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Peut-on penser l'homme hors de l'histoire ?

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Ensuite, il est possible d?envisager l?histoire sous deux aspects différents, comme nous l?avons vu, l?histoire individuelle, ou l?Histoire générale scientifique.       Plan :   I/ L?homme est le résultat de son histoire :                  L?homme en tant qu?individu ne naît pas constitué et achevé dès sa naissance, puisqu?il doit se construire par l?expérience. Il n?est donc pas possible de connaître réellement l?homme que ce soit aussi bien au niveau de l?individu que des hommes dans leur ensemble, si nous ne connaissons pas l?histoire, puisque l?homme est le fruit de celle-ci.             ●  Il est possible de parler à deux échelles différentes, celle de l?individu, et celle de l?espèce. L?homme individuel est le résultat de son histoire, autrement dit, il est ce que son passé a fait de lui. Cela ne veut pas dire qu?il est complètement déterminé par son histoire et qu?il ne peut rien y changer, mais que ses actes ont des conséquences qui le construisent. L?homme est libre et peut donc à tout moment décider de changer, mais il n?en reste pas moins qu?il est construit par son histoire. ● C?est ce qu?explique ainsi Freud, lorsqu?il montre dans L?introduction à la psychanalyse que certaines actions de l?homme sont dépendantes et construites à partir d?une certaine perception du passé. Il prend le cas de patients qui agissent sans maîtriser ni leurs gestes, ni comprendre les raisons pour lesquelles ils les accomplissent. Pour Freud, ces individus ont une histoire dont ils n?arrivent pas à faire le deuil, ou dont ils n?arrivent pas à se déculpabiliser.

« Introduction : ‡ Bien définir les termes du sujet : - « Homme » : le terme est très vague et n'invite pas à considérer l'être humain dans un domaine particulier comme celui de la politique ou de la sociologie.

Il ne s'agit pas uniquement de considérer, malgré l'absence de majuscule, un seul individu, mais plutôt les hommes en ce qu'ils ont de plus général.

Il s'agit ainsi de regrouper tous les individus conscients. - « Histoire » : le terme ici n'a pas non plus de majuscule, et il est possible de considérer le terme comme histoire personnelle, ou comme Histoire générale, c'est-àdire non pas celle des événements particuliers de la vie d'un seul homme, mais celle des grands moments marquants de l'histoire du monde.

L'Histoire est une discipline qui a pour objet la reconstitution et la relation du passé des sociétés humaines, considérées soit globalement, soit dans les collectivités particulières. - « Penser » : penser quelques chose, c'est l'envisager dans un milieu, comprendre ses causes, ses raisons d'être, la manière dont il se construit et se comporte. ‡ Construction de la problématique. Le sujet ne porte pas réellement ici sur l'histoire, mais plutôt sur la manière dont l'homme s'insère dans son monde.

Mais mettre en relation les termes d'« homme » et d'« histoire » invite à penser l'homme dans un cadre qui dépasse son simple présent ou sa simple individualité.

Il s'agit de le resituer dans un cadre plus grand, dans une continuité.

Ensuite, il est possible d'envisager l'histoire sous deux aspects différents, comme nous l'avons vu, l'histoire individuelle, ou l'Histoire générale scientifique. Plan : I/ L'homme est le résultat de son histoire : L'homme en tant qu'individu ne naît pas constitué et achevé dès sa naissance, puisqu'il doit se construire par l'expérience.

Il n'est donc pas possible de connaître réellement l'homme que ce soit aussi bien au niveau de l'individu que des hommes dans leur ensemble, si nous ne connaissons pas l'histoire, puisque l'homme est le fruit de celle-ci. ● Il est possible de parler à deux échelles différentes, celle de l'individu, et celle de l'espèce.

L'homme individuel est le résultat de son histoire, autrement dit, il est ce que son passé a fait de lui.

Cela ne veut pas dire qu'il est complètement déterminé par son histoire et qu'il ne peut rien y changer, mais que ses actes ont des conséquences qui le construisent.

L'homme est libre et peut donc à tout moment décider de changer, mais il n'en reste pas moins qu'il est construit par son histoire. ● C'est ce qu'explique ainsi Freud, lorsqu'il montre dans L'introduction à la psychanalyse que certaines actions de l'homme sont dépendantes et construites à partir d'une certaine perception du passé.

