L’art exprime-t-il essentiellement une réalité sociale ?

« >>>> Premier corrigé de ce même sujet Analyse du sujet : • La question est double {la forme de la question) : l'art est-il expression ? Et, si oui, exprime-t-il une réalité sociale ? • L'art {les termes importants, les notions) doit être ici compris au sens esthétique.

Or l'art est souvent perçu comme une activité gratuite et désintéressée (les artistes sont réputés être de doux rêveurs, voire des asociaux ou marginaux). • La réalité sociale renvoie, au contraire, au monde des intérêts et des rapports de pouvoir, où il vaut mieux « avoir les pieds sur terre ».

Les deux semblent donc opposés et incompatibles.

Mais la réalité sociale peut aussi désigner les valeurs, les lois, les croyances, les représentations d'une société. • Dire que l'art exprime la réalité sociale, c'est dire qu'il la traduit ou la symbolise : l'art serait l'image de la société ; la société serait la cause réelle (« réalité sociale »), et l'art l'effet ou le reflet. • Exprimer la société, signifie qu'à la seule vue de l'art, on peut deviner la société qui l'a produit.

Par exemple, l'art des pyramides permet de deviner l'organisation sociale de l'ancienne Egypte. • Si les artistes expriment volontairement leur société {problématique), soit ils y sont favorables et en font la propagande (artistes militants), soit ils y sont opposés et ils en font la critique ou la caricature (contestataires). Alors, l'art devient message politique ou social ; il « veut dire » quelque chose d'autre que lui-même, il devient instrument au service d'une « cause » qui le dépasse.

C'est la conception de certains marxistes, ou de l'art totalitaire. • Si les artistes expriment involontairement leur société, alors l'art est idéalisation inconsciente du réel ; il devient représentation ou symbole, comme les rêves « expriment » les désirs inconscients, chez Freud.

L'artiste est alors « témoin » de son temps (Hegel), et l'art permet de connaître l'histoire des sociétés humaines, de partager le passé de l'humanité, de comprendre le réel.

Son interprétation sert la connaissance historique et scientifique. • La question est donc de savoir {reformulation et enjeux) si l'art sert à autre chose ou si il est libre et gratuit. L'autre débat porte sur les causes de la création : l'artiste peut-il échapper à son époque, être éternel, ou est-il toujours prisonnier de la société qui l'a produit ? Le sujet nous demande si toute oeuvre d'art n'est que l'enfant de son époque, si l'oeuvre d'un artiste ne peut pas représenter autre chose que son époque. D'autre part, l'adverbe « essentiellement » nous renvoie à ce qu'est une oeuvre d'art dans son essence, c'est à dire dans son principe.

Un oeuvre d'art doit-elle être le reflet d'une société donnée à un temps donné ? N'attends-on pas autre chose d'une oeuvre d'art qu'un simple reflet du monde que nous connaissons ? Proposition de plan : I ] Toute oeuvre d'art est-elle une oeuvre de son temps ? a) Valeur culturelle de l'oeuvre d'art Une oeuvre appartient à un temps et un lieu.

Pour la comprendre il faut se replacer dans ce contexte (exemple : pour apprécier le génie des pyramides égyptiennes, il faut penser dans un contexte où les machines n'existaient pas). B) un artiste appartient à un temps, une culture, une influence Demandez-vous si l'artiste peut échapper aux conditions de son époque (mécénat, la commande du chef d'oeuvre; mode; techniques; culture; croyance) et dans quelle mesure son insertion, l'oeuvre qu'il produit. Cf.

Marx et Engels, L'idéologie allemande, Ed.

Sociales Tome1 pages 432 à 434. c) Valeur d'exposition de l'art Demandez-vous en quel sens l'oeuvre transcende l'époque, les cultures...

Analyser la musique classique.

La sculpture grecque.

Lascaux et ses gravures. II ] L'essence de l'art est-elle de refléter le monde ? a) l'art donne à voir le monde sans ses limites L'artiste représente le monde qui l'entoure mais en lui donnant corps, en lui donnant un sens qui dépasse les apparences.

On ne peut pas se contenter de lire le tableau comme un livre de sociologie, même dans une époque où il était d'usage de représenter le plus fidèlement possible la nature et le monde (exemple : L'école d'Athènes de Raphaël : monde idéalisé avec des figures existant à son époque). b) l'art nie le monde qu'il représente. »