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Le doute est-il nécessaire dans la recherche de la vérité ?

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« Introduction Ce sujet comporte de nombreux termes, il faut être attentif à chacun d'eux.

La question concerne la recherche de la vérité, et pas la vérité elle-même.

La question est de savoir définir la place du doute dans cette recherche.

Le doute n'est-il qu'une étape dans cette recherche? Une recherche de la vérité qui ne s'affranchirait jamais du doute ne parviendrait pas à son terme.

Il semble donc que le doute soit une étape nécessaire mais seulement une étape. Mais ce statut du doute n'est-il pas tributaire d'une conception de la vérité comme un stade définitif et inébranlable? première partie : nécessité du doute On doit commencer par noter l'opposition qui existe entre le doute et la vérité.

Ces deux notions s'opposent en effet radicalement, le doute est l'absence de certitude, alors que la vérité peut être définie comme ce qui est certain et précisément hors d'atteinte du doute.

On a donc avec le doute et la vérité les deux notions les plus distinctes possibles.

Comment cette opposition peut-elle ne pas empêcher le doute de servir à la recherche de la vérité? Chercher la vérité cela doit d'abord consister à remettre en cause les vérités dont nous sommes certains.

Chercher la vérité doit d'abord consister à se libérer de ses préjugés.

Le doute trouve ici une utilité, le doute rend possible de revenir sur ce qu'on considère comme vrai.

Descartes ,dans Le discours de la méthode, note que la première étape dans la recherche de la vérité doit consister à lutter contre nos préjugés, les préjugés sont des énoncés que l'on considère spontanément comme vrai alors qu'on n'a aucune raison de le faire.

Le doute hyperbolique, tel que le pratique Descartes permet donc de s'assurer de tout ce qu'on considère comme vrai.

Le doute n'est pas seulement utile dans la lutte contre les préjugés.

Il arrive que l'on sache la vérité, sans savoir pourquoi celle-ci est la vérité. On sait la vérité sans en connaître les fondements.

Le doute sert à révéler cette ignorance des fondements, en doutant de quelque chose qui est vrai on s'aperçoit que bien que l'on sait que cela est vrai on en ignore les raisons. Et connaître la vérité sans en connaître les fondements, cela revient précisément à ne pas connaître la vérité.

On voit donc deux exemples de la nécessité du doute.

Le doute est nécessaire pour lutter contre nos préjugés, et pour affirmer les fondements de nos connaissances. Transition Dans ces conditions le doute peut-il être autre chose qu'une étape? Le doute se réduit à un outil, il ne saurait durer pour toujours. Deuxième Partie: Nécessaire seulement comme une étape Descartes quand il présente le doute hyperbolique ne l'envisage jamais autrement que comme une étape.

Le doute ne saurait durer pour toujours, celui-ci n'est légitime que si on parvient à s'en affranchir.

On voit que le doute est nécessaire mais seulement sur une courte durée.

Descartes ne préconise le doute radical que parce qu'il sait comment il va s'en affranchir.

Le doute est un état désagréable, le doute empêche d'agir.

D'ailleurs le doute n'est pas proposé par Descartes comme une pratique concrète, il s'agit seulement d'un exercice de pensée.

La vie dans le doute perpétuel serait une vie hautement désagréable, on ne peut pas agir si on doute constamment.

La nécessité du doute est donc à reconsidérer comme une simple étape.

Un doute dont on ne peut s'extraire est une plaie, qui condamne à une vie misérable.

Il y a une nécessité du doute mais cet état ne doit être qu'une étape. Transition Le doute ne peut pas être définitif.

Cette affirmation n'est-elle pas liée à une certaine conception de la vérité? Si on cesse de concevoir la vérité comme un état permanent et indestructible, ne change-t-on pas de conception concernant le doute? Troisième partie: Un doute continu Nietzsche va s'opposer à Descartes concernant ce statut du doute.

Alors que Descartes le voit comme une étape, Nietzsche fait du doute un état sans fin, perpétuel, qui doit se renouveler sans cesse.

Nietzsche refuse l'idée même de vérité, le doute est donc accentuer en comparaison avec la philosophie cartésienne.

Nietzsche refuse l''idée d'un énoncé qui soit vrai de tout temps et pour tout homme, la vérité telle que la conçoit Descartes est refusée, tout énoncé peut être soumis au doute.

L'épistémologue Karl Popper se rapprochera de ce genre de raisonnement.

Pour Popper la vérité est un état dont on se rapproche sans cesse sans jamais l'atteindre pour autant.

La vérité est un idéal, on ne l'atteindra jamais, même si chaque découverte nous en rapproche.

On voit avec ses deux philosophes que le statut du doute vis à vis de la vérité dépend de la conception de la vérité.

La vérité n'étant jamais atteinte alors le doute reste indispensable, et n'est pas une simple étape. Conclusion Le doute peut-être conçu comme un outil temporaire dans la recherche de la vérité si on considère celle-ci comme un stade définitif, hors de toute atteinte.

Mais une conception moderne de la vérité place le doute au coeur même de son élaboration.. »

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