qui subsiste sans serment à soi ; d'où l'on vient à considérer toute opinion nouvelle comme une manoeuvre contre l'esprit.

Le préjugé ainsi appuyé sur de nobles passions, c'est le fanatisme.

» « Il y a un fond d'estime, et même quelquefois une secrète admiration, pour des hommes qui mettent au jeu leur propre vie, et sans espérer aucun avantage ; car nous ne sommes point fiers de faire si peu et de risquer si peu pour ce que nous croyons juste ou vrai.

Certes, je découvre ici des vertus rares qui veulent respect, et une partie au moins de la volonté.

Mais c'est à la pensée qu'il faut regarder.

Cette pensée raidie qui se limite, qui ne voit qu'un côté, qui ne comprend point la pensée des autres, ce n'est point la pensée ; c'est une sorte de lieu commun qui revient, toujours le même ; lieu commun qui a du vrai, quelquefois même qui est vrai, mais qui n'est pas tout le vrai. Il y a quelque chose de mécanique dans une pensée fanatique, car elle revient toujours par les mêmes chemins.

Elle ne cherche plus, elle n'invente plus.

Le dogmatisme est comme un délire récitant.

Il y manque une pointe de diamant, le doute, qui creuse toujours.

Ces pensées gouvernent admirablement les peurs et les désirs, mais elles ne se gouvernent pas elles-mêmes.

Elles ne cherchent pas ces vues de plusieurs points, ces perspectives sur l'adversaire, enfin cette libre réflexion qui ouvre les chemins de persuader, et qui détourne en même temps de forcer.

Bref, il y a un emportement de pensée, et une passion de penser qui ressemble aux autres passions.

» POUR DÉMARRER Voici une question quelque peu paradoxale, dans laquelle on vous demande si les connaissances construites de façon dicursive et rationnelle, sans cesse remises en question par l'expérience, peuvent être utilisées pour exercer une action contre l'aveuglement d'un zèle passionné, qui refuse en général la raison et la discussion, et ne s'attache qu'à des vérités proclamées, de façon intolérante. CONSEILS PRATIQUES Faites apparaître que les connaissances scientifiques peuvent être partagées par tous, qu'elles sont utiles à tous, car la raison est partagée par tous ; c'est par cette voie qu'elles peuvent, peut-être, ébranler les certitudes aveugles du fanatisme.

À la raison d'oeuvrer contre l'intolérance et la croyance sans rationalité, utilisant la violence extrême pour accomplir ses desseins. ANALYSE DU SUJET. La science consiste en une appréhension objective et rationnelle du monde.

En ce sens, l' esprit positif combat toute superstition, toute croyance irrationnelle et exclut le fanatisme qui en résulte.

Mais le fanatisme ne résulte-t-il que de l' ignorance ? Ne traduit-il pas des désirs et non un manque de connaissances ? Le fanatisme traduit peutêtre un besoin de sens que la science ne peut combler. II - UNE DEMARCHE POSSIBLE. A - SEULE UNE PENSEE POSITIVE PEUT EVITER LE FANATISME : Le fanatisme exprime une pensée dogmatique et non critique (au sens kantien de ce terme) : croire et non pas savoir.

Il résulte d'une interprétation sommaire du monde.

Exemple : le géocentrisme vient d'une illusion sur les apparences.

La persécution de Galilée en découle.

Donc : la science suppose un acte critique.

Bachelard oppose la science et l'opinion.

"L'opinion pense mal, elle ne pense pas ; elle traduit des besoins en connaissances".

La science repose sur la raison ; elle nous délivre du préjugé . L'esprit positif permet donc l'impartialité nécessaire de notre regard sur le monde.

Descartes insiste sur le fait que connaître suppose un examen critique des sensations.

"je conçois la cire par la seule puissance de mon jugement".. »

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