l'art est-il étranger a la réalité quotidienne ?

« Analyse du sujet La question qui nous est posée est une interrogation totale.

Elle attend une réponse soit par oui, l'art est étranger à la réalité quotidienne, soit par non il n'est pas étranger à la réalité quotidienne.

Mais alors qu'en est-il vraiment ? Pour pouvoir répondre à cette question de façon pertinente et nuancée, il va être nécessaire d'interroger les trois concepts que sont : « l'art », « ce qui est étranger », et la « réalité quotidienne ».

Ces concepts ne vont pas de soi car ils sont plurivoques L'art On peut dégager deux grands sens de ce concept.

Le premier étant celui qui renvoie au grec technè, autrement dit l'ensemble de procédés qui visent à produire un certain résultat.

L'art apparaît comme étant un moyen en vue d'une fin.

L'art se distingue ainsi de la science comme connaissance purement théorique, mais aussi de la nature qui loin d'être produite ou créée serait un toujours déjà là.

On parle ainsi de la maison des arts et des métiers, de l'art de la médecine, de la mécanique...

La seconde acception appartient elle au champ plus particulier de l'esthétique, l'art est dans ce sens la création artistique, autrement dit l'oeuvre d'art qui est objet de jugement esthétique. Etranger Qui est d'une autre nation, qui appartient, qui a rapport aux autres pays.

Qui n'appartient pas à l'élément pris en considération.

En parlant des choses, ignoré de.

Ici étranger se rapportant à la connaissance et non plus à l'être.

« Cette science lui est tout à fait étrangère ».

Autrement dit, la question du caractère étranger de l'art quant à la réalité quotidienne porte essentiellement sur deux points : l'art est-il exclu, étranger ontologiquement par rapport à la réalité quotidienne ou est-ce seulement qu'il est épistémologiquement étranger à la réalité quotidienne, autrement dit ignorée de celle-ci ? Réalité quotidienne L'adjectif quant à la définition de notre concept est essentiel.

Ici la question ne pose pas sur la réalité en général.

Il élude de prime abord la possibilité de s'interroger sur la réalité intelligible d'un Platon par exemple.

La réalité quotidienne est donc la réalité empirique, la réalité que j'expérimente dans mes relations aux personnes, aux choses – relations amicales, amoureuses mais aussi conflictuelles, d'agressions.

La réalité empirique est donc objets face à un sujet, fossé entre moi et les autres.

La réalité semble donc s'imposer à moi de façon extérieure et inéluctable. Problématisation C'est cette extériorité qui est soit considérée de façon neutre ou péjorative qui nous invite à nous intéresser au rapport que l'art entretient avec elle.

L'art étant une activité proprement humaine, comment se situe-t-il face à ce qui semble être extérieur, face à ce qui semble être toujours déjà là ? Nous allons voir que cette opposition radicale entre un art qui ne se conjuguerait qu'à la première personne, et une réalité quotidienne, qui incarnerait une troisième personne imposée est à nuancer.

Le caractère étranger de l'art n'est pas si évident que cela.

S'il est vrai que l'évasion artistique est un lieu commun, il va s'agir de voir jusqu'à quel point ce topos tient.

Dans quelle mesure l'art est-il cet entre deux entre réalité quotidienne et évasion – mais s'évader c'est toujours s'évader de quelque chose ?... Plan : I.

L'art – la réalité quotidienne : une relation d'inclusion réciproque II.

L'art comme fuite par rapport à la réalité III.

L'art comme constitutive de la réalité quotidienne. I.

L'art – la réalité quotidienne – une relation d'inclusion réciproque 1.

L'art populaire : l'art dans la réalité quotidienne L'art populaire, concept auquel on peut attribuer deux sens : – le premier : l'art du et dans le quotidien, celui que souvent on rejète en tant qu'art, et qu'on ne considère pas à proprement parler comme de l'art.

On peut penser aux musiciens ultra-médiatisés, mais aussi dans le quotidien aux contines que l'on peut chanter aux enfants entre autres. - l'art populaire au sens d'un art qui est populaire, autrement dit aimé par et de tous.

Ici une référence à Kant s'avère incontournable : KANT, Critique de la faculté de juger. »