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Le bonheur est-il un droit ?

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« Analyse du sujet. - Sujet mettant en place deux notions très vagues car pouvant revêtir plusieurs sens ; c'est sur l'équivoque des termes que la difficulté réside et que la réflexion devra s'articuler. - Bonheur : semble se poser d'abord comme un terme subjectif et particulier car relevant de chaque aspiration individuelle, des goûts et des désirs de chacun.

De plus, l'étymologie du mot « bonheur » nous conforte dans l'idée qu'il échappe à toute loi rationnelle, à toute généralité puisque sa racine est le hasard, la fortune.

Il y a donc l'idée d'une incertitude, d'une imprévisibilité et d'une temporalité propre à chacun d'entre nous. - Or, le terme de droit renvoie à tout le contraire.

Il signifie une législation, un ensemble de règles et de lois qui « oublie » les différences.

Le droit tend à la généralité, à l'égalité et ne sait pas (ou à du mal) prendre en compte les aspirations et les différences inhérentes à l'individualité. - Une première contradiction apparaît donc (ce qui peut donner lieu à une possible problématique) : comment deux notions de nature si différente peuvent-elles se penser ensemble ? - A fin de dépasser cette contradiction, il convient d'envisager le bonheur sous un autre angle qui débouchera également sur un autre aspect du droit. En effet, le bonheur peut se ramener à un état de plénitude, de stabilité durable.

C ette définition ne se place plus au niveau de l'individu mais de l'Homme (avec un « H » majuscule, à savoir l'humanité).

A uquel cas le caractère du droit pourrait s'appliquer à une telle conception du bonheur.

A insi, on peut pousser l'idée plus loin, en établissant le bonheur comme quelque chose de constitutif à l'Homme (comme les Droits universels de l'Homme) ; en ce sens, le bonheur serait un droit qui définirait l'homme et lui donnerait sa dignité ; et chaque citoyen serait ainsi en droit d'attendre de l'Etat qu'il lui garantisse ce droit. - C e qui amène à une autre vision du droit, synonyme de dû.

La société ou l'Etat se devrait alors de garantir le bonheur de ses citoyens.

Le droit engage l'Etat dans un commandement, celui de garantir le bien être suprême des individus. Problématique. Penser à la différence de nature entre bonheur et droit : L'Etat peut-il faire le bonheur de tous ? Y a t-il pas une définition commune à tous les hommes ? Un bonheur commun peut-il faire le bonheur de chacun ? Possibilité de plan. 1) Le bonheur considéré comme un droit consubstantiel à l'homme.

Tout homme cherche son bonheur (« Tous les hommes cherchent le bonheur, même ceux qui vont se pendre » Pascal Pensées).

Puisque le but de chacun d'entre nous est le bonheur, celui-ci est perçu comme un droit, une revendication que ce doit de donner l'Etat.

Le bonheur comme le but ultime de la vie est un dû.

L'Etat doit faire en sorte de le garantir (en étant par exemple le garant des libertés qui permettent à l'individu d'être heureux). Si le bonheur n'est pas un droit, cela sous-entend également que certains individus seraient condamnés au malheur.

On peut ici relier le bonheur à l'égalité et retrouver ainsi un autre droit imprescriptible.

Le bonheur rentrerait dans la catégorie des Droits de l'Homme. Transition : Mais comment réaliser concrètement le bonheur de tous.

Si l'Etat se charge de faire le bonheur de tous, c'est au nom d'un bien commun ; mais le bien commun n'est pas forcément le bonheur commun. 2) Le bonheur relatif.

L'analyse du bonheur montre qu'il est subjectif et relatif ; pour les uns il s'agit d'une jouissance matérielle (C f.

C alliclès dans Gorgias de Platon pour qui la vie est celle qui désire sans cesse « Ce qui est beau et juste suivant la nature, je te le dis en toute franchise, c'est que pour bien vivre il faut laisser prendre à ses passions tout l'accroissement possible au lieu de les réprimer.

»), pour les autres la vertu ou encore la santé.

Il n'y aurait donc pas de bonheur objectif.

Il semble ainsi ne pas y avoir de point commun permettant à l'Etat d'établir des lois afin de garantir un bonheur général.

On pourrait même sombrer dans un totalitarisme si l'Etat cherchait à satisfaire le bonheur des citoyens.

Il imposerait alors une conception nécessairement arbitraire du bonheur à ses citoyens en niant leur propre particularisme. Le bonheur ne serait pas un droit mais une quête que chacun d'entre nous devrait effectuer en écoutant sa propre nature.

Une recherche individuelle, solitaire puisque dépendante de mes aspirations propres.

On pourrait penser à Rousseau et le préromantisme qui identifie le bonheur à un état de solitude, de vie paisible en harmonie avec une nature que l'on découvre et que l'on goûte seul (Les rêveries du promeneur solitaire, cinquième promenade). Transition : Mais cette conquête du bonheur peut se montrer laborieuse ou même vaine.

L'homme est-il capable d'être pleinement heureux ? Le bonheur semble fugitif et se heurter aux aléas de la vie en société 3) Se poser la question de savoir si le bonheur est un droit ou non cache peut-être une angoisse : celle de ne jamais parvenir, grâce à ses seules for ces, au bonheur.

Vouloir l'exiger comme un dû que je suis en droit d'attendre de l'Etat montre une angoisse intime et inavouée : le bonheur serait inaccessible.

Et ce pour deux raisons : - Le bonheur comme état de plénitude durable apparaît utopique ; l'individu ne semble voué qu'à des moments de bonheur fugaces et limité.

A utrui se dresse comme un obstacle à la réalisation de mes désirs (« pour vivre heureux, vivons cachés ...»), et je ne puis être heureux dans la durée.

Seuls des moments de jouissance me sont proposés (les promenades dont nous parle Rousseau ne durent pas indéfiniment, une musique peut nous exalter que le temps du morceau etc.) Si la joie ou le plaisir peut être revendiqué comme un droit pas le bonheur... - L'analyse de Kant du bonheur nous montre que l'individu ne peut parvenir à un tel état (Fondements de la métaphysique des moeurs).

Le bonheur comme plénitude n'est pas à notre portée dans ce monde.

Le bonheur est un état de perfection qui nous est seulement possible dans l'éternité.

Il faut alors postuler une immortalité de l'âme et une existence divine qui attribuerait, en fonction de la moralité de notre existence, le bonheur car nous en serions dignes. >>>> SECOND CORRIGE DE CE MÊME SUJET: http://www.devoir2philo.com/dissertations/102932.htm. »

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