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Fiche de cours en philo : LA MEMOIRE .

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• La mémoire se définit comme la fonction du passé (§ 1). • Distinguez bien la mémoire-habitude, ensemble de mécanismes moteurs (§ 2), de la mémoire vraie, liée au souvenir en tant que tel (§ 3). • Le souvenir, conçu par Bergson comme immatériel (§ 4), est généralement décrit par les penseurs contemporains comme un acte spirituel dépendant de la matière (§ 5). • Quelles sont les fonctions de la mémoire? a - La mémoire a une fonction d'unité : elle me permet d'unifier mon existence (§ 6). b - Dans la mesure où elle possède une fonction unitaire, elle permet d'accéder à la réalité de la personne' (§ 7). • Saisissez bien, également, les fonctions de l'oubli : a - II me permet de trier mon passé (§ 8). b - Il a une fonction vitale, comme le souligne avec force Nietzsche (§ 9) : il est au service de la vie. c - Il correspond à des mécanismes très puissants de défense du moi (Freud). Il est au service de l'action (Bergson, § 10).

« • La mémoire se définit comme la fonction du passé (§ 1). • Distinguez bien la mémoire-habitude, ensemble de mécanismes moteurs (§ 2), de la mémoire vraie, liée au souvenir en tant que tel (§ 3). • Le souvenir, conçu par Bergson comme immatériel (§ 4), est généralement décrit par les penseurs contemporains comme un acte spirituel dépendant de la matière (§ 5). • Quelles sont les fonctions de la mémoire? a - La mémoire a une fonction d'unité : elle me permet d'unifier mon existence (§ 6). b - Dans la mesure où elle possède une fonction unitaire, elle permet d'accéder à la réalité de la personne' (§ 7). • Saisissez bien, également, les fonctions de l'oubli : a - II me permet de trier mon passé (§ 8). b - Il a une fonction vitale, comme le souligne avec force Nietzsche (§ 9) : il est au service de la vie. c - Il correspond à des mécanismes très puissants de défense du moi (Freud).

Il est au service de l'action (Bergson, § 10). I — La mémoire, fonction du passé A tout moment de mon existence, le présent perd son caractère d'actualité et s'évanouit : c'est en cet impalpable et mystérieux point qu'apparaît précisément la mémoire, lorsqu'elle reconnaît comme passé ce qui n'est plus et l'affecte d'irréalité.

Le sens du passé apporte en effet sa pleine signification à l'expérience de la mémoire.

Au sens le plus général du terme, elle est la fonction du passé. «Le propre de la mémoire est d'apporter dans notre expérience le sens du passé.

La notion d'un décalage temporel paraît ici essentielle.

L'actualité de notre expérience temporelle se situe dans le présent.

Mais dès que s'est amorti ce caractère d'actualité, le présent devient un passé...

ce qui était notre perception...

se transforme, par le fait d'une sorte de déchéance, en un souvenir désormais détaché de nous.» (G.

Gusdorf, Mémoire et personne, tome I, PUF, 1950) II — La mémoire-habitude Mais cette définition reste très large et confond plusieurs niveaux d'expérience.

Aussi faut-il distinguer, tout d'abord, la mémoire-habitude ou mémoire sensori-motrice. Car le passé se conserve tout d'abord en nous sous la forme de mécanismes moteurs et d'habitudes.

Si je vois cette chaise, elle devient invitation à s'asseoir.

Ainsi Bergson affirmait-il que reconnaître un objet, c'est savoir s'en servir. Cette reconnaissance particulière n'est point pensée, elle est agie ; de ce fait même, elle est commune à l'homme et à l'animal.

C'est le plus bas niveau de la mémoire.

Son acquisition obéit aux simples lois de l'habitude.

Nous citerons ici l'exemple, rendu célèbre par Bergson, de la leçon apprise par coeur, réductible à un ensemble de mécanismes moteurs : «Le souvenir de la leçon, en tant qu'apprise par coeur, a tous les caractères d'une habitude.

Comme l'habitude, il s'acquiert par la répétition d'un même effort.

Comme l'habitude, il a exigé la décomposition d'abord, puis la recomposition de l'action totale.

Comme tout exercice habituel du corps, enfin, il s'est emmagasiné dans un mécanisme qu'ébranle tout entier une impulsion initiale, dans un système clos de mouvements automatiques, qui se succèdent dans le même ordre et occupent le même temps.» (H.

Bergson, Matière et mémoire, PUF, 1946) III — La mémoire vraie : le souvenir La mémoire proprement dite est profondément différente; supposons maintenant que je me revoie en train d'apprendre par coeur la leçon, en tel lieu et à tel moment : ici c'est une histoire que je revis, c'est un moment de mon passé qui ressuscite, c'est un fragment de la temporalité en tant que tel qui renaît.

Ce ne sont plus des mécanismes qui se mettent en branle, mais la reconnaissance et la conscience du passé qui s'effectue.

Si la première mémoire est commune à l'homme et à l'animal, cette seconde mémoire n'est-elle pas propre à l'homme? Ces souvenirs vrais, irréductibles à des habitudes, qui se sont imprimés d'un seul coup dans ma mémoire, semblent me renvoyer à ma pure essence. «Le souvenir de telle leçon particulière, la seconde ou la troisième par exemple, n'a aucun des caractères de l'habitude.

L'image s'en est nécessairement imprimée du premier coup dans la mémoire, puisque les autres lectures constituent, par définition même, des souvenirs différents.

C'est comme un événement de ma vie; il a pour essence de porter une date, et de ne pouvoir par conséquent se répéter.

Tout ce que les lectures ultérieures y ajouteraient ne ferait qu'en altérer la nature originelle.» (H.

Bergson, op.

cit.) IV — Bergson : le souvenir est immatériel Dans l'examen de la vie du souvenir, le plus gros problème surgit lorsque nous nous interrogeons sur sa conservation.

Comment le souvenir peut-il bien se conserver et se perpétuer en moi? Dans Matière et mémoire (1896), Bergson considère que la mémoire-habitude est fixée dans l'organisme, mais que la mémoire pure est immatérielle.

Le vrai souvenir est, en effet, tout spirituel.

Le cerveau ne le conserve pas, il se contente d'actualiser des souvenirs en eux-mêmes immatériels qui se perpétuent en nous : car tout notre passé survit intégralement en nous, irréductible à des états cérébraux.

Quand le cerveau est lésé, malade ou atteint,. »

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