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On dit que "la vie est courte". Est-ce vrai ?

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« Discussion : L'expression suivante renvoie directement à une idée de subjectivité du temps propre aux hommes.

C'est-à-dire que le temps, dans l'esprit des hommes, peut avoir une dimension tout à fait différente et variable, prouvant donc qu'il évolue de manière subjective chez chacun et que son système de référence est infini.

Ainsi il ne peut pas y avoir de réponse à la question posée, car il n'existe qu'une subjectivité du temps, et si quelqu'un prouve que la vie est courte, une autre personne pourra prouver l'inverse.

Tout n'est jamais qu'une question d'échelle. I.

Première partie : La mesure du temps, comme lutte contre la subjectivité. D'où vient le temps ? Il existe (nous en subissons les effets) et pourtant il n'en est que plus inexistant.

Jankélévitch, Quelque part dans l'inachevé : « C'est l'homme tout entier qui est le temps incarné, un temps à deux pattes, qui va, qui vient et qui meurt : aussi l'homme n'a-t-il aucune prise sur le temps.

Nous ne pouvons que substituer au temps ce qui n'est pas lui, le confondre avec ces compteurs sociaux que sont les horloges et les calendriers.» Certes, on le mesure et il est intéressant de noter que des sociétés très reculées dans l'histoire se sont dotées d'instruments qui permettent de le comptabiliser.

Les méthodes actuelles permettent de plus en plus de précision (horloge nucléaire) et l'on peut remonter jusqu'à plusieurs milliards d'années.

Ces calculs donnent une apparence de réalité au temps, que l'on définit alors comme la succession des événements qui se sont produits depuis le bing-bang et dont nous avons connaissance grâce à la science.

Cette volonté perpétuelle de vouloir mesurer le temps et par conséquent de vouloir en faire une valeur sûre et objective, montre bien la nécessité qu'ont les hommes de calculer, de comprendre l'avancée des choses.

Ainsi lorsque l'on dit que « la vie est courte » c'est une représentation et non pas une mesure fiable que l'on donne du temps.

Car tout comme une journée peut paraître infinie, la vie peut apparaître aussi très longue pour certaines personnes.

Sénèque : « La vie ressemble à un conte ; ce qui importe, ce n'est pas sa longueur, mais sa valeur.

» II.

Deuxième partie : La durée : une donnée de la sensibilité et / ou une détermination Le temps est le cadre spatio-temporel duquel l'on ne peut se défaire.

L'homme vit bel et bien dans le temps.

Kant souligne que le temps est une dimension interne à notre perception.

« Le temps est donné a priori.

En lui seul, est possible toute réalité des phénomènes.

Ceux-ci peuvent bien disparaître tous ensemble, mais le temps lui-même (comme condition générale de leur possibilité) ne peut être supprimé.

» Kant, Critique de la raison pure. Le temps n'est pas un concept qui dérive de l'expérience.

Nous ne pourrions en effet saisir la succession ou la simultanéité en tant que telles, si nous n'avions au préalable la représentation du temps antérieure à toute expérience possible.

Le temps sert donc de fondement a priori à la perception des phénomènes.

Il constitue le fondement transcendantal de toutes les intuitions, tant externes qu'internes.

On ne peut considérer les phénomènes en dehors d'un temps donné, mais il est en revanche possible de produire une intuition du temps, abstraction faite des phénomènes qui s'y déroulent.

Le temps est donc donné a priori, il est la condition de possibilité de l'expérience des phénomènes qui peuvent disparaître sans que le temps lui-même soit supprimé.

De cette intuition a priori du temps découlent des principes universels et nécessaires : le temps n'a qu'une dimension ; des temps différents ne peuvent être que successifs et non simultanés (alors qu'inversement des espaces différents n'existent pas successivement mais simultanément).

Il faut noter que si le temps dérivait de l'expérience, s'il était une réalité empirique, ces principes ne seraient ni universels ni nécessaires.

De la même façon que l'espace, le temps n'est pas un concept, mais la forme pure de l'intuition sensible : il est impossible de dériver d'un concept la proposition suivant laquelle des temps différents sont nécessairement successifs.

Enfin l'intuition originaire du temps se donne comme illimitée : toute détermination temporelle se donne comme une limitation au sein de cet infini.

Le temps n'est donc pas une réalité en soi ou une chose objective.

C'est la condition subjective et transcendantale sous laquelle toutes nos intuitions peuvent trouver place et s'ordonner les unes par rapport aux autres.

Nous avons l'intuition de nous-mêmes et de notre propre état intérieur dans le temps.

Non lié aux phénomènes extérieurs, il ne relève pas d'une figure ou d'une position déterminée : il opère le rapport de nos. »

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