Il prend le cas de patients qui agissent sans maîtriser ni leurs gestes, ni comprendre les raisons pour lesquelles ils les accomplissent.

Pour Freud, ces individus ont une histoire dont ils n'arrivent pas à faire le deuil, ou dont ils n'arrivent pas à se déculpabiliser.

Le patient est donc le fruit de son histoire, il est construit par son passé qui le détermine et qui permet de comprendre l'individu une fois qu'il est connu.

L'homme ne peut dans ce cas être pensé que en rapport avec son histoire. II/ L'homme a des caractéristiques qui lui sont propres : Pourtant, de nombreux penseurs et philosophes pensent l'homme sans jamais se référer à l'Histoire.

Ainsi, lorsque Descartes tente de donner les caractéristiques principales de l'homme, de déterminer ce qui fait ce lui un être différent des animaux, il ne fait jamais référence à l'histoire.

Il s'agit de voir pourquoi et si cela est possible lorsque l'on veut réellement penser l'homme. ● Dans Le traité des passions ou Les méditations métaphysiques Descartes tente de donner les caractéristiques de l'homme pour comprendre ce qu'il est et n'invoque jamais l'histoire pour expliquer tel ou tel comportement ou particularité.

Il étudie l'homme pour lui-même sans se soucier de son environnement.

Si Descartes travaille de cette manière, c'est parce qu'il considère l'homme dans sa généralité, tant du point de vue physique que du point de la conscience.

En effet, il n'est pas besoin d'histoire pour comprendre le fonctionnement organique du corps.

Le scientifique n'a pas besoin de l'histoire pour connaître le vivant et le penser. C'est la raison pour laquelle certains philosophes peuvent penser l'homme hors de l'histoire.

C'est parce qu'ils le considèrent comme une entité, comme un objet scientifique. ● Mais dès lors que l‘on étudie l'homme en tant que vivant évoluant dans un milieu et ayant des rapports avec ce milieux, il est possible aussi de voir les choses sous un angle différent.

C'est ce qu'explique Hannah Arendt dans La Crise de la culture, les hommes naissent dans un monde toujours plus vieux qu'eux. C'est la raison pour laquelle on peut parler d'historicité de l'homme.

Cela ne signifie pas que l'homme est complètement déterminé par son passé, mais plutôt qu'il intègre la dimension du temps dans la représentation de son être.

L'homme est ainsi avant tout un être historique.

Tout en étant engagé dans le temps et solidaire de son passé et de l'histoire, il s'en dégage en se situant par rapport à cette condition et en se projetant librement dans l'avenir. III/ L'homme ne peut être pensé que dans l'histoire : Penser l'homme hors de l'histoire comme le font certains philosophes ou scientifique, sans le rapporter à son histoire, c'est le considérer comme une entité, un objet scientifique, que l'on peut séparer de son environnement. ● Or, comme l'explique Bergson dans L'Elan vital, cela n'est pas possible, parce que l'homme vit dans le temps.

En effet, le propre des objets scientifiques est de ne connaître qu'un temps mathématique réversible.

Autrement dit, il est toujours possible de revenir à l'état antérieur, ce qui n'est pas possible pour l'home qui connaît le temps irréversible.

Pour véritablement penser l'homme, il ne faut donc pas le sortir de l'histoire, puisqu'il s'y inscrit. ● Mais Bergson ne comprend pas le terme histoire comme celui des événements qui font l'état actuel de notre monde.

Il s'agit plutôt pour lui des différentes étapes de l'évolution qui ont fait de nous des êtres à part entière et tout à fait spécifiques.

Nous sommes en effet le produit de l'élan vital, et il est nécessaire de situer l'homme dans cette histoire pour le penser.

Cela permet en effet de comprendre pourquoi par exemple l'intelligence s'est perfectionnée au détriment de l'instinct, pourquoi l'homme n'est spécialisé en rien, ce qui n'est le cas pour aucun des animaux – le sphex ammophile utilise son dard à la manière d'une seringue, mieux que n'importe quel scientifique connaissant parfaitement l'anatomie de la chenille, pour paralyser sa victime. Ë Pour penser l'homme, pour comprendre pourquoi il est devenu ce qu'il est, il est nécessaire de le penser dans son histoire, puisqu'il en est le résultat.. »

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