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l'art est il imitation de la nature ou création de l'homme ?

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« DIRECTIONS DE RECHERCHE • Les oeuvres artistiques que vous connaissez répondent-elles toutes au dessein d'imiter la nature ? • Si non, relèvent-elles de l'art ? Si la réponse est positive, l'art peut-il être réduit à l'imitation de la nature ? • En ce qui concerne les oeuvres d'art qui vous paraissent imiter la nature : en quel(s) sens (et dans quelle mesure) vous semblent-elles imiter la nature ? Est-ce parce qu'elles l'« imitent » qu'elles sont des oeuvres d'art ? • L'art peut-il imiter la nature ? Que signifie ici, précisément, imiter ? • Si l'art ne peut pas imiter la nature (en un sens) pourquoi ? Qu'en résulte-t-il pour la fonction de l'art ? • Si l'art ne doit pas imiter la nature, que peut-il faire ? (et sans doute, que fait-il ?) INDICATIONS DE LECTURE • Entretiens avec Claude Lévi-Strauss de Lévi-Strauss et Charbonnier (Plon-Julliard). Citation : « Dans l'art, l'artiste n'est jamais intégralement capable de dominer les matériaux et les procédés techniques qu'il emploie.

S'il en était capable, il arriverait à une imitation absolue de la nature.

Il y aurait identité entre le modèle et l'oeuvre d'art et, par conséquent, il y aurait reproduction de la nature et non plus création d'une oeuvre proprement culturelle; mais d'autre part si le problème ne se posait pas, c'est-à-dire s'il ne devait y avoir aucune relation entre l'oeuvre et l'objet qui l'a inspirée nous nous trouverions en face, non plus d'une oeuvre d'art, mais d'un objet d'ordre linguistique.

» (Les mots mis en relief (en gras et en italique) le sont par nous.) • Sens et destin de l'art de René Huyghe (Flammarion). • Esthétique de Hegel (Aubier). Citation : « Le but de l'art, son besoin originel, c'est de produire aux regards une représentation, une conception née de l'esprit, de la manifester comme son oeuvre propre, de même que, dans le langage, l'homme communique ses pensées et les fait comprendre à ses semblables.

Seulement, dans le langage, le moyen de communication est un simple signe, à ce titre, quelque chose de purement extérieur à l'idée et d'arbitraire. L'art, au contraire, ne doit pas simplement se servir de signes, mais donner aux idées une existence sensible qui leur corresponde.

» • Manifeste du surréalisme de Breton. • Critique du jugement de Kant (1re partie). 1.

L'ART IMITE LA NATURE A - La pure imitation Restituer l'apparence sensible des choses sans reproduire ces choses, telle est la fonction traditionnelle de l'artiste. Le sujet de son oeuvre est une réalité naturelle ou fabriquée, toujours sensible ; l'enseignement traditionnel de l'art est basé sur la copie. Mais que signifie « imiter » ? D'un côté, imiter est faire une copie conforme ou reproduction qui s'en tient aux proportions réelles du modèle ; de l'autre, imiter peut impliquer une déformation de la réalité pour restituer son apparence du point de vue du spectateur, faire un simulacre, ainsi des statues de Phidias à la tête disproportionnée, parce qu'elles devaient être vues en contre-plongée. Si l'art se réduit à de simples copies, un miroir promené sur la terre, remarque Platon, ne suffirait-il pas ? La pure imitation ou réalisation d'une copie conforme, n'a pas de sens ; la déformation de la réalité est donc un caractère essentiel de l'imitation en art. B - Imitation d'une nature belle, ou belle imitation de la nature ? La nature n'est pas belle en toutes choses ; dans l'imitation, le peintre compose une nature idéale à partir de la nature réelle : le peintre Zeuxis composa un tableau de la déesse Vénus à partir des parties les plus belles des corps des cinq plus belles vierges de la ville de Crotone. « Il n'est pas de serpent, ni de monstre odieux / Qui par l'art imité ne puisse plaire aux yeux », écrit Boileau ; la laideur comme l'inexistence du modèle importe peu à l'artiste : l'art, affirme Kant, « n'est pas la représentation d'une belle chose, mais la belle représentation d'une chose ». Le véritable principe qui guide la réalisation de l'oeuvre d'art est donc moins la fidélité à l'original que la beauté de la reproduction ; ce qui motive l'artiste est plus dans son esprit que devant ses yeux ; l'art ne saurait donc se réduire à l'imitation de la nature. 2.

L'ART AU-DELÀ DE LA NATURE A - L'art révèle la réalité La perception quotidienne est naïve : le peintre montre que les choses ne sont pas ce qu'elles semblent être.

Dans une gerbe de blé, nous ne voyons pas vraiment les multiples épis que nous savons y être, mais seulement une masse indistincte que le peintre impressionniste rend par une tache jaune. La perception quotidienne est pragmatique : elle découpe les choses selon ce qui l'y intéresse.

Dégagé de ce qui est utile, le peintre ne s'intéresse qu'à ce qui est vrai dans la perception.

« L'art, dit Bergson, n'est certainement qu'une. »

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