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La conscience comme relation au monde, au corps, à autrui

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« Termes du sujet: MONDE: ensemble des réalités matérielles qui constitue l'univers, mais aussi le monde humain, les relations entre les hommes. CORPS: Composante matérielle d'un être animé, en particulier chez l'homme. Extériorité opposée à l'intériorité de la conscience; le corps est ce qui tombe sous ma perception; parmi les corps, il y en a un avec lequel mon esprit a un rapport particulier, c'est mon corps, il y en a d'autres qui sont organisés de telle façon que j'en puisse déduire l'existence en eux d'un âme; l'homme est une substance composée d'un corps et d'une âme. AUTRE / AUTRUI : 1) Comme Adjectif, différent, dissemblable.

2) comme Nom, toute conscience qui n'est pas moi.

3) Autrui: Tout homme par rapport à moi, alter ego: "Autrui, c'est l'autre, c'est-à-dire ce moi (ego) qui n'est pas moi (alter)." (Sartre).

Les autres hommes, mon prochain.

C'est à la fois l'autre et le même (mon semblable, un moi autre, une personne). La conscience vient du latin conscientia, qui signifie « accompagné » (cum) de « savoir » (scire).

Être conscient signifie donc que lorsque l'on sent, pense, agit, on sait que l'on sent, pense ou agit.

Mais il convient de distinguer la conscience directe ou immédiate, qui accompagne ainsi tous les actes du sujet, de la conscience réfléchie, conscience qui se saisit elle-même comme conscience.

La première consiste à « avoir conscience », tandis que la seconde consiste à « être conscient d'avoir conscience ».

Le passage de l'un à l'autre serait le fait de « prendre conscience ». 1 La conscience et le monde La conscience subsiste alors même que je doute de tout.

Est-ce à dire que la conscience est une réalité en soi, une réalité absolue qui n'a pas besoin d'un objet pour exister ? La conscience isolée, se posant dans son absolue solitude, ne saurait se poser comme telle sans nier par cet acte même le monde et, par conséquent, sans le poser. Gassendi, à sa manière, l'avait compris qui objectait à Descartes : «Je pense, dites-vous; mais que pensez-vous ? Car enfin toute pensée est pensée de quelque chose.» Je peux bien, en effet, percevoir ma conscience (ou pensée) unie aux objets auxquels elle s'applique mais non séparée de tout objet.

Le véritable cogito n'est-il pas cogito cogitatum, mouvement vers les choses, rapport au monde ? Toute conscience est conscience de quelque chose La conscience n'est pas un sujet qui se réfléchit lui-même en dehors du monde, à côté des choses.

Comme l'affirme Husserl, fondateur de la phénoménologie, toute conscience est conscience de quelque chose.

La conscience est intentionnalité, c'est-à-dire visée d'un objet qui lui est, en quelque sorte, hétérogène.

Immanente à elle-même, la conscience est non moins essentiellement transcendante vers un objet extérieur à elle.

Quand je perçois un arbre, il serait absurde de dire que cet arbre est intérieur à ma conscience.

Ma perception est une certaine conscience et l'arbre est l'objet de cette conscience.

Percevoir un arbre, delà «s'arracher à la moite intimité gastrique pour filer, là-bas, par soi, vers ce qui n'est pas soi, là-bas, près de l'arbre et cependant hors de lui, car il m'échappe et me repousse et je ne peux pas plus me perdre en lui qu'il ne peut se diluer en moi ; hors de lui, hors de moi». Même des états de conscience qui passent pour purement intérieurs représentent à leur manière une certaine relation au monde extérieur.

Si au lieu de percevoir cet arbre, je l'imagine ou je m'en souviens, c'est toujours au même objet extérieur que ma conscience se rapporte.

Seules diffèrent les intentionnalités de ma visée.

Je peux percevoir l'arbre actuellement présent mais je peux aussi, dans l'imagination ou le souvenir, le percevoir en son absence.

Comme l'écrit Sartre, une image n'est rien d'autre qu'un rapport.

La conscience imageante que j'ai de cet arbre n'est pas conscience de l'image de cet arbre mais conscience de cet arbre.

La conscience n'est pas un récipient, une sorte d'«estomac sombre», un monde intérieur qu'on pourrait opposer au monde extérieur.

Toute conscience est rapport du «moi» au monde : «la conscience s'éclate vers l'objet ; si elle essaie de se reprendre, de coïncider enfin avec elle-même, tout au chaud, volet clos, elle s'anéantit...» HUSSERL: «Toute conscience est conscience de quelque chose.» La conception transcendantale de la conscience. «Toute conscience est conscience de quelque chose.

» Husserl, Méditations cartésiennes (1929). • Dans le prolongement de Kant, Husserl développe la conception «transcendantale» de la conscience, à savoir que la conscience construit, par la perception et par l'entendement, les objets qui lui apparaissent.

Autrement dit, elle n'est pas un réceptacle passif, mais elle n'est pas non plus une «monade» close sur elle-même.

Il y a un rapport à l'extériorité, et l'activité de la conscience consiste précisément, non pas à construire l'intégralité du monde à l'intérieur de soi, mais à rendre possible une expérience du monde extérieur. • Le mot «transcendantal» désigne ce qui, de l'intérieur de la conscience, rend possible la construction de ce qui lui est extérieur.

Il ne s'agit pas d'aller jusqu'à dire que c'est la conscience qui rend possible le monde - ou qui crée le monde.

Elle rend possible sa mise en rapport avec une extériorité, et c'est cette activité qui la définit.. »

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