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Faut-il renoncer à s'interroger sur ce qui est hors de portée de la connaissance scientifique?

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« Faut-il renoncer à s'interroger sur ce qui est hors de portée de la connaissance scientifique ? Analyse du sujet : Le sujet pose tout d'abord la curiosité de l'homme qui cherche à savoir, à connaître, à établir des connaissances, des « vérités ».

Or, cette curiosité n'est pas totalement satisfaite, certaines choses restent hors de portée de l'esprit humain, échappent à la science (considérée ici comme ce qui donne accès à la connaissance).

Doit-on pour autant renoncer à ces interrogations non fructueuses ? Le sujet nous amène à nous poser plusieurs questions. Tout d'abord, la connaissance scientifique est-elle la seule connaissance possible et « valable » ? Ensuite, le fait s'interroger ne peut-il pas constituer une fin en soi, pourquoi vouloir à tout prix établir une connaissance scientifique ? Enfin, ne peut-on pas trouver des réponses à ce qui échappe à la science ailleurs ? Proposition de plan : I] La science nous apporte des connaissances universelles, elle nous donne de la vérité, en cela, elle est supérieure aux autres types de connaissances. Les connaissance scientifiques libèrent des superstitions, elles rendent donc, en ce sens, les hommes libres. Cependant, la croyance n'est pas à dénigrer pour autant.

La religion n'est pas à prouver scientifiquement, elle repose sur une confiance et une foi.

Pourtant, elle prend parfois dans la vie d'un homme autant de place que les vérités qu'il tient pour scientifiquement certaines. La science n'est pas toute puissante. Exemple : erreurs scientifiques corrigées dans l'histoire (géocentrisme et héliocentrisme, entre autre). Exemple : beaucoup de choses échappent à la science : l'être (qui est la chose la plus importante). II ] Nous ne pouvons pas nous contenter de la science pour vivre.

Exemple de la morale, pas fondée par une science.

Et même, la morale reposerait, selon Pascal, sur ce qui est loin d'être la science : notre coeur. "Nous connaissons la vérité non seulement par la raison mais encore par le coeur, c'est de cette dernière sorte que nous connaissons les premiers principes, et c'est en vain que le raisonnement, qui n'y a point de part, essaie de les combattre." Pascal, Pensées et opuscules, 282. Chacun connaît la célèbre pensée : « le coeur a ses raisons que la raison ne connaît point, on le sait en mille choses ».

Le coeur désigne l'intuition, autrement dit une saisie immédiate qui ne passe pas par démonstration.

Les premiers principes d'un raisonnement ne sont ainsi pas connus par la raison mais par le coeur.

Or, les « pyrrhoniens », c'est-à-dire les sceptiques (du nom de Pyrrhon, contemporain d'Aristote et fondateur de l'école sceptique) arguent de ce fait pour nier la vérité des premiers principes : que nous soyons incapables de tout prouver ne signifie pas que nos connaissances sont incertaines, mais que notre raison est limitée.

Les exemples de premiers principes sont empruntés à la géométrie, et l'argumentation de Pascal résume en fait l'opuscule De l'esprit géométrique en lequel il démontre qu'aucune science ne peut être traitée « dans un ordre absolument accompli ».

La géométrie, en effet, ne prouve pas tout et ne définit pas tout : par exemple, les définitions qui ouvrent les Éléments d'Euclide supposent connues des notions telles celles d'espace, de nombre, etc.

qui sont des notions parfaitement claires en elles-mêmes et comprises de tous les hommes ; leur vérité est aussi assurée que si elle était fondée sur une démonstration. Le coeur « sent » les premiers principes, dont la raison déduit les conséquences.

Il en résulte pour Pascal la complète séparation du coeur et de la raison (ou encore de l'esprit de finesse et de l'esprit de géométrie) : il est absurde de demander des preuves des premiers principes, tout comme il est absurde de vouloir « sentir » les conclusions.

Mais cette séparation a une signification bien précise : le coeur surpasse infiniment la raison ; cette dernière est impuissante à saisir certaines vérités que le coeur admet d'emblée.

Cette séparation prend alors tout son sens dans le projet pascalien d'une apologie de la religion chrétienne (dont les Pensées ne sont que le brouillon) : le coeur sent les vérités de la foi, la raison ne peut pas les comprendre.

Par exemple, il est impossible d'expliquer. »

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