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Peut-on comparer l'histoire de l'humanité à l'histoire d'un homme ?

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« VOCABULAIRE: COMPARAISON (n.

f.) 1.

— Activité de l'esprit consistant à dégager les ressemblances ou les différences de deux ou plusieurs objets ou notions.

2.

— Pour les empiristes (LOC KE, C O N D I L L A C ), il s'agit d'un processus d'abstraction : en comparant deux idées, on obtient une idée générale commune aux deux. HISTOIRE: C e mot désigne soit le devenir, l'évolution des individus et des sociétés (allemand Geschichte), soit l'étude scientifique de ce devenir (allemand Historie). HOMME: Le plus évolué des êtres vivants, appartenant à la famille des hominidés et à l'espèce Homo sapiens (« homme sage »). • Traditionnellement défini comme « animal doué de raison », l'homme est aussi, selon Aristote, un « animal politique ».

C e serait en effet pour qu'il puisse s'entendre avec ses semblables sur le bon, l'utile et le juste que la nature l'aurait pourvu du langage. I - QUELLE ANALYSE POUR CE SUJET ? La problématique qui se dégage de ce sujet est celle de l'analogie, voire de l'équivalence entre la dimension historique à l'échelon de l'humanité et la dimension évolutive à l'échelon de l'individu. C e qui est en cause est l'unité d'essence et de développement de l'ensemble des êtres humains. II - UNE DEMARCHE POSSIBLE A - L'HUMANITE COMME ORGANISME. Si l'on entend par humanité une entité homogène se déployant à travers un développement unitaire, alors il devient possible d'établir une analogie, voire une identité formelle entre la dimension évolutive de la totalité des hommes et celle d'un individu. C ela sous-entend une ligne directrice qui guide, consciemment ou inconsciemment, l'ensemble des hommes vers un but unique correspondant à l'essence de l'homme. L'assimilation de l'humanité à un organisme, un être vivant supra-individuel inciterait à penser que les individus, partis de ce super organisme travailleraient à son expansion. La fusion organique des hommes au sein d'une entité qui les absorbe et les inspire est une idée apparemment exacte puisque tous les hommes possèdent un patrimoine commun et une essence identique. A ppartenant de fait à l'humanité, ils se fondraient dans cet être collectif qui, du coup, pourrait être comparé à une personne. B - CRITIQUE DE LA NOTION D'HUMANITE. Le problème est, ici, de savoir si l'équation "humanité = homme" n'est pas l'effet d'une illusion nominale et d'une méconnaissance de la diversité de fait et de nécessité du développement humain. C elui-ci ne se fait pas sur la base d'un modèle unique, ni unitaire : l'humanité est une abstraction dont la réalité concrète est faite d'une multitude de sociétés qui n'obéissent pas aux mêmes principes et ne mettent pas en oeuvre les mêmes modalités de développement. Il n'y a pas une histoire mais des histoires, parfois parallèles, parfois contradictoires qui sont celles des différentes sociétés humaines. A u point que la notion même d'une essence de l'homme finit par paraître moins importante que la disparité des évolutions respectives des sociétés. C - L'HISTOIRE HUMAINE, UNE IDEE MORALE ? L'analogie entre l'histoire humaine et l'histoire d'un homme est donc fausse et repose sur une personnalisation abusive de la première. Il faut peut-être voir dans cette erreur l'effet pervers de la conception humaniste et de la théorie des droits de l'homme. C elles-ci mènent à une égalisation des destins humains qui parait peu conforme à la réalité concrète. L'idée d'un développement mondial impliquant à la fois que tous les hommes participent à l'histoire humaine et aspirent globalement aux mêmes choses semble, toutefois, être devenue vraie à la faveur de la mondialisation opérée au XXème siècle et de la suprématie de la civilisation occidentale. De plus, si nous faisons de l'histoire humaine celle d'un homme, cela peut nous amener à une prise de conscience plus aiguë de notre responsabilité individuelle à l'égard des autres hommes. C ette idée prend alors la forme d'une exigence morale. III - LES REFERENCES UTILES. LEVI-STRAUSS, Race et histoire. KA NT, L'histoire d'un point de vue cosmopolitique. IV - LES FAUSSES PISTES. Il fallait souligner le caractère trompeur du rapprochement entre les deux formes d'histoire et bien distinguer l'aspect moral de l'exigence contenue dans ce rapprochement et sa réalité effective. C e sujet relevant de la philosophie de l'histoire, il ne fallait pas le traiter d'une manière rigoureusement historique mais prendre un recul suffisant par rapport aux données strictement historiques.. »

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