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Faut-il renoncer à toute passion pour être libre ?

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Si la passion semble être un obstacle à la liberté, elle n’en est pas moins pour autant un moyen essentiel pour arriver à la liberté. En effet, si on entend par liberté, développer sa raison pour aller vers la vérité, alors, on peut considérer que la passion est une condition nécessaire à la liberté si par passion on entend désir de connaître et de savoir. Socrate insiste sur le fait que le désir de savoir est la condition pour parvenir à la liberté.
En effet, le désir permet d’articuler les deux versants de la maïeutique, c'est-à-dire que c’est le désir de savoir qui permet de passer de « l’avortement des préjugés » à « l’accouchement du savoir », c'est-à-dire le « chemin » vers la liberté en tant que nous sommes libérés de nos passions et désirs irréfléchis qui nous empêchaient de devenir réellement libre. Ainsi, sans la passion, sans le désir de connaître, l’interlocuteur entre dans un état d’aporie (a= privatif ; poros= passage). Il n’y a plus de passage pour la pensée. 

« Introduction Faut-il renoncer à toute passion pour être libre ? Si on entend par passion un désir irréfléchi, spontané que l'on suit sans utiliser sa raison, la passion semble être alors un obstacle à la liberté tant au niveau de la liberté individuelle que politique.

Cependant, renoncer à toute passion est elle la bonne solution pour arriver à la liberté ? Car en effet, si on entend par passion un désir de savoir et de connaître, elle devient alors un moyen de libération. Dès lors, tout se passe comme si nous nous trouvions devant une alternative, la passion et la liberté semblent être d'un côté non reliables mais cependant ne peuvent pas exister l'une sans l'autre.

N'existe-t-il pas une solution pour réconcilier la passion et la liberté ? Développement Si on entend par passion un désir irréfléchi que l'on suit sans utiliser sa raison, elle semble alors être un obstacle à la liberté non au sens de la licence, c'est à dires ce que l'on veut mais au sens de l'autonomie (autos= soi ; nomos= lois, règles), c'est-à-dire au sens où l'individu doit être capable de se fixer des règles à lui-même. La passion apparaît alors comme un obstacle à la liberté individuelle, car l'homme qui suit ses passions, ses désirs spontanés ne semble plus être maître de lui-même ; il devient hétéronome de ses propres passions (heteros=autre ; nomos=lois, règles), c'est-à-dire il devient dépendant de ses passions.

Ainsi Kant distingue entre autonomie et hétéronomie dans sa « Maxime de la pensée sans préjugé », suivre ses passions sans utiliser sa raison se présente alors comme une « passivité de la raison », elles font de l'individu passionné un être dépendant de ses désirs, en cela il est hétéronome : les passions se présentent comme un autre dans la personne elle-même, ce sont elles qui dirigent l'homme, en ce sens, il n'est plus libre de lui-même. Par ailleurs, nous pouvons considérer un autre type de passion qui sont les passions inconscientes, c'est-à-dire les pulsions que l'on ne sait ni contrôler, ni d'où elles viennent.

Ces passions semblent être également un obstacle à la liberté individuelle de l'être humain.

Freud développe cet aspect dans ses Cinq leçons sur la psychanalyse où il présente certaines passions, certains désirs comme des névroses qui sembleraient être un obstacle à la liberté du « névrosé ».

Un être qui aurait somme passions des angoisses incontrôlables ne pourrait pas être réellement libre car ses pulsions contrôleraient sa vie sans qu'il puisse en changer quoi que ce soit. On peut également considérer les passions comme un obstacle à la liberté politique, c'est-à-dire la liberté du groupe d'individu.

En effet si chacun suivait ses passions en tant que désirs irréfléchis sans se soucier d'autrui, si chacun entendait par liberté le sens de licence, c'est-à-dire faire ce que l'on veut quand on veut, il n'y aurait plus de liberté politique car « la liberté des uns s'arrêtent où commence celle des autres ».

Ainsi Paul Valéry disait à ce sujet : si tout le monde suivait ses désirs comme il l'entendait « les rues seraient pleines de cadavres et de femmes enceintes ». Ainsi, nous pouvons considérer que les passions s'offrent à toutes lois ; les lois que l'on doit se fixer à soi-même mais aussi les lois juridiques qui sont en réalité des obligations nécessaires à la liberté de tous.

Les passions s'opposent aux lois, elles s'opposent donc alors à la liberté.

Cependant, renoncer à tout passion n'est sûrement pas une solution pour arriver à la liberté car si l'on entend par passion un désir de savoir et de connaître, la passion ne serait elle pas un moyen de libération ? Si la passion semble être un obstacle à la liberté, elle n'en est pas moins pour autant un moyen essentiel pour arriver à la liberté.

En effet, si on entend par liberté, développer sa raison pour aller vers la vérité, alors, on peut considérer que la passion est une condition nécessaire à la liberté si par passion on entend désir de connaître et de savoir.

Socrate insiste sur le fait que le désir de savoir est la condition pour parvenir à la liberté. En effet, le désir permet d'articuler les deux versants de la maïeutique, c'est-à-dire que c'est le désir de savoir qui permet de passer de « l'avortement des préjugés » à « l'accouchement du savoir », c'est-à-dire le « chemin » vers la liberté en tant que nous sommes libérés de nos passions et désirs irréfléchis qui nous empêchaient de devenir réellement libre.

Ainsi, sans la passion, sans le désir de connaître, l'interlocuteur entre dans un état d'aporie (a= privatif ; poros= passage).

Il n'y a plus de passage pour la pensée. On peut citer l'exemple du désir de savoir qui est ce qui a permis toutes découverte en sciences.

Ainsi, on peut considérer que la religion a ainsi préparé la science dans l'idée de la causalité en désirant connaître et savoir.

Même. »

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