Aide en Philo

L'éducation nie-t-elle la nature de l'enfant ?

Extrait du document

« APPROCHE FOURNIE PAR L'ELEVE: Dans un sens premier, naturaliser, c'est accorder à un étranger les droits dont jouissent les naturels du pays.

Lorsqu'on parle des animaux et des plantes, la naturalisation correspond davantage à une acclimatation.

Dès lors, dénaturaliser signifie faire perdre ces droits.

En quoi cela peut-il bien renvoyer à la notion d'éducation ? L'éducation consiste à former un individu, à lui faire perdre, semble-t-il, des comportements naturels et spontanés.

On dira d'une personne qui ne possède pas les règles sociales de comportement qu'elle est mal éduquée.

Mais, au lieu de parler de dénaturalisation, on parlera plutôt de dénaturation.

Dès lors, il s'agit de se demander si l'éducation dénature l'homme.

Vous pouvez alors partir du constat selon lequel éduquer c'est former. Cette définition toute simple de l'éducation est riche en enseignement.

Il s'agit de remarquer qu'éduquer consiste à donner forme à ce qui n'en a pas.

Un enfant sans éducation est un enfant qui n'a pas appris à bien se comporter en société, qui n'est pas formé pour cela.

Comme exemple extrême vous pouvez penser au livre de Malson, les Enfants sauvages.

Dans ce texte, Malson raconte plusieurs histoires dont celles d'enfants élevés par des loups.

Alors qu'ils sont récupérés par des êtres humains, ils n'ont donc reçu aucune éducation.

Vous pouvez alors partir de l'opposition entre la nature et la culture afin de montrer en quoi l'éducation consiste à inculquer des pratiques et des savoirs qui font que les êtres humains deviennent des êtres dénaturés.

Toutefois, vous pouvez vous interroger alors sur cette opposition entre la nature et la culture.

Dans ses Réflexions sur l'éducation, Kant montre en quoi l'éducation consiste à redresser un bâton tordu.

Il prend cette image pour figurer le travail même de celui qui éduque.

Si vous poursuivez cette image, il ne s'agit pas de supprimer le bâton, de supprimer ce qui est donné, mais de modifier sa forme, de le redresser.

Ceci ne peut-il pas conduire à penser qu'il n'y a pas une radicale négation de la nature ? Quand il prend cette image, Kant tend à montrer que l'éducation est avant tout une éducation de la raison contre les désirs et contre toute dimension pathologique.

Mais s'agit-il radicalement d'opposer l'éducation à la nature.

En outre quel sens accorder à cette notion de nature ? Ici, vous pouvez, pour éclairer votre réflexion, vous reporter aux analyses de Merleau-Ponty indiquées plus bas.

Vous pouvez également vous reporter aux analyses de Rousseau dans l'Emile ou l'éducation.

Eduquer n'est-ce pas aussi écouter la voix de la nature ? N'est-ce pas la réconcilier avec la vie en société ? [Ne voir dans l'enfant qu'un petit homme, le traiter comme tel, c'est ne pas respecter les étapes naturelles de son développement.

C'est corrompre sa bonté naturelle.] L'éducation méconnaît la nature de l'enfant Par nature, on entend, au sens premier et immédiat du terme, tout ce qui est : les plantes, les animaux...

l'univers.

Mais, en un sens plus philosophique, on entend par nature, ce qu'une chose ou un être est fondamentalement, par-delà son apparence particulière.

On parle ainsi de nature humaine.

On désigne par là un ensemble de caractères physiques et moraux qui seraient innés, propre à l'espèces humaine et que l'on retrouveraient chez tous les individus.

Le naturel en l'homme s'opposeraient ainsi à ce qui est acquis (par la coutume, la vie, la société, la civilisation). Au siècle de Rousseau, on ignorait les particularités de l'enfance. L'enfant était défini de manière négative: c'est un être qui n'est pas encore adulte.

Ce qui fait dire à Rousseau que l'on ne connaît pas l'enfance et qu'en matière d'éducation, on commet deux grandes erreurs: vouloir enseigner aux enfants ce qu'il importe aux adultes de connaître, sans prendre en considération ce que les enfants «sont en état d'apprendre», et toujours chercher «l'homme dans l'enfant, sans penser à ce qu'il est avant que d'être adulte». L'éducation contrarie le développement naturel de l'enfant Pourquoi empêcher les nourrissons de se mouvoir en les emmaillotant? Pourquoi dissoudre les liens du sang en confiant l'enfant à une nourrice? La nature, par la maladie, les maux de l'enfance, fortifie les petits.

Les idolâtrer, les entourer de mille délicatesses, ce n'est pas les protéger mais les affaiblir.

Voilà autant d'exemples, parmi beaucoup d'autres, qui font dire à Rousseau qu'une éducation qui respecte l'ordre naturel est une éducation qui doit prendre le contre-pied de ce que Ton tient habituellement pour bon.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles