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La philosophie contemple-t-elle le monde en sa vérité ?

Extrait du document

« Cette thèse est celle de la tradition grecque du penser philosophique qui est sagesse, c'est-à-dire amour du vrai.

La "contemplation" se distingue ici de l'action, car philosopher c'est spéculer (voir).

C'est parcourir un chemin conduisant à la vérité des choses du monde, une vérité à laquelle seul le regard de l'âme a accès.

La théorie est vision du vrai que la philosophie contemple par une ascension élevant l'âme au-delà du corps jusqu'à l'idée (Platon).

Le discours (Logos) est le chemin grâce auquel la vérité s'atteint et le silence est l'attitude en laquelle s'achève et s'accomplit la sagesse philosophique. [] 1.

Expliquez : Le sens commun reproche à la philosophie d'être spéculation pure.

Il ne faut pas lui donner tout à fait tort car remonter aux principes c'est prendre le risque d'égarer la raison hors de ses limites.

D'ailleurs le rationalisme moderne a lui-même montré que l'existence de Dieu, de l'âme, du monde n'était pas démontrable par la raison.

En effet, à ces notions spéculatives ne correspond rien de pratique dans la réalité. 2.

Constatez : L'esprit humain est ainsi fait qu'il se pose des problèmes qu'il ne saurait résoudre positivement. Les questions de la métaphysique ne sauraient donc être écartées, mais leur intérêt est hautement contestable puisqu'elles demeurent sans réponses.

Questionnez : Faut-il donc contester toute légitimité à la philosophie puisque la raison elle-même n'échappe pas à l'illusion ? [] 1.

Répondez : Non.

Car le rationalisme moderne, en menant une critique des illusions de la métaphysique, a imposé une conception non spéculative de la philosophie.

Penser, c'est montrer la rationalité du réel.

Dès lors, la philosophie se justifie comme philosophie et peut ainsi échapper aux reproches que peut lui adresser le sens commun. 2.

Observez : La philosophie conquiert une nouvelle légitimité si elle est comprise comme théorie de la pratique en général.

A ce titre, elle est elle-même une pratique, intervenant dans le cours des affaires humaines, concourant pour sa part et selon ses moyens propres à la transformation du monde.

Demandez-vous si ce n'est pas là une conception bien trop pragmatique de la philosophie. [] 1.

Enchaînez : Philosopher c'est penser par concept ; dès lors la nécessité de la philosophie ne peut être que reconnue.

Que la raison puisse errer au-delà de ce qu'elle peut connaître, et ainsi s'illusionne, n'autorise pas à renoncer à penser, c'est-à-dire à rechercher le vérité.

Ce serait là une illusion plus redoutable encore. 2.

Affirmez : Ce serait surtout réduire l'esprit au silence.

Et donner ainsi libre cours à l'irrationnel.

Le discours (Logos) est le chemin par où la connaissance est possible.

C'est donc seulement quand les principes sont connus que la raison peut se reposer – dans le silence.. »

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