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La conscience rend-elle l'homme supérieure à son corps ?

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« Introduction : Que dire au premier coup d'œil, si ce n'est que les termes pensée, homme et corps sont distingués l'un de l'autre ? Cela impliquerait qu'il s'ag de trois entités différentes.

La pensée serait le moyen pour permettre à l'homme d'être autre chose que son corps ou du moins d'avoir un rapport hiérarchi avec lui.

Peut-être ne s'agit-il pas d'une entière différence de nature entre pensée et corps, mais au moins d'une différence de degré.

Mais, alors où sit l'homme ? Peut-on ainsi délibérément l'isoler de son corps, et même de la pensée, dont il ne se servirait que pour assurer une suprématie sur le corps ? pensée, de son côté, ne paraît pas suffire à elle-même dans la mesure où c'est toujours quelqu'un ou quelque chose qui pense.

Il nous faudrait donc supposer entité qui soutienne la pensée.

A moins qu'elle ne soit une substance, qui existe par elle-même ? Quant au corps, il est ici directement rattaché à l'hom comme étant sa propriété, ce dont il use.

C eci est montré par l'emploi de l'adjectif possessif « son ».

L'homme n'est donc pas identifié à son corps mais à celui aurait un corps.

Dès lors, pourquoi savoir si l'homme serait supérieur à ce qu'il possède ? Nous sommes toujours supérieurs à ce qui est en notre pouvoir l'inverse, notre corps nous détermine énormément.

Nous vivons au gré de ses actions, de ses fatigues, de ses besoins, de ses forces et de ses faiblesses… Pouvons-nous alors dire que nous possédons simplement notre corps ? Il se pourrait bien qu'il nous possède lui-même en influençant jusqu'à la moin de nos pensées…Nos devons commencer par pousser le dualisme à son comble en nous déterminant comme pure pensée.

Nous reviendrons ensuite sur le fait cette pensée pourrait être un pur produit physiologique, puisqu'elle ne pourrait avoir lieu sans corps.

Il nous sera alors possible de nous définir comme ceux peuvent s'évader de leur corps pour se consacrer à la connaissance. I/ L'homme est pensée. Depuis ses origines, toute notre philosophie a consisté à trouver une définition de l'homme sur laquelle fonder notre recherche de la vérité.

Ainsi, ce recherche a-t-elle été reprise par Descartes, qui remet en question de tout ce dont nous n'avions pas une certitude absolue, et qui pouvait nous avoir enseigné par l'habitude, les croyances ou encore les illusions des sens.

Descartes, lorsqu'il esquisse sa philosophie, dans le Discours de la méthode, prend d un soin tout particulier à écarter tout ce qui pourrait porter le moindre doute.

Il remarque alors que cette inspection nécessite que lui, qui doute ainsi de toutes choses, doit bien être certainement pour pouvoir douter : « Je pris garde que, pendant que je voulais ainsi penser que tout était faux, il fallait nécessairement que moi, qui le pensais, fusse quelque chose.

Et remarquant que cette vérité : Je pense donc je suis était ferme et assurée (…), je jugeai que je pouvais la recevoir sans scrupule pour le premier principe de la philosophie que je cherchais.

» La pensée nous permet donc de nous extraire de tout ce qui pourrait être faux.

Elle est ici considérée comme immuable et constituant entièrement notre être : « Je connus de là que j'étais une substance dont toute la nature n'était que de penser, et qui, pour être, n'a besoin d'aucun lieu, ni ne dépend d'aucune chose matérielle.

».

Nous sommes donc totalement indépendants de notre corps.

Le terme « substance » signifie d'ailleurs « ce qui n'a besoin que de soi-même pour exister ».

Il va alors de soi que cette supériorité que nous avons sur notre corps est plus qu'une hiérarchie.

C'est une différence de nature, qui le revoit au simple statut de matière, entièrement compréhensible par le mécanisme.

Sa durée ni son état n'ont aucune influence ni aucune portée sur ce que nous sommes. II / La pensée n'est qu'une faculté de l'homme. C ette perspective cartésienne n'a-t-elle pas pour autant une limite ? Nous pourrions rétorquer que dans notre sommeil, malgré les rêves, rien ne dit que nous pensons toujours.

Il en est de même pour les états de perte de conscience qui nécessitent réanimation.

Ne pourrait-il pas en être de même pour la mort, moment où toute pensée cesserait ? En fait, il nous est difficile d'imaginer que nous pensions sans avoir de corps.

