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Les mythes peuvent-ils disparaître de notre culture ?

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« [Les premiers philosophes ont opposé la raison aux «vérités» que le mythe prétendait détenir. L'Occident, qui a pris naissance en Grèce, a développé une rationalité signant l'arrêt de mort du mythe.] Les mythes ne sont que des mensonges «Hésiode aussi bien qu'Homère et le reste des poètes ont mis en oeuvre pour les hommes des contes mensongers, les leur ont débités et continuent de leur débiter!», déclare Platon dans La République.

Marchant sur les traces des premiers philosophes, il va grandement contribuer à la mise à mort des mythes et de leur prétention à révéler l'origine du monde et l'essence de toute chose. La culture nous délivre du mythe, la science nous délivre de la philosophie. On entendra ici par « mythe » un récit imaginaire correspondant à une étape prélogique de la pensée : ainsi nous qualifions de mythe une histoire fausse qui nous mystifie. Le mythe est à entendre comme fabulation primitive, étape préphilosophique et préscientifique du savoir: La mythologie apparaît d'abord comme un ensemble de croyances anciennes, révolues.

Il s'agirait de représentations imagées et illusoires, de naïves tentatives d'explication du monde et de l'homme.

Le mythe relèverait de la fabulation enfantine, il serait une conscience fausse du monde, une parole douteuse née de l'impuissance rationnelle de l'homme archaïque.

Faute de savoir, on se contenterait de « raconter des histoires», au sens propre et figuré.

À ce titre, le mythe n'intéresserait que l'historien des mentalités primitives et prélogiques. La philosophie se constitue comme refus du mythe.

le logos (parole rationnelle) délivre du muthos: « Il ne sera pas ici raconté d'histoires (muthoi, en grec, pluriel de muthos, l'histoire, le récit) ».

Ainsi Platon inaugure-t-il le Sophiste.

IL faut en effet passer de l'enfance crédule à la majorité intellectuelle, d'une parole reçue de la tradition à une parole critiquée et examinée, de l'image à l'idée, du vraisemblable au vrai.

Il faut passer du raconté (« contes de bonnes femmes », dit Gorgias en 527a) au démontré.

Dans le mythe, la fonction pratique (rites) empêche la recherche théorique et désintéressée du vrai. Mais à son tour La science se présente comme refus des « mythes» philosophiques: De même que le mythe ne résisterait pas au progrès de la raison philosophique, de même celle-ci ne résisterait pas au progrès de la raison scientifique.

La philosophie aurait pour domaine ce qui est vraisemblable et n'aurait plus qu'à se taire lorsque paraît la vérité scientifique : ainsi, les philosophes ont spéculé sur le vide ou les atomes, jusqu'à ce que la science les ait fait connaître avec certitude. Selon A.

Comte, l'esprit humain progresserait en passant par trois états : l'état théologique, celui du mythe et de la religion, propre à l'enfance imaginative ; l'état métaphysique, propre à L'adolescence éprise d'absolu ; enfin, l'état positif, celui de la science adulte, qui renonce à La question «pourquoi?» et se contente de la question « comment?». »

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