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Notre conscience est-elle à nous ?

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« Le problème philosophique La conscience, comme l'écrit Alain, "est le savoir revenant sur lui-même et prenant pour centre la personne humaine elle-même, qui se met en demeure de décider et de se juger".

Elle est, autrement dit, la capacité que possède l'être humain de se penser en première personne, d'être présent à lui-même.

Il s'agit, par conséquent, d'une capacité qui appartient en propre à chaque individu.

Notre conscience est-elle toutefois à nous? Si nous sommes sujet de nos pensées, en sommes nous à l'origine? Ce que nous pensons n'est-il pas le fruit d'une éducation qui nous vient de l'extérieur? Si notre conscience nous appartenait, nous serions les seuls à être à même de la déterminer.

Or, ne s'avère-t-elle pas au contraire entièrement déterminée par notre environnement? Ce qui est en jeu ici, on le voit, est la liberté de notre conscience. Proposition de plan I.

La séparation des consciences La conscience apparaît comme ce qui est à nous et rien qu'à nous.

Nous n'avons jamais accès qu'à notre propre conscience.

Chaque conscience est comme renfermée sur elle-même.

Je vois ce qui se passe en moi mais il m'est impossible de voir à partir d'un autre point de vue, il m'est impossible d'entrer dans la conscience d'autrui.

Les consciences sont séparées les unes des autres.

La condition humaine est telle que chacun d'entre nous est rattaché à sa conscience et ne peut s'en défaire, à moins de perdre la tête.

On peut parler ici de "solitude ontologique".

L'être humain vit en communauté mais il reste que chacun d'entre nous est seul face à sa conscience. Merleau-Ponty, dans un passage de la Phénoménologie de la perception , met en évidence cette séparation des consciences.

Il se demande comment on peut parvenir à un dépassement des consciences individuelles.

Etant donné que je ne peux parler qu'en première personne, que je ne peux percevoir qu'à travers mon propre point de vue, dans quelle mesure est-il possible de passer du Je au nous? Comment puis-je reconnaître l'existence d'autrui étant donné que je n'ai accès qu'à la mienne? Il ne s'agit pas ici de résoudre ce problème mais de voir que la conscience est individuelle et qu'à ce titre, parler d'autrui, pour un Je, est problématique. "Comment une action ou une pensée humaine peut-elle être saisie dans le mode du "on", puisque, par principe, elle est une opération en première personne, inséparable d'un Je? Il est facile de répondre que le pronom indéfini n'est ici qu'une formule vague pour désigner une multiplicité de Je ou encore un Je en général.

J'ai, dira-t-on, l'expérience d'un certain milieu culturel et des conduites qui y correspondent ; devant les vestiges d'une civilisation disparue, je conçois par analogie l'espèce d'homme qui y a vécu.

Mais il faudrait d'abord savoir comment je puis avoir l'expérience de mon propre monde culturel, de ma civilisation.

On répondra derechef que je vois les autres hommes autour de moi faire des ustensiles qui m'entourent un certain usage, que j'interprète leur conduite par l'analogie de la mienne et par mon expérience intime qui m'enseigne le sens et l'intention des gestes perçus.

En fin de compte, les actions des autres seraient toujours comprises par les miennes ; le "on" ou le "nous" par le Je.

Mais la question est justement là : comment le mot Je peut-il se mettre au pluriel, comment peut-on former une idée générale du Je, comment puis-je parler d'un autre Je que le mien, comment puis-je savoir qu'il y a d'autres Je, comment la conscience qui, par principe, et comme connaissance d'ellemême, est dans le mode du Je, peut-elle être saisie dans le mode du Toi et par là dans le mode du "On"?" Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception, II, IV. Transition: La conscience est individuelle.

Elle appartient en propre à un Je qui seul y a accès.

Est-ce à dire toutefois que nous sommes à l'origine de notre conscience? II.

Le déterminisme social de la conscience Comment la conscience se constitue-t-elle? Celle-ci n'est pas d'emblée dans chaque individu.

A l'origine, le petit être humain n'a pas de conscience.

Elle se développe en même temps que l'individu apprend à parler, apprend ce qu'il convient ou non de faire.

Aussi chaque individu n'aura-t-il pas la même conscience selon le milieu dans lequel il évolue. Pour Marx, il est clair que l'individu n'est pas à l'origine de sa propre conscience.

Selon lui, c'est la société qui lui donne son contenu.

La conscience n'est que le reflet de celle-ci.

Si elle est le propre d'un sujet, en réalité, elle n'est pas aussi individuelle qu'on aimerait le croire.

Il ne nous appartient pas de la constituer librement, comme en témoigne le texte qui suit : "Le résultat général auquel j'arrivai et qui, une fois acquis, servit de fil conducteur à mes études, peut brièvement se résumer ainsi : dans la production sociale de leur existence, les hommes entrent dans des rapports déterminés, nécessaires, indépendants de leur volonté, rapports de production qui correspondent à un degré de développement déterminé de leurs forces productives matérielles. L'ensemble de ces rapports de production constitue la structure économique de la société, la base concrète sur laquelle s'élève une superstructure juridique et politique, et à laquelle correspondent des formes de conscience sociale déterminées.

Le mode de production de la vie matérielle conditionne le processus de vie social, politique et intellectuel en général.

Ce n'est pas la conscience des hommes qui détermine leur être ; c'est inversement leur être social qui détermine leur conscience.

A un certain stade de leur développement, les forces productives matérielles de la société entrent en contradiction avec les rapports de production existants, ou, ce qui n'en est que l'expression juridique, avec les rapports de propriété au sein desquels elles s'étaient mues jusqu'alors." Marx, Contribution à la critique de l'économie politique, Préface, in Études philosophiques. Transition: La conscience ne se fait pas toute seule.

Elle est le fruit de l'environnement social dans laquelle elle se développe.

Ne peut-elle pas cependant s'émanciper de son déterminisme originaire ?. »

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