Nous devons alors nous demander si la pensée n'est pas qu'une faculté corporelle, un atout physiologique, un attribut de notre corps.

Aussi, nous pouvons ici suivre Nietzsche, qui parle par la bouche de son Zarathoustra.

« Celui qui est éveillé et conscient dit : Je suis corps tout entier et rien d'autre ; l'âme n'est qu'un mot pour une parcelle du corps.

» Lorsque Descartes identifiait l'âme comme substance pensante, il n'aurait donc fait que donner la qualité substance à ce qui n'est qu'une faculté.

Ainsi voyons-nous et pensons-nous ce qui nous entoure depuis différents points de vue.

C es points de vue sera entièrement déterminés par notre corps.

« Instrument de ton corps, telle est aussi ta petite raison que tu appelles esprit, mon frère, petit instrument et petit jo de ta grande raison.

».

La « grande raison » ici invoquée n'est autre que ce que Nietzsche appelle la raison du corps, une logique organique qui cherch augmenter sa puissance et qui se sert de la pensée comme d'un outil supplémentaire pour faire croître cette puissance.

« Tu dis Moi et tu es fier de ce mot.

M ce qui est plus grand, c'est ce à quoi tu ne veux pas croire : ton corps et son grand système de raison : il ne dit pas moi, il est moi en agissant.

» Le moi essen de l'homme ne se trouve donc pas dans une formulation pensée et apparaissant dans le langage.

Il se construit à chaque action et la pensée sert à orienter actions.

La pensée ne fait donc que servir à notre corps, elle est soumise à sa puissance et ne peut l'aider que comme un outil bien manié aide celui qui l'emp Il n'y a entre eux qu'une différence de degré et la pensée fait partie du corps. III/ La pensée est gênée par le corps Nous avons ainsi convenu avec Nietzsche que la pensée dépendait du corps.

La vue de quelqu'un ou de quelque chose, d'une mouche qui vole, n'imp quel plaisir ou n'importe quelle douleur : tout cela suffit à nous distraire assez pour nous faire oublier la plus cruciale des pensées.

Devons-nous en déduire p cela que la pensée est entièrement dirigée par le corps ? Ecoutons ici, le Socrate du Phèdon.

« L'âme ne raisonne jamais mieux que lorsqu'elle s'isole le p complètement en elle-même en écartant le corps, et qu'elle rompt, autant qu'elle peut tout commerce et tout contact avec lui p essayer de saisir le réel.

» A insi, notre pensée est bien attachée à notre corps : ce dernier est pour Platon un tombeau dans lequel n sommes enfermés et qui nous détermine en un lieu et en un temps donné.

Mais, elle possède également la possibilité de s'en détac Une fois les besoins du corps comblés, la pensée peut se consacrer à ce qu'elle recherche : la connaissance.

L'essence des choses effet, ne peut être saisie par le corps.

Si nous cherchons ce que sont le juste ou le beau, nous ne verrons jamais de nos yeux que belles ou de justes actions, de belles ou de justes personnes…Il est toutefois impossible de saisir ce qui fait qu'une chose est juste belle autrement que par la pensée.

Or, ce sont ces critères qui nous permettront par la suite de bien savoir reconnaître ce qu'est belle ou une juste action.

Il va donc de soi que par leur importance, les essences sont supérieures à toute autre chose et seule pensée libérée peut y atteindre.

« Le moyen le plus sûr de le faire, ne serait-ce pas d'aborder chaque chose avec la seule pensée ( après s'être débarrassé de ses yeux, de ses oreilles, et de son corps tout entier, parce qu'il trouble l'âme et ne lui permet pas d'arriv l'intelligence et à la vérité.

».

La pensée, lorsqu'elle veut connaître, s'avère ainsi être gênée par le corps.

Elle réclame que nous n écartions quelque peu des exigences corporelles pour pouvoir connaître, et parvenir également à nous connaître, chercher qui n sommes. Conclusion : Nous ne sommes essentiellement que pensée, le corps ne nous définit en rien Pourtant, la pensée ne peut se passer d'un corps qui en use. Si nous voulons penser, nous devons combler les besoins du corps pour, ensuite, nous en détacher. La pensée ne rend pas l'homme supérieur à son corps dans la mesure où il est une union des deux.

Elle peut cependant rendre l'homme supérieur à même en lui permettant de se connaître.. »

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