Aide en Philo

Pensez-vous que, selon la formule d'Aristote, l'art soit "imitation de la nature" ?

Extrait du document

« DIRECTIONS DE RECHERCHE • Les oeuvres artistiques que vous connaissez répondent-elles toutes au dessein d'imiter la nature ? • Si non relèvent-elles de l'art ? Si réponse est positive, l'art peut-il être réduit à l'imitation de la nature ? • En ce qui concerne les oeuvres d'art qui vous paraissent imiter la nature : en quel(s) sens (et dans quelle mesure) vous semblent-elles imiter la nature ? Est-ce parce qu'elles l' « imitent » qu'elles sont des oeuvres d'art ? • L'art peut-il imiter la nature ? Que signifie ici, précisément, imiter ? • Si l'art ne peut pas imiter la nature (en un sens) pourquoi ? Qu'en résulte-t-il pour la fonction de l'art ? • Si l'art ne doit pas imiter la nature, que peut-il faire (et sans doute, que fait-il ?). Introduction • Qu'est-ce que l'oeuvre d'art? Elle se définit comme un ensemble organisé de signes et de matériaux manifestant un vouloir esthétique, comme un ouvrage exprimant un idéal de beauté. La nature, quant à elle, si elle relève de multiples acceptions, signifie, dans cet intitulé de sujet, le milieu physique où vit l'homme et qui l'enveloppe, du moins originellement. Enfin, l'imitation désigne le fait de prendre quelque chose pour modèle, de reproduire volontairement. Le sens du sujet semble donc clair : l'ensemble organisé de signes et de matériaux manifestant un vouloir esthétique représente-t-il une reproduction pure et simple du milieu physique où vit l'homme ? • Si l'oeuvre d'art imite la nature, n'est-ce pas alors parce que celle-ci est le seul réceptacle de la beauté? Le sujet nous pose ainsi un problème fondamental sur l'origine du Beau. 1.

La conception populaire de l'art et de l'oeuvre d'art : l'oeuvre d'art comme imitation de la nature. a.

La contemplation de la nature et du beau naturel immédiat provoquent une émotion sensible. Devant un paysage, mais aussi une fleur ou un visage, face à de multiples aspects de la nature, l'homme ressent une émotion d'ordre sensible.

La combinaison heureuse d'éléments divers au sein des choses, le bon accord des formes ou des couleurs déterminent en nous plaisir ou même joie.

C'est de cette émotion engendrée par la beauté vivante qu'est partie la conception qui voit dans l'oeuvre d'art une copie du réel.

La beauté naturelle fut antérieure au beau artistique.

Dès lors, ne convient-il pas de la copier fidèlement ? b.

L'imitation de la nature a pour fin d'exprimer cette beauté naturelle. S'il existe une beauté naturelle suscitant en nous de la joie ou de l'émotion, si le coucher de soleil en sa splendeur précéda tout art proprement dit, la beauté artistique est, dès lors, destinée à exprimer ces apparences si séduisantes qui charment l'homme.

Ainsi l'oeuvre d'art semble-t-elle, fondamentalement, une copie de ce qui existe, une reproduction des choses données dans le monde extérieur.

Son caractère essentiel serait alors la perfection même de cette copie. Un des pères de cette esthétique imitative, qui vit dans l'art et l'oeuvre d'art une reproduction du milieu physique où vit l'homme, c'est essentiellement Platon : il conçut la production de la beauté par les oeuvres de l'homme comme une copie du sensible et des réalités naturelles.

Ce qui est premier, c'est l'Idée, l'Essence, c'est-à-dire la réalité intelligible ultime donnant sens aux choses.

Ainsi l'Essence du lit, c'est le lit idéal, l'Idée de lit.

Le lit sensible imite l'Idée de lit.

Quant à l'oeuvre d'art, elle n'est qu'une copie au second degré, une copie de copie ! Art et oeuvre d'art ne représentent, dès lors, qu'une illusion. Dans la « République » (II), Platon n'est pas loin d'exiler de la Cité idéale les poètes s'ils ne se soumettent pas à la vérité.

Il conteste donc l'autonomie de l'art et la liberté de l'artiste.

Dans le « Phèdre » (248 d-c) Platon établit une hiérarchie des existences humaines en fonction de leur degré de perfection c'est à dire de connaissance.

Il distingue neuf degrés qui vont de la vie philosophique (premier degré) à la vie tyrannique (dernier degré).

L'artiste imitateur occupe la 6e place, l'artisan et le laboureur la 7c, le sophiste la 8e. Pourquoi ? Pourquoi un tel voisinage du sophiste et de l'artiste ? Une telle condamnation de l'art ? 1) Parce que l'artiste comme le sophiste possède un savoir-faire qui est un savoir-tromper. a) Poètes et peintres n'enfantent que des fictions.

Les poètes, Homère, Hésiode, ne sont que « faiseurs de contes », en outre contes dangereux car ils véhiculent une fausse image des Dieux et des Héros.

Par exemple, les Dieux sont jaloux, se font la guerre et les pires vilenies.

Or, « la bonté n'appartient-elle pas à ce qui est divinité? » (Rep.379).

D'autre part, représenter les Dieux à l'image de l'homme, ne pas en faire des modèles de vertu, n'est-ce pas encourager le mal? Les peintres et sculpteurs, quant à eux, illustrent les fictions inventées par les premier.

et créditent le mensonge. b) Pour plaire ces fictions doivent avoir l'apparence du vrai.

Le savoir-faire de l'artiste est donc bien semblable à celui du sophiste puisqu'il permet de produire l'illusion du vrai, de présenter comme vrai ce qui ne l'est pas et n'en a que l'apparence en utilisant les séductions du sensible (flatterie, plaisirs des sens ...

).

Par exemple le bon peintre est celui qui est capable de représenter dans un espace à deux dimensions un objet qui, lui, occupe un espace à. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles