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Le passé peut il faire l'objet d'une connaissance scientifique ?

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« Peut : possibilité intellectuelle.

C'est la cohérence de la situation qui est interrogée. Connaître : 2 sens possibles : - disposer d'un savoir total et objectif relativement à un objet particulier.

Ex : connaître les règles d'un jeu = savoir toutes les règles, toute l'organisation (sens fort de « connaissance » comme saisie pleine d'un objet dans l'esprit) - sens faible : avoir au moins conscience de l'existence d'un être (connaître : disposer de connaissances partielles).

Ex : connaître quelqu‘un Le passé : ensemble de ce qui a été et qui n'est plus (si était encore, serait du présent).

Actions, événements, personnes qui ont eu de l'être et s'en sont vus dépossédés. Problème : le passé est du non-être - il n'est pas. PROBLEMATIQUE : Si l'on connaît le passé, c'est que le passé existe en quelque manière (on ne peut connaître qu'on objet déterminé).

Qu'est-ce qui reste du passé qui permette de le connaître ? Ces « restes », dans leur diversité et leur multiplicité, ne nous livrent-ils pas une vision tronquée et partielle du passé qui en rendrait toute connaissance objective impossible ? I.

Les sujets conscients font perpétuellement resurgir le passé dans le présent 1er pb à résoudre : le passé est-il strictement du non-être ? (dans ce cas, impossible de continuer) 1.

Distinction entre en-soi et pour-soi : 2 structures ontologiques différentes a.

le pour-soi : la « conscience », qui se projette en permanence -> permet de faire persister les êtres à travers la pensée (de réalités, les constitue en réalités mentales) -> Grâce à la mémoire nous faisons perpétuellement resurgir le passé.

Mais fragile et partielle (médiation d‘une pensée marquée par la finitude) : ne peut suffire à l'objectivité d'une connaissance du passé b.

l'en-soi est de façon strictement positive = pas de projection, pas de « conscience ».

Chose sans mouvement interne, inerte Des en-soi restent du passé : restes, vestiges, fossiles.

Un lien est conservé avec le passé : les vestiges restent comme témoins d'une situation (ex: débris d'objets pour l'archéologie) et d'une évolution (ex : fossiles pour la paléontologie) Du présent nous pouvons regarder le passé comme antériorité logique et construire à rebours une histoire.

Pb : vestiges sont muets en eux-mêmes : nécessité de les faire parler 2.

Toute connaissance du passé requiert donc ces deux éléments : des choses qui viennent attester de l'existence d'un passé particulier (vestiges) et d'une activité de l'esprit qui les interprète comme pointant vers un sens. Liaison entre objectivité nécessaire pour parler de connaissance et activité d'un sujet (transformation de réalités en réalités mentales). Pb : l'objectivité du vestige n'est-il pas trahi par la médiation nécessaire d'un sujet , en tant qu‘il et lui-même immergé dans l‘histoire ? (si le passé a une existence objective, comment garantir l'objectivité de la connaissance que nous pouvons en avoir ?) II.

La méthode de l'historien est une objectivation de l'histoire (le passé devient objet) 1.

La critique constructiviste : on ne peut connaître l'histoire car constituer le réel en réalité mentale c'est déjà le trahir.

Parce que le réel est infiniment divers et foisonnant, tout discours sur lui est nécessairement réducteur (rejoint critique nominaliste : en mettant des noms sur le réel nous le perdons comme réel) et partial : toute histoire est du construit, et comme tel ne relève que de la responsabilité de celui qui la constitue. Refutations possibles: - ce serait nier toute cohérence dans l'histoire, tout déterminisme des événements par une situation particulière/un événement antécédent et donc trahir encore plus le réel en lui refusant toute logique. - Si l'histoire des hommes est possible, c'est parce que les hommes eux-mêmes se rapportent au réel à travers la même médiation : le langage 2.

Le conflit entre histoire et mémoire : pour une « connaissance » de l'histoire, nous devons nous placer dans l'optique d'une utilisation de la raison seule.

Or des interférences entre passé et présent.

Le présent comme continuation du passé : des mémoires particulières font perdurer les conflits du passé - des groupes sociaux qui portent une vision de l'histoire de leur point de vue particulier (ex : mémoire ouvrière, mémoire chrétienne...) -> Des conflits d'interprétation du passé qui empêchent une connaissance stable 3.

La condition pour une connaissance du passé : montrer la complexité des situations réelles, ne pas s'en tenir à une seule interprétation.

C'est en multipliant les points de vue particuliers que l'on désamorce le risque de la subjectivité (comme introduction d'éléments passionnels capable de subvertir une explication donnée comme rationnelle). Conclusion : on ne peut pas connaître le passé comme on connaît les règles mathématiques de l'addition : le passé n'est pas connaissable analytiquement.

C'est par l'accumulation de vestiges comme restes d'êtres faisant sens au regard d'une situation passée que se perfectionne ce savoir.

Pour ce qui est de l'histoire des hommes, un doute subsiste quant au rôle de l'historien - chargé d'élaborer cette connaissance - et en quoi il peut effectivement s'élever à un rôle d'observateur impartial.

L'ouverture mondiale de cette communauté et la publicité des travaux historiques aident à garantir cet état de fait, avec l'exclusion et le discrédit immédiat comme sanction d'une démarche biaisée.. »

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